6/27/08

   

Près de quatre-vingt congolaises ont posé ce vendredi 27 juin 2008 à Bruxelles un acte qui aura sûrement un impact sur la marche socioculturelle voire politique du Congo : la signature de la charte du FIREFEC, «  forum inter-régional des femmes congolaises .»

 

L'événement a eu lieu à l'Université Libre Internationale de Bruxelles, au n° 1 de la Rue Defacq dans la commune d'Ixelles.
Dans son mot d'introduction, madame Marie-Claire Ruhamya a commencé par remercier celles et ceux qui les ont assistés pour réussir la manifestation : le professeur Arthur Yenga de l'ULI grâce à qui la salle a été disponible, les personnalités invitées mais empêchées. Certaines comme Joëlle Milquet ou Didier Reynders enverront leurs représentantes. Véronique Lefrancq pour la présidente du CDH, et Gisèle Mandaila pour Didier Reynders. Madame Ruhamya donnera ensuite les raisons ayant poussé les femmes congolaises à mettre en place cette structure : la prise de conscience de la situation dramatique, la nécessité d'agir ensemble, l'incontournabilité d'une synergie « Organisations féminines de Belgique-Organisations féminines du Congo ».
La parole sera ensuite donnée aux représentantes de chaque province pour présenter leurs membres ainsi que les problèmes rencontrés par les femmes de leurs provinces d'origine. Aucune province n'a donné un tableau exempt de la bêtise masculine : Horreur, Horreur, Horreur !
Quelques invitées prendront la parole dont les représentantes des deux vice-premiers ministres belges ainsi que madame Biebie de Kinshasa.
Puis viendra la signature de la charte par le comité organisateur ainsi que les déléguées de chacune des onze provinces du Congo.
Un cocktail sera enfin servi, à l'issue de la manifestation..
Quel est le contenu de la charte ?
Celle-ci comprend cinq parties :

-1. Le constat 

de l'instabilité latente et de la persistance de la guerre en RD Congo

des actes de viols et de violences massives perpétrées à l'encontre des jeunes filles, des femmes et même des hommes

de l'extrême pauvreté

de la sous représentativité des femmes dans les instances nationales

 

2. de la prise de conscience des femmes congolaises face à leur rôle et à leurs responsabilités dans le développement de la nation.
3. de la décision de créer une dynamique d'action
4. de l'engagement d'œuvrer pour la promotion des droits humains, de mener des actions de lobbying…
5. du soutien des actions des femmes du terrain….
D'où tire origine cette structure ?
C'est depuis près de six mois que des congolaises de Belgique se réunissent régulièrement pour échanger sur la situation dramatique que traverse le Congo notre pays et plus particulièrement sur le sort peu enviable réservé par les hommes aux femmes à savoir : viols, tueries, humiliation…
Il y a eu des discours, des résolutions, des professions de foi et à la clé ? Rien ! Les hommes détiennent les commandes de la quasi-totalité de toutes les manettes du pouvoir. Et à leurs compatriotes femmes, ils n'assurent ni sécurité, ni vie décente, ni respect. Ceci est l'expression d'un véritable ras-le-bol. : Comment peut-on prétendre diriger un pays et assister à ce sort si peu enviable de ses compatriotes femmes ?
« On n'est mieux servi que par soi même dit-on. » Les femmes congolaises de Belgique sont arrivées à la conclusion que si elles devaient attendre que leurs compatriotes hommes résolvent tous ces problèmes inhumains, les poules risquent d'avoir des dents.
D'où la nécessité de s'unir pour mieux résister à l'agression masculine. Oui, les violeurs, c'est des hommes ! Et c'est parce que les femmes sont isolées que bien d'hommes, surtout en uniforme se permettent de transformer les femmes congolaises en objet de défoulement sexuel , pire en bétail de boucherie.

Les récits et témoignages entendus sont unanimes : Du Bakongo à la province orientale, de l'Equateur au Katanga, de Kinshasa au Sud-Kivu et Nord-Kivu, du Bandundu au Maniema en passant par les des deux Kasaï, la détresse est la même : on tue, on viole, on humilie impunément. Encore un peu on dirait que les hommes sont solidaires entre eux dans cette sale besogne car, les bourreaux circulent toujours librement !
Il faudrait être de pierre pour ne pas laisser couler des larmes quand on entend et on écoute tous ces récits pathétiques et dramatiques.
Pourtant, cela continue ! Au moment où nous couchons ces lignes, quelque part dans le grand Congo, une femme ou une fillette est violée ou tuée, peut-être sous les regards impuissants de ses parents. Et c'est ainsi depuis des mois, des années. Cela risque d'être ainsi durant des mois, des années.
« Fini les larmes, maintenant, nous nous battrons ! » Poing fermé, tel est le cri d'une dirigeante du caucus des femmes congolaises de Kinshasa qui était sur le podium. Et dans son regard, une grande détermination.
Y a-t-il des hommes au Congo ? Si vraiment il y avait des hommes au Congo, notre pays en serait-il arrivé là ? Quand on dit à quelqu'un, « Tu es un homme ! » Qu'est-ce à dire ? Et dans sa subtilité, la langue française permet de dire ceci, même à une femme, à l'occasion d'un acte de bravoure: « Tu es un Homme ! »
À l'occasion de la signature de la charte du « FIREFEC », ne devons-nous pas tous nous lever et dire à nos compatriotes femmes : « Vous êtes des Hommes ! »
Et alors, en tirer toutes les conséquences : Nous, nous ne sommes pas des Hommes ! Sans pour autant dire que nous sommes des femmes… heureusement !
En fait, si nous étions des hommes, comment pouvons-nous justifier cette humiliation du pays : son occupation durant des années par d'autres hommes… Comme nous pourtant ! Et cela a été le déclic de toutes ces souffrances que subissent les femmes congolaises aujourd'hui !
Si nous étions des hommes, comment expliquer qu'ici en Belgique par exemple, ce soient des femmes qui réussissent à s'entendre, à mettre une structure représentative de toutes nos provinces ?
Si nous étions des hommes, comment expliquer que nous ayons si difficile à réunir autant de personnes lors des rencontres touchant à l'honneur et à l'image de notre pays ?
Nous pensons qu'il est grand temps que les hommes congolais de toutes les corporations et de tous les âges parviennent à se fédérer tous dans une structure de la société civile, susceptible de servir d'interface pour les organisations de la société civile au pays, et leurs permettre de soutenir la population pour qu'enfin la misère, l'insécurité… prennent fin et que le Congolais soit content de vivre heureux sur la terre de ses ancêtres si généreusement pourvue par la providence.

 

Cheik FITA
Bruxelles, le 27 juin 2008

 

NOTA
Une version « papier » sera diffusée et qui reprendra plusieurs photos de participantes, ainsi que les déclarations des déléguées de toutes les provinces
Renseignements au 00 32 495 33 65 19 E-mail : cheik-fita@myway.com

 





 

 






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