5/16/08

Un anniversaire douloureux pour la femme congolaise


 


11 ans de l'Afdl : un anniversaire douloureux pour la femme congolaise
 
Le 17 mai 2008, la communauté nationale va célébrer le onzième anniversaire de l'avènement de l'Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). Pour les Kabilistes et alliés, ce sera une fois de plus l'occasion de se replonger, à travers une parade militaire sur le boulevard triomphal, dans le souvenir de la longue marche de sept mois, d'Est à l'Ouest du pays, qui a abouti à la chute du Maréchal Mobutu, déjà affaibli par les vigoureux tirs de barrage de l'opposition intérieure menée par Etienne Tshisekedi, le leader charismatique de l'UDPS.

A sa création en octobre 1996, l'AFDL était une rébellion menée par les Banyamulenge (Tutsi congolais) pour revendiquer le droit d'appartenance à la nation congolaise. Très vite, elle fut placée sous la responsabilité de Laurent Désiré Kabila, un fils du pays - question de lui conférer un caractère national - et prit la coloration d'un mouvement de libération du peuple congolais du joug de la dictature mobutienne. Arrivée à Kinshasa, le langage change. Au lieu de la libération, on parle plutôt de la révolution parce qu'il fallait faire table rase du passé. La Révolution Pardon prônée par Laurent Désiré Kabila a ouvert la voie à une série de violation des droits humains et des libertés : suppression des partis politiques, nationalisation des medias, etc.

Ceux qui avaient applaudi les petits hommes verts de l'AFDL, arrosant leur passage dans les rues de Kinshasa ou des provinces de l'Est du pays de bouteilles d'eau, sont aujourd'hui désillusionnés en voyant les ''libérateurs'' se transformer en bourreaux impénitents. Sur la liste des désabusés, la femme congolaise figure en bonne place. Sous le règne du Maréchal Mobutu, on lui reprochait de beaucoup danser pour déifier un homme. Aujourd'hui, elle a tout perdu de ses élans jubilatoires pour ne ressembler vraiment à rien.

Les violences sexuelles ont la peau dure

Victime de violences sexuelles considérées comme viol, elle paie encore à ce jour un lourd tribut aux conflits armés qui émaillent les années du pouvoir AFDL et de ses héritiers politiques. Les statistiques publiées par l'UNFPA sont éloquents : 17.926 cas de violences sexuelles en 2004, 16.323 cas en 2005, 13.404 cas en 2006 et 13.247 cas en 2007, soit une moyenne de 1.100 femmes violées chaque mois. Evidemment, les provinces de l'Est du pays battent le record des cas de violences sexuelles.

Les humanitaires parlent d'un phénomène déplorable qui fait du corps de la femme un véritable champ de bataille. En temps de conflit, les violences sexuelles ont été utilisées comme armes de guerre, sinon comment expliquer que dans des villages entiers à l'Est du pays, on dénombre après le passage des troupes ennemies des cas de viol parmi des enfants de 2 ans ou de vielles dames de 80 ans. Malheureusement en temps de paix également, les violences sexuelles continuent à se commettre de façon systématique et en toute impunité.

C'est ici que se situe le drame de cette situation qui semble ne pas dire grand-chose aux autorités du pays. Car les auteurs de viol sont connus, ils se recrutent aussi bien parmi les hommes armés, que des civils ou de personnes occupant des positions d'autorité et qui considèrent les violences sexuelles comme acte anodin et banal. On se demande alors pourquoi tant d'impunité ? Comment expliquer que ceux qui sont arrêtés dans ce cas arrivent à s'évader des prisons alors que les violences sexuelles sont classées parmi les crimes contre l'humanité.

Lorsque les casques bleus s'en mêlent…

Le sort de la femme et de la jeune fille congolaise suscite de graves inquiétudes, surtout après les allégations d'exploitation et d'abus sexuels impliquant des Casques bleus au Nord-Kivu. On parle d'un réseau de prostitution enfantine présumé à Masisi, localité située à environ 60 km au nord-ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Selon l'AFP, des Casques bleus du contingent indien de la Monuc basés à Masisi auraient, pendant des mois entre mi-2007 et début 2008, eu des rapports sexuels avec des Congolaises mineures contre des sommes dérisoires, selon ces mêmes sources. Ces faits se seraient essentiellement déroulés dans un local situé non loin du camp de la Monuc, où plusieurs jeunes filles se rendaient à la demande des soldats de la paix.

Le Bureau des services de contrôle interne de l'ONU a commencé à enquêter en mars sur ces allégations, mais la majorité des Casques bleus concernés aurait quitté la Monuc dans le cadre de la rotation habituelle des troupes. Et l'accord de siège signé entre la Monuc et le gouvernement congolais est muet sur des cas qui pourraient nécessiter des poursuites judiciaires dans leurs pays d'origine contre des onusiens qui ont commis des abus en RDC.

La Monuc, qui se dit très préoccupée par ces allégations, a été éclaboussée par plusieurs scandales impliquant ses personnels, civils et militaires, dans des affaires d'abus sexuels ou de trafics de minerais, depuis son déploiement en RDC en 2001.


Le Révélateur

 
.

__,_._,___



--
Jean-Louis Kayitenkore
Procurement Consultant
Gsm: +250-08470205
Home: +250-55104140
P.O. Box 3867
Kigali-Rwanda
East Africa
Blog: http://www.cepgl.blogspot.com
Skype ID : Kayisa66

No comments:

Post a Comment