9/22/08

Mort des soldats français en Afghanistan : le rapport qui accable

 

Un soldat français durant une patrouille dans la plaine de Shamali, à une trentaine de kilomètres au nord de Kaboul, le 25 août 2008.
AFP/SHAH MARAI
L'unité française a été obligée d'abandonner le combat lorsqu'elle s'est retrouvée sans munitions après seulement 90 minutes d'engagement, rapporte le quotidien canadien "Globe and Mail", citant un rapport de l'OTAN.

Les informations du journal canadien The Globe and Mail du dimanche 21 septembre risquent de s'inviter dans le débat, lundi, au Parlement français sur la présence militaire française en Afghanistan. Affirmant avoir eu accès à un rapport "secret" de l'OTAN, le journal indique que les talibans ont pu mener une embuscade meurtrière contre des parachutistes français, le 18 août en Afghanistan, grâce à un équipement et une préparation bien supérieurs à ceux de leurs adversaires. L'unité de soldats français, tombée dans l'embuscade, n'avait pas suffisamment de balles ni d'équipement de communication, ajoute The Globe and Mail.

A Paris, le ministère de la défense dit tout ignorer de ce rapport. "A ce stade, nous n'avons pas trace de l'existence de ce document à Paris", a déclaré, dimanche, le porte-parole du ministère Laurent Teisseire, précisant que la défense avait "interrogé l'OTAN" mais pas encore obtenu de réponse. M. Teisseire a également souligné que la défense maintenait "tous les éléments factuels donnés depuis le début sur les modalités et les caractéristiques de l'embuscade et de l'opération" du 18 août.

L'OTAN nie également avoir formulé des critiques contre l'équipement et la préparation des soldats français, mais a reconnu la capacité des talibans de mener des opérations d'envergure. "Nous n'avons aucune information indiquant que les forces françaises étaient sous équipées", a affirmé, dimanche, le porte-parole de l'Alliance, James Appathurai. "L'OTAN n'a aucun doute sur les capacités et l'entraînement des forces françaises", a-t-il insisté. "Je suis en mesure d'affirmer qu'il n'y a eu aucun rapport, ni de l'OTAN, ni de l'ISAF [la force internationale en Afghanistan] sur ces événements", a affirmé en début d'après-midi le porte-parole de l'Allliance.

INSURGÉS BIEN PRÉPARÉS ET SOUTENUS

Le rapport évoqué par The Globe and Mail donne une autre version de l'embuscade. Selon lui, la section française aurait été obligée d'abandonner le combat lorsqu'elle s'est retrouvée sans munitions après seulement 90 minutes d'engagement, alors que les affrontements auraient duré près de deux jours. Elle n'avait qu'une seule radio, qui s'est trouvée rapidement hors service, empêchant ainsi les soldats d'appeler leurs camarades au secours, les obligeant à patienter de longues heures avant l'arrivée de renforts. "Ceci est probablement dû au fait que la section française ne disposait que d'une radio", peut-on lire dans des extraits du rapport de l'OTAN, qui précise que l'appareil est tombé en panne peu après le début des combats. The Globe and Mail indique par ailleurs que les soldats ont été tués "lors de combats rapprochés", accréditant ainsi la thèse de l'arrivée tardive des renforts.

Au contraire, les insurgés, eux, étaient extrêmement bien préparés, accompagnés de tireurs d'élite, entraînés aux techniques de guérilla et équipés en balles incendiaires, souligne le rapport. "La précision de l'ennemi était très bonne", note-t-il. Selon différentes informations, non confirmées, ce groupe d'insurgés n'était pas uniquement composé de talibans afghans, mais semblait avoir reçu l'aide d'autres rebelles, et notamment d'extrémistes venus du Pakistan, selon le général canadien Richard Blanchette, un porte-parole de l'ISAF. "Le fait qu'ils sont en possession de davantage d'armes sophistiquées est peut-être signe d'une connexion avec des gens de l'extérieur", a expliqué le général Blanchette au Globe and Mail.

L'enquête de l'OTAN avance deux hypothèses qui expliqueraient les circonstances de l'embuscade. "Soit les forces de l'ISAF ont pénétré dans un village truffé de taliban. Et dans ce cas, ces derniers se sont retirés vers des positions défensives à l'approche de l'ISAF, avant d'exécuter un plan soigneusement préparé." "Soit les insurgés ont obtenu des renseignements sur l'itinéraire et la destination" des soldats, peut-on lire dans Le Globe and Mail. Le document de l'OTAN pointe par ailleurs le rôle des forces afghanes dans la tournure des événements, qui se sont enfuies à pied, peu après le début des combats, "laissant sur place leur équipement militaire"

MANIFESTATIONS

Dimanche matin, à Paris, des opposants à la présence militaire française en Afghanistan ont déployé sur le pont de Tolbiac une banderole appelant les parlementaires à s'opposer lundi au maintien des forces françaises dans ce pays. Samedi, plusieurs milliers de personnes avaient déjà défilé à Paris et Lyon pour dénoncer la présence de troupes françaises en Afghanistan. Selon un sondage BVA pour Orange et L'Express rendu public mardi, les Français sont à 62 % opposés au maintien d'une présence militaire de la France en Afghanistan.






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Jean-Louis Kayitenkore
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2 comments:

  1. Je suis tombé sur cette analyse sur l’Afghanistan, je la trouve bien complète sur les enjeux du débat. Qu’en pensez-vous ?
    http://www.delitsdopinion.com/5editos/afghanistan-ne-pas-se-tromper-de-debat/

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  2. Merci pour le lien...

    J'ai lu l'article et il pose les vrais questions..

    Le concept de lutte contre le terrorisme est flou..

    Il faut délimiter et spécifier..

    Les nouveaux pouvoirs des Chambres en France, permettront des discussions sur le fond.

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