Date: Friday, June 20, 2008, 3:40 PM   CONSTRUCTION DES ETATS UNIS D'AFRIQUE: pourquoi Kadhafi veut aller vite (L'Autre Quotidien 19/06/2008) Au stade de l'amitié archi-comble, c'est un guide libyen tout en verve, ayant retrouvé sa capacité d'antan de mobilisation des foules, qui s'est adressé hier à une foule immense de béninois qui n'ont cessé d'acclamer ses paroles, ses harangues en faveur d'une Afrique libre, véritablement indépendante, une Afrique digne qui ne brade pas ses ressources aux grandes puissances mondiales et aux anciens colonisateurs alors que le continent est confronté à des problèmes graves de paupérisation et de famine. Pour Mouammar Kadhafi ce sont les peuples qui décident de leur destin et non les seuls dirigeants. C'est pour cette raison qu'il estime qu'il est temps que les peuples d'Afrique prennent en mains leur destin afin de gérer au mieux les grandes potentialités humaines et les énormes richesses dont regorgent la nature et le soussol africains, alors même que les politiques des pays riches –qui subventionnent leur agriculture, ferment leur marché et fixe les prix des matières premières, continuent d'appauvrir le continent par des orientations agricoles inadaptées, exposées aux fluctuations des prix des produits importés hors d'Afrique. En se libérant du schéma actuel de partenariat imposé par le Nord aux pays africains, ils réussiraient mieux, dans la solidarité, dans la coopération sud-sud et la réalisation rapide du projet d'une Afrique unie, forte économiquement et politiquement, à rendre leurs peuples heureux, en leur assurant richesse et meilleures conditions de vie, un bien-être voulu et conquis par leur propre travail et leurs propres richesses. Mais autant Mouammar Kadhafi voudrait pousser la locomotive africaine poussive, rétive à aller vite à la construction d'un espace politique africain commun, autant les diverses organisations régionales semblent traîner les pas alors que le temps presse. Le guide libyen observe qu'après plus d'un demi-siècle d'indépendance nominale, et les espoirs exprimés à chaque sommet par les dirigeants africains, de s'assurer leur indépendance économique et politique, l'Afrique continue de se laisser guider par l'extérieur et de se laisser dicter ses stratégies de développement par les pays riches. Il observe aussi que les projets d'unification pour être, plus forts sur tous les plans, sont chaque fois renvoyés aux calendes grecques. Mouammar Kadhafi s'indigne de ce trépignement qui empêche l'Afrique de donner à ses problèmes les réponses appropriées. L'Afrique continue d'être spoliée; ; elle l'était depuis la grande vague d'esclavage qui a vidé le continent de ses forces vives et de ses intelligences, avant même que la colonisation et la politique post-coloniale ne la spolie de ses ressources naturelles. Une spoliation qui se poursuivrait si le continent et ses dirigeants ne réagissent pas. Alors que faire? Ici et maintenant, en tout cas dès la prochaine réunion de la commission de l'Union africaine, le Guide libyen souhaite de la part du nouveau président en exercice qu'il y porte et défende le dossier du seul projet qui puisse sauver le continent : la mise en place d'un gouvernement d'unité africaine et la réalisation du rêve qui lui est cher la construction des Etats Unis d'Afrique. Il compte sur les capacités d'unificateur et de rassembleur qu'il reconnaît à Boni Yayi. Comme on le voit, le Guide libyen, qui a su reprendre des mains étrangères les richesses de son pays, pour reconstruire une Libye puissante, riche, capable de faire entendre sa voix dans le concert des grandes nations du monde et qui a su malgré les diverses mesures prises contre le pays et son Guide « révolutionnaire » garder ses idées et redorer le blason du pays est, devenu fréquentable et vers lequel toutes les puissances du monde courent pour son importance politique en Afrique et dans le monde et pour ses grandes potentialités économiques. Mais le rêve des Etats Unis reste toujours un grand défi à défendre par le Guide libyen jusqu'à son aboutissement. Il en a la foi et sûrement la détermination. Il lui reste à convaincre ses pairs que cette fois-ci sera la bonne. Léon BRATHIER © Copyright L'Autre Quotidien   . __,_._,___