6/13/08

Le numéro deux de l'opposition sera inculpé pour trahison

Le numéro deux de l'opposition sera inculpé pour trahison
ZIMBABWE - 12 juin 2008 - AFP

Le numéro deux de l'opposition au Zimbabwe, Tendai Biti, a été arrêté jeudi à deux semaines du second tour de l'élection présidentielle, et la police a annoncé qu'il serait inculpé pour trahison, un chef d'accusation passible de la peine de mort.

Le secrétaire général du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a été appréhendé à la mi-journée à l'aéroport de Harare, alors qu'il rentrait d'Afrique du Sud après plusieurs semaines d'exil volontaire.

A son arrivée, il a été interpellé par une dizaine de policiers en civil, qui l'ont menotté avant même qu'il n'atteigne les guichets des services d'immigration.

Un porte-parole de la police, Wayne Bvudzijena, a affirmé à l'AFP qu'il serait inculpé pour trahison, l'accusant d'avoir "publié aux alentours du 26 mars un document qui expliquait une stratégie" pour truquer les élections générales du 29 mars.

La télévision d'Etat, voix officielle du régime, avait déjà fait état de ce document que le MDC a qualifié de "faux grossier".

"Un autre chef d'inculpation porte sur la communication et la publication de fausses informations portant préjudice à l'Etat", a ajouté Wayne Bvudzijena, reprochant au secrétaire général du MDC d'avoir annoncé la victoire de son parti avant la publication des résultats officiels.

Les Etats-Unis sont "profondément préoccupés" par les informations faisant état de l'arrestation d'un leader de l'opposition au Zimbabwe et souhaitent l'intervention du Conseil de sécurité de l'ONU sur la violence au Zimbabwe, a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche à Rome où se trouve le président George W. Bush.

Dans le centre du pays, le chef du MDC, Morgan Tsvangirai, a été interpellé et retenu pendant deux heures par la police, qui l'a finalement relâché sans l'inculper. Dans la soirée, il était de nouveau appréhendé à un barrage routier. Il a été libéré quatre heures plus tard.

Tsvangirai, qui doit affronter le chef de l'Etat Robert Mugabe au second tour de l'élection présidentielle le 27 juin, tente de mener campagne avec une vingtaine de responsables et de militants du MDC à bord d'un bus aux couleurs du parti.

La semaine dernière, il avait déjà été interpellé à deux reprises par la police sous des prétextes divers, avant d'être relâché sans inculpation.

Le leader du MDC dispose théoriquement d'un avantage pour le second tour de la présidentielle, puisqu'il est arrivé en tête au premier tour avec près de cinq points d'avance sur le président Mugabe, 84 ans, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980.

Mais sa campagne rencontre de multiples obstacles: ses meetings sont régulièrement interdits, il n'a quasiment pas accès aux médias et plusieurs dizaines de ses partisans sont en prison.

En outre, les violences politiques se multiplient à l'approche du second tour. Une association de médecins a indiqué avoir soigné près de 3.000 victimes d'agression à caractère politique en deux mois, tandis que l'Onu a estimé que la plus grande partie des attaques pouvaient être attribuées aux fidèles du pouvoir.

Le MDC affirme que 66 de ses militants ont été tués depuis le scrutin du 29 mars et réclame le déploiement massif et urgent d'observateurs électoraux.

Jeudi, environ 120 observateurs de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ont commencé à se déployer dans le pays. Le jour du scrutin, ils devraient être plus de 400, selon le colonel Thanki Mothae, un haut responsable de la SADC.

Le bloc régional avait été très critiqué par le MDC pour avoir donné un satisfecit à l'organisation du scrutin du 29 mars. Il s'était ensuite alarmé de la recrudescence des violences politiques mais en avait rejeté la faute sur les deux camps.

A New York, le Conseil de sécurité de l'Onu s'est penché jeudi sur la situation humanitaire dans un pays ruiné, où l'hyperinflation frôle désormais, selon les économistes indépendants, les deux millions pour cent par an...

La situation humanitaire au Zimbabwe est très inquiétante et se détériore, a affirmé le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, John Holmes, à la presse après avoir fait un compte-rendu sur ce sujet au Conseil de sécurité. Il a appelé Harare à revenir sur sa suspension des activités des ONG dans le pays, ordonnée la semaine dernière.

Dans ce contexte, Washington a accusé les forces de sécurité d'avoir "détourné" un camion transportant de l'aide alimentaire américaine destinée à des écoliers.






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Jean-Louis Kayitenkore
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