5/29/08

F RDC: MIBA, Belgique et Bemba

 
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L'argent de la MIBA divise le Congo et la Belgique


1.  Irritation des autorités congolaises à la suite des révélations sur le « blanchiment d'argent » par la Banque centrale du Congo et par certaines personnalités congolaises

 

Il y a quelques semaines déjà qu'une enquête était menée auprès de certains milieux d'affaires belges pour déterminer la destination de 80 millions de dollars US sortis du compte de la société minière de Bakwanga (MIBA) jadis entreprise d'Etat, devenue aujourd'hui une société par actions et précipitée dans la faillite pour cause de mauvaise gestion. On a appris dans ces milieux d'affaires belges que les principaux actionnaires de la MIBA sont : l'Etat congolais ( 80 %) et la société belge SIBEKA, une des filiales de la Société Générale de Belgique ( 20 %). Cette dernière avait revendu ses 20 % d'actions à la société sud-africaine « Mwana Afrika » ; ce qui explique en partie le soutien du président sud-africain, Thabo Mbeki au pouvoir de Kinshasa.

                  Il apparaît qu'en 2003, la MIBA avait ordonné à la Belgolaise de payer par le débit de son compte, la somme de 80 millions de dollars US au profit de la Banque centrale du Congo. Cette opération financière aurait été effectuée à l'insu du partenaire de l'époque la SIBEKA qui aurait alors alerté les autorités judiciaires belges sur cette sortie d'argent. L'enquête menée à la suite de cette information pertinente par les autorités judiciaires belges sur ce fameux dossier amena le juge Michel Claise, chargé du dossier, à l'inculpation de la Banque centrale du Congo en tant que personne morale pour « blanchiment d'argent ». Le juge belge a estimé qu'il y avait une participation active de la Banque centrale du Congo à la disparition de fonds détournés au préjudice de la MIBA au départ des comptes ouverts dans une banque belge « La Belgolaise ».

                   Il convient de rappeler ici que la Belgolaise, alors filiale de la Banque Fortis, avait déjà fait l'objet d'une inculpation en 2004 ainsi que des membres de son Conseil d'administration. Cette inculpation était faite à la suite d'une dénonciation au parquet de Bruxelles par la cellule de traitement des informations financières « CTIF ». On parlait déjà à l'époque d'un massif blanchiment d'argent : plusieurs millions de dollars étaient alors détournés au préjudice de la MIBA via la Belgique.  C'est Jean-Charles Okoto Lolakombe qui était président administrateur-délégué (PAD) de la MIBA au moment de ces opérations frauduleuses. Il convient de rappeler que ce dernier était avant tout un proche de J. Kabila en sa qualité d'ancien secrétaire général du parti présidentiel avant d'être cité dans le rapport des Nations Unies sur le pillage des matières premières au Congo. A l'époque, le parquet de Bruxelles avait également inculpé Jean-Charles Okoto qui avait fait d'ailleurs l'objet d'un mandat d'arrêt international en 2004. Ce mandat n'a jamais été exécuté pour des raisons que l'on ignore jusqu'à ce jour.

                   Toutefois, dans son édition du 20 mai 2008, le quotidien belge « La Libre Belgique » a révélé une autre inculpation par le juge d'instruction belge, Michel Claise, de la Banque centrale du Congo pour « blanchiment d'argent ». Parmi les personnes impliquées dans cette affaire, il y a J. Kabila en tant que donneur d'ordre pour la sortie d'argent, J.C. Okoto, A. Katumba Mwanke, Mwenze Nkongolo, et le gouverneur de la BCC, J.C. Masangu. Cette révélation du quotidien belge a, semble-t-il, eu l'effet d'une bombe dans les milieux proches de J. Kabila à Kinshasa. Les multiples sorties médiatiques de Jean-Claude Masangu Mulongo, gouverneur de la Banque centrale du Congo, pour clarifier les choses, n'ont pas convaincu les Congolais et les nombreux observateurs tant nationaux qu'internationaux. L'argentier congolais clama tout haut à la violation du secret de l'instruction qui portait atteinte à la réputation de la BCC. Ce dernier se sentait tellement mal à l'aise d'autant plus que cette inculpation de la BCC intervient juste au moment où son mandat à la tête de cette institution financière vient d'être reconduit pour un nouveau terme de cinq ans en dépit des actes de mauvaise gestion dénoncés déjà en 2004. C'est ce qui, selon de nombreux observateurs, amène le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, à parler avec raison de la mauvaise gouvernance au sommet de l'Etat.

