7/30/08


 



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Henri Guaino : petite réponse …

Par Fred Lambi

Henri Guaino : petite réponse …
Petite, car jamais le premier quidam venu n'aura la possibilité de faire publier ses idées dans les principaux médias français. A plus forte raison si ces idées vont à l'encontre de l'impérialisme intellectuel que la droite, dite décomplexée, commence à imposer sournoisement dans les consciences européennes, la politique de Berlusconi en matière d'immigration représentant actuellement un exemple de cet aboutissement.


L'élection présidentielle aux USA : quelles perspectives pour l'Afrique ?

Chef du centre et coordonnateur du Master en Stratégie (Creps) Université de Yaoundé II





Les grandes orientations de la politique africaine des Usa aujourd'hui peuvent être classées en plusieurs catégories :

1- sur le plan politique : promotion des droits de l'homme et de la démocratie pluraliste

2- sur le plan économique : promotion de l'économie de marché et du commerce à travers l'African Growth and Opportunities Act (Agoa)

3- sur le plan social : lutte contre le sida classé question de sécurité nationale depuis les années 90 par le président Clinton

4- sur le plan sécuritaire : lutte contre le terrorisme. Renforcement des capacités des forces de défense africaines de maintien de la paix (Acota) et installation d'Africom

5- sur le plan écologique : renforcement des capacités de gestion de l'écosystème et de la biodiversité des forêts du bassin du Congo

6- sur le plan stratégique : affirmation face à l'Asie et l'Europe sur le contrôle des ressources multiformes du continent notamment les ressources énergétiques du Golfe de Guinée.

Ces orientations sont-elles susceptibles de connaître de grands bouleversements au terme de la prochaine élection ?
Si on prend en compte le fait que c'est les Républicains qui sont aux affaires, on peut raisonnablement s'attendre à ce que cette politique, en cas d'élection d'un autre Républicain, et sauf survenance d'une grande crise internationale, ne change fondamentalement. A l'inverse, qu'une présidence du parti Démocrate, en raison du changement de camp et d'homme entraîne des mutations de fond. Mais de quelle nature ?

Pour y répondre, faisons une lecture africaine de la candidature démocrate. Deux séries de raisons internes et externes justifient, selon certains africains ce choix.

I- Les raisons de politique interne

Sur le plan interne, la candidature d'Obama relèverait d'une évolution normale du système américain. Elle consacrerait d'une part, la maturation du système politique américain et d'autre part, un jeu de positionnement vis-à-vis de la communauté noire des deux principaux partis politiques.

Pour ce qui est de la maturation du système, depuis la nomination de l'ambassadeur Andrew Young aux Nations unies dans les années soixante dix, le nombre de postes de pouvoir confiés aux Noirs par le gouvernement central est allé croissant. Ainsi, dès la chute du mur de Berlin, le général Collin Powell a été nommé chef d'Etat major interarmée à la tête des troupes qui devraient mener la première guerre du Golfe.

Au second mandat de Georges Bush père, il est devenu Secrétaire d'Etat, poste que lui a repris Condoleeza Rice sous l'Administration de Georges Bush fils, bien évidemment, après que Susan Rice Secrétaire d'Etat adjointe chargée de l'Afrique sous Clinton, ait cédé son siège à une autre Africaine-Américaine Mme Fraizer.

On constate ainsi une nette évolution. Et même s'il ne s'agit là que de postes de nomination, on ne devrait pas oublier, souligne-t-on, que la première candidature sérieuse à l'élection présidentielle américaine d'un Noir des temps modernes se dessine avec Jessy Jackson au début des années quatre-vingt-dix, que de nombreuses voix se sont élevées pour appeler à une candidature de Collin Powell au terme du mandat de Georges Bush père et que l'élection comme Secrétaire général des Nations unies du Ghanéen Koffi Annan s'est faite sous l'instigation des Etats-Unis.

Tous ces rappels indiquent, pour de nombreux Africains que l'Amérique a eu le temps d'expérimenter les Noirs, comme maires, comme juges à la Cour suprême, comme ministres, comme soldats…
Le régime semble donc mûr pour passer la main à un Noir. L'Amérique ne risque pas grand-chose. Car un Africain-Américain n'est rien d'autre qu'un Américain d'origine africaine.

