8/22/08

Après le crash de Madrid, la compagnie Spanair essuie les critiques

 

Une enquête a été ouverte, jeudi 21 août, pour déterminer les causes de la catastrophe aérienne qui s'est produite mercredi à l'aéroport international de Barajas, à Madrid. Une enquête que le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a promise exhaustive et rapide. La compagnie Spanair a confirmé que le pilote du vol JK 5022 avait tenté de décoller une première fois. Un décollage avorté en raison de problèmes techniques. "Le pilote, avant le décollage, est retourné à la porte d'embarquement, informant de l'existence d'un problème de surchauffe sur une prise d'air [située sous une fenêtre du cockpit de pilotage]", a expliqué Javier Mendoza, sous-directeur général de Spanair, au cours d'une conférence de presse à Madrid.

"NOUS AVONS RESPECTÉ LES RÈGLES ET LES NORMES"

La ministre des infrastructures espagnole, Magdalena Alvarez, a souligné que les services techniques de Spanair, "assumant leur responsabilité", avaient autorisé le départ de l'avion après que le pilote eut avorté son premier décollage. Une décision qu'a défendue M. Mendoza, expliquant que "le problème a[vait] été résolu en accord avec les règlements". Et de préciser que le personnel technique avait "isolé" la prise d'air en l'éteignant puis, ne repérant aucune autre anomalie, autorisé l'avion à regagner sa position sur la piste de décollage. "Tout ce que nous avons fait avec cet avion, nous l'avons fait en respectant les règles et les normes", a également assuré le directeur général de Spanair, Marcus Hedblom.

La compagnie espagnole était sur la sellette jeudi. La presse espagnole faisait état de ses difficultés de fonctionnement et le quotidien madrilène El Mundo n'hésitait pas à titrer en Une : "La crise à Spanair débouche sur une tragédie avec 153 morts", évoquant même dans un éditorial de possibles "négligences criminelles".

DIFFICULTÉS FINANCIÈRES

Fondée en 1986, Spanair, deuxième compagnie espagnole et filiale depuis 2003 du transporteur scandinave SAS, traversait une mauvaise passe, subissant de plein fouet les conséquences de la hausse des prix du pétrole et de la concurrence exacerbée dans le secteur du transport aérien en Espagne. Elle avait annoncé en juillet le départ d'environ un quart de ses effectifs, après avoir essuyé plus de 50 millions d'euros de pertes au premier semestre. Elle prévoyait par ailleurs d'immobiliser en septembre une quinzaine d'avions et de renouveler progressivement sa flotte vieillissante, dont trente-six McDonnell Douglas similaires à celui accidenté à Madrid, lequel avait quinze ans d'âge.

Selon le quotidien El Pais, les pilotes de Spanair, menaçant de faire grève, avaient publié mercredi un communiqué critiquant le "chaos organisationnel" et les "graves carences" de fonctionnement de la compagnie. Le texte dénonçait en particulier les "pressions" de la direction pour que "les équipages et le personnel de maintenance transgressent les normes" habituelles de fonctionnement. Lors de sa conférence de presse, Spanair a également confirmé qu'un de ses MD-82 avait déjà atterri en urgence samedi, à cause d'un problème au niveau de ses moteurs.

Interrogée sur une éventuelle négligence de Spanair dans l'entretien de ses avions, la ministre des infrastructures espagnole s'est cependant contentée de déclarer : "Je n'oserais pas dire cela." Les deux boîtes noires du MD-82 ont été retrouvées et ont commencé à être analysées. "Nous devrons attendre le résultat de l'enquête pour être sûrs de comprendre exactement ce qu'il s'est passé, le déroulement des événements et les causes de l'accident. Nous allons devoir être patients", a estimé le directeur général de Spanair.






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Jean-Louis Kayitenkore
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