8/14/08

Vacances forcées pour les dissidents pendant les Jeux Olympiques

le 14/8/2008 à 12h51  par Charlotte Cailliez ( Aujourd'hui la Chine)

 

Pour échapper à une pression policière accrue, les dissidents, activistes et avocats des Droits de l'Homme ont pour la plupart, quitté la capitale pour le temps des Jeux Olympiques.

Après avoir chassé  les travailleurs migrants venus des campagnes,et bien sûr tous les pétitionnaires des provinces, les autorités ont fait monter graduellement la pression sur la dissidence. Harcèlement policier, filatures, intimidations , voire enlèvements… toutes ces   mesures de l'ombre ont permis d'éviter le recours à une répression  visible qui serait désastreuse pour l'image de la Chine. L'effet dissuasif a très bien fonctionné : de nombreux dissidents, activistes ou encore avocats des Droits de l'homme ont déserté la capitale.

L'avocat de Hu Jia, maître Li Fangping a déclaré qu'il avait quitté Pékin où il était suivi 24 heures sur 24 et craignait pour sa liberté. Il s'est inquiété du sort de l'épouse de Hu Jia, Zeng Jinyan, qui a disparu avec son bébé depuis le 7 août et dont il est toujours sans nouvelles.

Un autre avocat des Droits de l'Homme, Teng Biao, était encore dans la capitale mercredi matin, mais a fait part de son intention de partir dans la journée : « J'ai été suivi toute la journée du 8 août, et la police m'appelle quotidiennement. Je préfère retourner dans ma province d'origine pour le temps des Jeux et nous sommes très nombreux dans ce cas ».

Mme Hou Wenzhuo, spécialiste juridique et activiste, avait fait part la semaine dernière à la presse de ses craintes d'être arrêtée. Elle avait été enlevée par la police le 30 mai dernier et détenue pendant  17 jours. Convoquée par la police le 9 août, elle a également préféré quitter la capitale à l'issue de cet entretien.

Du côté des ONG, notamment dans le domaine sensible de la protection des malades du Sida, même son de cloche. Lu Jun, connu pour son site interactif en faveur des porteurs d'hépatites et de ses actions en justice contre les discriminations envers les malades, a déclaré  avoir quitté la capitale avec la plupart de ses collègues parce   qu'il devenait impossible d'y travailler.

Un autre célèbre défenseur  des malades du Sida, le docteur Wan Yanhai,  avait fait part il y a  peu de son intention de quitter la ville : « Tout Pékin va prendre des allures de camp militaire, je ne tiens pas à rester ». La police  enquêtait sur lui depuis plusieurs mois, par crainte qu'il n'organise une action pendant les Jeux. Il a confirmé son départ de la capitale : « à Pékin en ce moment, ce n'est pas drôle du tout ».

Pourtant, toutes ces personnalités partagent une vision pacifique de leur combat pour les Droits de l'Homme. Elles cherchent simplement à
faire progresser l'Etat de droit par des moyens légaux. Elles connaissent bien les problèmes de leur pays et en parlent volontiers aux journalistes étrangers : écoeurées par les pressions, elles préfèrent jeter momentanément l'éponge.

Ces personnes sont connues du public et des média étrangers, mais pour les millions d'anonymes, les tentatives de se faire entendre pendant les jeux Olympiques sont encore beaucoup plus risquées. Des expulsés mécontents du quartier de Qianmen ont par exemple été arrêtés préventivement : il s'agit de Zhang Wei et de Ma Xiulan interpellées la veille de l'ouverture du nouveau quartier, elles sont  détenues depuis dans la banlieue de Pékin. Le fils de Zhang Wei a été informé par la police que sa mère était détenue pour 30 jours pour « troubles à l'ordre public ».

Selon l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, plusieurs autres citoyens chinois ont été interpellés ou menacés après avoir déposé des demandes de manifestations. C'est le cas de plusieurs parents de victimes des écoles "tofu" détruites par le tremblement de terre du Sichuan.



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