6/23/08


  


 
Le pari risqué de Morgan Tsvangirai au Zimbabwe
Par Cris Chinaka Reuters – 23/06/2008
En se retirant du second tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai tente le... 
En se retirant du second tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai tente le...
 
HARARE (Reuters) - En se retirant du second tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai tente le pari le plus risqué de sa carrière et aura besoin du soutien régional pour espérer emporter la mise.
Dans un scrutin libre, l'opposant, arrivé en tête du premier tour le 29 mars dernier, aurait eu de bonnes chances d'être élu vendredi prochain face à Robert Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance, en 1980.
Mais face aux violences politiques, il a préféré, dimanche, se retirer de la course. "Nous ne pouvons demander à nos électeurs de mettre leur bulletin dans l'urne le 27 juin alors que ce bulletin pourrait leur coûter la vie", a-t-il expliqué à Harare.
Son annonce ne s'arrête cependant pas là: le chef du Mouvement pour un changement démocratique (MDC) a appelé l'Afrique et la communauté internationale à intervenir dans la crise. Il a également évoqué la nécessité d'oeuvrer à une transition politique au Zimbabwe, laissant entendre qu'il était prêt à négocier.
"Dans les deux prochains jours, le président du MDC va expliquer notre décision au monde, faire pression sur la communauté internationale, mais principalement sur la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et sur l'Union africaine, afin de faire pression sur le régime de Mugabe et résoudre cette crise", a dit Nelson Chamisa, porte-parole du parti d'opposition.
Pour Brian Raftopolous, de l'Institut du Zimbabwe, l'annonce de Tsvangirai est une "déclaration audacieuse". "Mais il semble se préserver toutes les options. Ça ressemble à un retrait provisoire", analyse-t-il.
LA STATURE RÉGIONALE DE MUGABE FRAGILISÉE ?
L'ancien syndicaliste âgé de 56 ans a toujours su que le second tour serait compliqué et n'avait accepté d'y prendre part qu'avec réticence, par refus d'accorder mécaniquement un nouveau mandat à Mugabe, 84 ans.
A première vue, son retrait conduit au même résultat. Mais à première vue seulement, car le tableau a changé. Plusieurs Etats africains se sont joints dimanche aux critiques et dénonciations du régime Mugabe par les capitales occidentales. Il y a peu, ces mêmes Etats de la région gardaient le silence et apportaient un soutien tacite à Mugabe, considéré par beaucoup comme un héros de la décolonisation.
Mais l'Afrique australe semble aujourd'hui moins patiente à l'égard du dirigeant zimbabwéen et redoute que son pays en proie à une grave crise économique ne s'effondre.
Ces dernières années, des millions de Zimbabwéens ont fui la misère, l'hyperinflation et les pénuries alimentaires. Leur arrivée dans les pays voisins a créé des tensions sociales et économiques. En Afrique du Sud, la situation a dégénéré le mois dernier en violences à caractère xénophobe.
"Des élections qui seraient organisées dans un tel environnement seraient non seulement antidémocratiques, mais feraient également honte à la Communauté de développement de l'Afrique australe et à tout le continent africain", a réagi dimanche le président zambien Levy Mwanawasa, également président de la SADC, qui a suggéré un report du scrutin "pour éviter une catastrophe dans cette région".
LE RÔLE DE L'AFRIQUE DU SUD
Au-delà de prises de position favorables à sa décision, Tsvangirai aura aussi besoin d'actes des Etats d'Afrique australe. Car les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale, n'ont pas beaucoup de moyens de pression sur Harare.
Mais, relève Tom Cargill, de l'institut britannique de réflexion de Chatham House, les dirigeants de l'Afrique australe ne peuvent pas énormément de choses. "Mugabe insiste sur la souveraineté. C'est en partie dirigé contre les intérêts coloniaux occidentaux, mais cela peut aussi être efficacement dirigé contre les dirigeants de la région", ajoute-t-il.
Dans ce cadre, c'est l'Afrique du Sud qui a le plus grand rôle à jouer.
Le président sud-africain Thabo Mbeki n'a jamais fait montre d'une grande affection à l'égard de Tsvangirai, lequel a ouvertement critiqué la médiation menée par le Mbeki. L'opposant zimbabwéen entretient en revanche de biens meilleures relations avec Jacob Zuma, qui a détrôné Mbeki à la tête de l'ANC, le Congrès national africain.
En se retirant, Tsvangirai cherche peut-être à réunir les conditions d'une annulation du scrutin et de la constitution d'un gouvernement d'unité nationale, option qui, à en croire la presse sud-africaine, aurait les faveurs de Mbeki.
Ce dernier a annoncé dimanche que l'Afrique du Sud tenterait de convaincre Mugabe et Tsvangirai de se rencontrer. Jusqu'à présent, les perspectives d'un dialogue de ce type étaient des plus réduites. Mugabe et Tsvangirai n'ont aucune confiance l'un dans l'autre et, jusqu'à dimanche, tous deux pensaient pouvoir être élu.
"Avec le retrait du MDC, je pense que nous revenons à l'option des négociations" , avance Susan Booysen, de l'université de Witwatersrand à Johannesburg.
Version française Henri-Pierre André
 


 

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