                   Et pourtant, dans les milieux politiques et d'affaires congolais, on sait très bien que c'est sur instruction de J. Kabila que ses protégés, Jean-Charles Okoto Lolakombe et Jean-Claude Masangu Mulongo, avaient fait sortir les 80 millions de dollars US du compte de la MIBA et de la BCC à la Belgolaise. Certaines indiscrétions au sein même de la présidence de la République, ont indiqué la destination réelle de cet argent : 20 millions de dollars US ont été affectés à l'achat des armes en Tchécoslovaquie et en Ukraine, et les 60 millions de dollars US ont été virés dans un compte ouvert à la Banque commerciale du Congo, filiale de la Belgolaise à Kinshasa. Le gouverneur Masangu aurait justifié l'utilisation de ces 60 millions de dollars US par l'achat des tracteurs en faveur de la MIBA alors qu'en réalité cet argent a été reparti entre J. Kabila, J.C. Okoto, A. Katumba Mwanke, Mwenze Kongolo et J.C. Masangu.  Selon de nombreux analystes, le clan kabiliste redoute donc que le ministre belge des Affaire étrangères, Karel De Gucht, très bien renseigné en Belgique, ne soit déjà au courant du contenu de ce dossier de détournement des fonds de la MIBA et des personnes physiques qui en sont responsables. La crainte est que le ministre De Gucht pourrait influencer les autorités judiciaires belges à accélérer l'inculpation des personnes visées dans ce dossier dont J. Kabila lui-même. C'est bien là la vérité sur la précipitation à provoquer la crise diplomatique pour obliger le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire belge d'éviter tout discrédit à l'endroit des autorités congolaises. Les propos du ministre De Gucht ne sont utilisés que comme un fallacieux prétexte pour bloquer ce dossier judiciaire de détournement des fonds de la MIBA.

 

2. La crise diplomatique entre la Belgique et la RD Congo, un fallacieux prétexte pour cacher un détournement monstrueux

 

De l'avis de nombreux observateurs, la crise diplomatique provoquée sciemment par les dirigeants congolais n'est qu'un fallacieux prétexte pour empêcher le juge Michel Claise de poursuivre les responsables politiques congolaises de ce détournement de fonds dont J. Kabila lui-même. Selon ces observateurs, les mobutistes qui entourent désormais J. Kabila lui ont montré les astuces à utiliser pour échapper aux poursuites judiciaires en Belgique comme ce fut plusieurs fois le cas à l'époque de Mobutu où l'on brandissait chaque fois la rupture des relations diplomatiques pour échapper aux sanctions judiciaires. Mais malheureusement, constatent ces observateurs, les jeunes politiciens belges qui ont pris la relève des anciens, sont tombés dans le piège tendu par les dirigeants congolais. C'est le cas des partis francophones dits démocratiques qui osent s'attaquer à Karel De Gucht qui n'est, en fait, qu'un bouc émissaire, comme dit-on «  qui veut noyer son chien, l'accuse de rage ». Et pourtant, bien renseigné sur les actes de mauvaise gestion  des dirigeants congolais, l'homme d'Etat flamand est resté imperturbable estimant qu'il n'y a que la vérité qui blesse, qui désoriente l'adversaire et qui le pousse à poser des actes irréfléchis.

                   Déjà dimanche 25 mai 2008, Karel De Gucht n'a pas hésité à confirmer les propos qu'il avait déjà tenus sur « l'obligation morale » de la Belgique vis-à-vis de la RDCongo estimant que son pays investit annuellement de 150 à 200 millions d'euros en RDCongo. De ce fait, son pays a tout de même le devoir et l'obligation de surveiller les agissements des dirigeants congolais pour lutter contre les détournements et la corruption. Le ministre des Affaire étrangères belge n'a-t-il pas raison, s'interrogent de nombreux observateurs internationaux, au vu de la somme de 80 millions de dollars US détournés de la caisse de la MIBA par les dirigeants congolais. Faut-il alors continuer à fermer les yeux devant ce genre d'actes d'irresponsabilité et de mauvaise gestion  comme le suggèrent les partis politiques francophones belges préoccupés uniquement par la recherche de leurs intérêts au Congo ? Et pourtant, c'est dans de moments difficiles que l'on reconnaît de meilleurs amis. Or, de nombreux observateurs soulignent le fait qu'au vu des positions souvent partisanes que prennent des partis francophones belges face à la mauvaise gouvernance au Congo, il est vraiment difficile de dire qu'ils se préoccupent de la misère du peuple congolais. Depuis le dialogue intercongolais en Afrique du Sud jusqu'à l'élection présidentielle en passant par la transition, leurs intérêts ont toujours été privilégiés au détriment de ceux du peuple congolais. Certains congolais seraient même naïfs de croire que ces partis politiques francophones belges aiment les Congolais. Ils aiment plutôt les intérêts qu'ils tirent du Congo et cela depuis 1960.     

