Journée nationale du poisson : inauguration d'une chambre froide à Kinkole

RDC | 24 Juin 2008 à 13:16:12

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A Kinshasa, la cérémonie commémorant cet événement se déroule à Kinkole dans la commune de la Nsele. A Mbandaka, on déplore la rareté du poisson et, à Moanda, les pêcheurs se plaignent de l'invasion angolaise sur leurs eaux. A Bukavu, enfin, des filets prohibés ont été brûlés.

Dans la capitale congolaise, Nzanga Mobutu, ministre d'Etat en charge de l'Agriculture, pêche et élevage présidera la cérémonie à l'occasion de la journée nationale du poisson ce 24 juin. A l'ordre du jour figure notamment l'inauguration d'une chambre froide, sensée permettre une meilleure conservation du poisson.

Mbandaka : le poisson et autres produits piscicoles se raréfient de plus en plus

Le chef-lieu de la province de l'Equateur était pourtant considéré jadis comme un grand centre de production et de commercialisation du poisson dans le pays. Se faisant rare, le poisson devient le privilège des plus nantis.

La population perçoit la rareté de ce produit en cette saison sèche comme une calamité. Pour le chercheur, cette situation est à attribuer à des causes naturelles, dont un changement climatique que la province subit pour la première fois. Robert Nyangasanga, encadreur des pêcheurs de Mbandaka, explique que le manque de matériel approprié aggrave cette crise.

Des milliers de commerçants en provenance de Kinshasa sillonnent la ville, les cités, les villages comme les campements le long du fleuve et des rivières, raflant tous les poissons à leur passage. On remarque en même temps l'émergence de la pêche interdite de fretins, avec l'utilisation des filets à petites mailles, ou encore de produits toxiques. Ce qui diminue sensiblement la quantité des poissons dans les eaux.

Les paysans pêcheurs se plaignent par ailleurs du manque d'appui suffisant de la part du pouvoir en place, ou encore des ONG internationales basées dans la province. Le président d'une ONG locale chargée de l'encadrement des pêcheurs ajoutent que la journée nationale du poisson célébrée jadis avec faste, passe aujourd'hui inaperçue à Mbandaka, comme ailleurs dans la province.

Moanda : les pêcheurs ploient sous les difficultés

La plupart des poisons consommés dans le Bas Congo sont pêchés à Nsianfumu, un village situé à 14 kilomètres de la cité de Moanda. Les pêcheurs de cette contrée se plaignent pourtant de manquer des filets, de moyens de conservation et de routes pour l'évacuation de leurs produits.

Selon Bamu Luemba Médard, président du regroupement des associations des pêcheurs de Nsianfumu, ils n'ont jamais bénéficié d'une aide de la part des autorités locales : « Nous éprouvons des difficultés en raison de la présence des chalutiers angolais qui viennent effectuer la pêche dans notre zone de pèche. Ces derniers détruisent nos filets que nous dénommons filets pirates, en raison de leur qualité. Il nous manque le moyen de conservation des poissons par manque de courant électrique. Ceci nous amène à la fabrication de poissons salés à partir de nos produits de pêche, et de les vendre à Boma. La route de Boma est en état de délabrement très avancé. Nous ne recevons aucune aide de la part des autorités locales, depuis que nous avons reçu une assistance d'un organisme japonais en 1990. »

Beach de Kalengera : 24 filets de pêche prohibés ont été brûlés

Cette action s'est déroulée ce mardi au beach de Kalengera, à Bukavu, à l'occasion de la journée nationale du poisson. Il s'agit des filets saisis et dont les écarts de mailles sont en dessous des 10 millimètres autorisés. Selon le chef de division de l'environnement, Remacle Karonde, il s'agit de préserver la multiplication des petits poissons très consommés par la population.

Les délégués de la synergie de pêche, les fournisseurs des filets et la force navale ont pris part à cette action. Une action qui vise surtout à éduquer les pêcheurs et leurs fournisseurs quant aux filets à utiliser dans le lac Kivu, indique Remacle Karonde. Une randonnée lacustre a eu lieu juste avant que ces filets prohibés ne soient brûlés. L'objectif était, selon la même source, de bien identifier les endroits particulièrement interdits à la pêche sur le lac.

Depuis un an, les autorités lacustres et la division de l'environnement ont initié un système de fermeture rotative trimestrielle des baies sur le lac Kivu, afin de permettre une plus grande reproduction des poissons.

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Jean-Louis Kayitenkore
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