Pour ce qui est du jeu de positionnement partisan vis-à-vis de la communauté noire, deuxième raison interne explicative du choix démocratique, l'argumentaire, d'ordre historique, consiste à rappeler que c'est le parti Républicain qui défendait la cause noire pendant la guerre de sécession ; même si l'évolution de la problématique des droits civiques a fait basculer le vote noir vers le parti démocrate.
Or, constate-t-on, depuis une vingtaine d'année, c'est le parti Républicain qui a confié aux Noirs les postes de pouvoir les plus prestigieux : un juge à la Cour suprême, un chef d'état major interarmée, deux Secrétaires d'Etat, le premier général d'Africom…

Dans cette perspective, la candidature d'Obama est perçue comme une réplique du Parti Démocrate à la volonté du Parti Républicain de lui ravir une bonne partie de son électorat noir.

Si l'on se limite donc à cette interprétation internaliste, on comprend bien que la présidence d'un candidat démocrate ne soit pas nécessairement de nature à entraîner de grands changements en politique africaine. Voyons donc les motifs liés à la politique internationale.

II- Les raisons liées à la politique internationale

Elles sont au nombre de deux. Une première lie la candidature d'Obama aux perspectives de sortie de crise en Irak et une seconde à la nouvelle politique américaine en Afrique.

Pour ce qui est du premier point de vue, on rappelle premièrement que lorsque l'ancien président irakien Saddam Hussein prit certains Occidentaux en otage au début de la première guerre Irak-Communauté internationale au sujet du Koweit, c'est l'Africain-Américain Jesse Jackson, personnalité de renom des milieux démocrates qui, au terme d'une délicate mission en Irak, ramena une bonne partie des otages Occidentaux, notamment les enfants, appelés ironiquement à l'époque par Saddam ses « invités ».

De cet exemple, on en déduit que le Sénateur démocrate Obama présente de solides arguments pour mettre fin à la guerre en Irak. Ceci d'autant plus qu'il s'est ouvertement engagé à retirer, s'il est élu, les soldats américains de l'Irak.

Quant à la seconde explication, elle voit dans le succès de la candidature d'Obama le couronnement d'une stratégie américaine de conquête de l'Afrique ; non seulement vis-à-vis de la Chine, mais également de l'Europe.

L'idée ici est que l'Afrique, en raison des forêts du bassin du Congo, des hydrocarbures du Golfe de Guinée et de la menace terroriste, est devenue une zone d'intérêt stratégique pour les Etats-Unis. Or les problèmes énergétiques ne concernent pas seulement les Etats-Unis, mais aussi l'Asie (Inde et Chine essentiellement) et l'Europe (France, Grande-Bretagne et Allemagne essentiellement).
Cette course vers l'Afrique serait à l'origine d'une rude concurrence entre puissances. Les Etats-Unis qui ont une longueur d'avance sur leurs concurrents depuis peu (ils sont déjà les premiers partenaires économiques de l'Afrique devant la Chine et la France, et stratégique, notamment en matière de programme de lutte contre le terrorisme), chercheraient à distancer davantage leurs concurrents.

Dans cette perspective, après avoir créé Africom et nommé le Général Africain-Américain William E. Ward à sa tête, l'élection du sénateur Obama à la Maison Blanche couronnerait une stratégie de conquête de l'Afrique au terme de laquelle les Africains-Américains devraient traiter avec les Africains, au nom des Etats-Unis, les problèmes d'intérêt commun.

Cette thèse repose principalement sur la présence autour du candidat Obama d'un certain nombre de personnalités américaines dont le très célèbre et réaliste Zbigniew Brzezinski, quatre-vingts ans, ancien conseiller à la sécurité nationale du président Carter pour qui, à défaut de chasser les Chinois de l'Afrique, il faudrait les empêcher de prendre le contrôle des ressources pétrolières africaines.
Dans cette perspective, on devrait s'attendre, en cas d'une victoire démocrate, à une véritable intensification de la coopération avec l'Afrique, pas nécessairement racial ou moral, mais fondamentalement pour préserver, renforcer et diversifier les intérêts américains.

Conclusion

L'hypothèse d'une refondation de la politique africaine des Etats-Unis sous une présidence démocrate n'est donc pas à prendre à la légère. A un moment où l'essentiel des politiques européennes vis-à-vis de l'Afrique tourne autour de l'immigration, il ne faudrait pas s'étonner que la jeunesse africaine, qui ne regardera plus jamais l'Amérique de la même manière, n'ait plus qu'une alternative : ouvrir ses yeux sur l'immensité asiatique ou se retourner vers le continent américain. Dans un cas comme dans l'autre, nul doute que l'Europe, dont le contentieux colonial avec l'Afrique est déjà colossal, ne pourra sauver toutes ses plumes…


lemessager.net

30/07/2008
H/A/S Rédaction : destindelafrique.com

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