               Il est cependant intéressant de souligner que de tout temps, ce sont des dirigeants politiques flamands qui ont toujours lutté pour l'instauration d'un Etat de droit au Congo. C'est à travers des ministres flamands qui se sont succédés à la tête du ministère des Affaires étrangères que la dictature de Mobutu a été un peu affaiblie. Tous les ministres flamands des Affaires étrangères avaient le courage de parler plusieurs fois avec le président Mobutu « entre quatre yeux », notamment des problèmes de détournement, de corruption et de droits humains dans l'ex-Zaïre, et les choses avaient finalement évolué progressivement dans le bon sens. Et aujourd'hui, Karel De Gucht, imitant ses prédécesseurs, l'a fait plusieurs fois avec J. Kabila, mais que cela ne donne, selon lui, des résultats positifs. Qui est alors maître et esclave ? Est-ce que le maître c'est celui qui exige qu'il y ait de la considération pour les êtres humains traités avec mépris par leurs dirigeants ? Et alors peut-on parler d'esclave celui qui considère ses compatriotes comme des « bêtes », ou même des « choses » sans aucune valeur à ses yeux ? Qu'en pensent les partis francophones belges qui font semblant d'aimer les Congolais ? Pour les jeunes congolais qui ne connaissent pas bien l'histoire de la colonisation et de l'accession de leur pays à l'indépendance, il est difficile de leur faire comprendre que c'est depuis 1960 que les hommes politiques belges ont toujours influencé les événements politiques au Congo en manipulant les Congolais et en les opposant les uns aux autres. Ils n'ont peut être pas les moyens de placer leurs marionnettes, mais ils ont des stratégies pour flouer les Congolais.

 

3.  L'arrestation de J.P. Bemba dans la foulée de la crise diplomatique Belgique-RD Congo

 

                Selon de nombreux observateurs, c'est depuis que les belges francophones avaient découvert J. Kabila après le décès de « M'Zee » qu'ils avaient commencé à détester d'abord Etienne Tshisekedi, et ensuite J.P. Bemba. Ils ont trouvé en J. Kabila, un jeune sans expérience qui, en plus, s'était permis de venir en Belgique rendre officiellement hommage à l'œuvre coloniale belge devant les deux Chambres réunies (Parlement et Sénat).  Si Lumumba fut considéré comme la bête noire des Belges après son discours critiquant l'œuvre coloniale, J. Kabila fut par contre applaudi pour avoir remis les choses en place plus de quarante ans plus tard en reconnaissant les bienfaits de la colonisation. Après s'être ridiculisé ainsi en reconnaissant les bienfaits du « bourreau », il serait insensé de faire allusion aux rapports «  maître-esclave ».  Il est normal que pour l'ancien colonisateur considéré alors comme maître, un tel brebis méritait sans doute d'être gardé au pouvoir et d'être protégé contre vents et marées puisqu'il semblait facilement manipulable à souhait. Les médias francophones belges n'avaient pas attendu pour faire des éloges du jeune président congolais. Ils en profitèrent pour se lancer dans la diabolisation d'E. Tshisekedi et de J.P. Bemba.  Ils amplifièrent les méfaits des militaires du MLC au Centrafrique où ces derniers étaient d'ailleurs allés porter secours au pouvoir légal d'Ange-Félix Patassé en lutte contre la rébellion armée. Mais, ils gardèrent sous silence les jugements des militaires du MLC qui étaient supposés s'être rendus coupables des exactions. Or, tout le monde sait qu'à la suite de la dénonciation des exactions imputées à ses hommes en RCA, J.P. Bemba avait sanctionné les combattants concernés après la tenue d'un « procès » qui avait eu lieu dans son maquis de Gbadolite. Et même une enquête de l'ONU avait dégagé sa responsabilité. Mais curieusement, la presse francophone belge est la seule à avoir gardé silence sur la punition infligée aux militaires du MLC. Par contre elle a continué à brandir la plainte qu'elle avait poussée les dirigeants centrafricains à déposer à la CPI comme « une épée de Damoclès » qui devait rester suspendue sur la tête de Bemba pour l'obliger à agir selon le bon vouloir des hommes politiques belges francophones.

                  Il est évident que J.P. Bemba ne peut être poursuivi aujourd'hui que comme co-auteur des faits qui lui sont reprochés. La question que nombreux observateurs se posent est de savoir pourquoi aucun mandat d'arrêt n'a été délivré jusqu'ici à l'encontre de l'ancien président de la RCA, Ange-Félix Patassé ? La question que posent ces mêmes observateurs aux dirigeants politiques belges qui sont à la base de cette fameuse plainte contre Bemba, est de savoir s'il est concevable d'emprisonner Bemba pour les faits qui se sont déroulés pendant la rébellion avant la stabilisation du Congo, et s'il est aussi logique dans ce même ordre d'esprit, de laisser Kabila en liberté alors que celui-ci avait participé, en tant que chef d'état major des forces terrestres de l'AFDL, au massacre des Hutu, notamment à Kisangani et à Mbandaka soutenu par l'armée de Kagame. Et dans le cas où l'on fait prévaloir l'immunité de Kabila en tant que président, il ne faudrait pas non plus oublier que jusqu'à preuve du contraire Bemba est sénateur congolais et bénéficie également d'une immunité. Pourquoi alors deux poids et deux mesures ?   

                 De nombreux congolais se rendent finalement compte que J.P. Bemba a été longtemps utilisé par les mêmes partis francophones belges pour faire bloc avec J. Kabila en vue d'écarter le leader maximo de l'Udps, Etienne Tshisekedi du processus électoral. Ils lui ont fait croire qu'en écartant le leader de l'Udps de la course au pouvoir, il avait toutes les chances de remporter les élections face à J. Kabila. Et plus tard, ils lui demanderont d'accepter sa défaite au deuxième tour de l'élection présidentielle pour laisser la place à Kabila. Il y a cru naïvement alors que l'on voulait tout simplement se servir de lui pour écarter du processus électoral l'Udps qui semblait redoutable. Tout cela montre bien que les Belges ont toujours des stratégies pour flouer les hommes politiques congolais. En acceptant tous ces arrangements, J.P. Bemba se rendait, consciemment ou inconsciemment, un « acteur politique fragilisé » d'autant plus que la presse et les hommes politiques francophones ont continué à brandir la fameuse plainte déposée à la CPI comme une épée de Damoclès suspendue sur sa tête pour l'obliger à accepter le théâtre électoral ou sinon ils allaient accélérer les choses à la CPI. Entre les deux tours de l'élection présidentielle, nous avions sonné la sonnette d'alarme et nous avions attiré l'attention de J.P. Bemba et de certains membres du MLC sur ces menaces surtout lorsque la presse belge ne cessait d'y faire allusion en cas de contestation des résultats de l'élection présidentielle par Bemba. Mais, personne ne nous avait écouté à ce moment là.

                 Mais, il est un fait que les esprits lucides savaient que, pour avoir accepté de nombreux arrangements qui lui étaient proposés, J.P. Bemba était trop fragile pour revendiquer quoique ce soit et pour affronter Kabila soutenu par les mêmes partis francophones belges qui induisaient toute la communauté internationale en erreur. Son arrestation aujourd'hui sur le sol belge ne peut étonner que les naïfs car tout était fait à l'avance pour l'anéantir politiquement pour ne pas gêner J. Kabila.  Et le moment était propice pour passer aux actes ; il y a d'abord le fait qu'il s'apprêtait déjà à regagner le Congo où il devait être désigné conformément aux dispositions législatives mis en place porte-parole de l'opposition ; et ensuite il y a le fait que Kabila est pour le moment fâché contre la Belgique et a déclenché une crise diplomatique qui semble inquiéter les partis francophones belges qui cherchent à tirer de gros intérêts au Congo. Et le fait même que l'arrestation se fait en ce moment précis, on se rend vite compte qu'il s'agit sans nul doute d'une peau de banane des partis politiques francophones belges pour faire plaisir à Kabila de manière à l'obliger à revenir aux bons sentiments et à rétablir de relations meilleures comme avant.

                  L'affaire Bemba, au lieu de réjouir certains congolais qui vivent encore dans l'obscurité et dans la myopie totale, elle doit faire réfléchir tous les Congolais, toutes tendances confondues, sur les relations que le Congo devrait avoir à l'avenir avec l'Occident, et en particulier avec la Belgique. Il faut se rendre compte que pour leurs intérêts, les Occidentaux sont prêts à tout. Il y a  donc lieu de se méfier, d'être plus vigilants et plus prudents pour éviter de tomber continuellement dans les pièges comme c'est le cas aujourd'hui avec J.P. Bemba. Et pourtant, il n'est pas le seul dont les troupes avaient commis des exactions pendant la rébellion, mais pourquoi, c'est lui seul que l'on doit arrêter aujourd'hui, et en plus sur le sol belge. Sa libération est une nécessité pour le respect des  institutions congolaises dites démocratiques car on ne peut pas parler d'une immunité pour un sénateur belge et non pour un sénateur congolais. Si la CPI trouve qu'il y a suffisamment des preuves contre lui, il serait logique, pour le respect des institutions politiques congolaises, de solliciter son retrait d'immunité auprès du Sénat congolais pour lui permettre de répondre de ses accusations dans un procès équitable. Agir comme c'est le cas aujourd'hui, c'est se moquer des Congolais et de leurs institutions.

 

Prof.  Evariste TSHIMANGA  BAKADIABABU                                      

  


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