10/3/08

 


Deux containers de faux billets de 500 FC

 sont entrés sur le sol congolais !

Jean-Marie Nkambua

L'Avenir02/10/2008

 

 

Deux containers de faux billets de 500 Francs congolais en provenance de la Thaïlande, sont entrés en République démocratique du Congo par le poste douanier de Kasindi à la frontière avec l'Ouganda.
 
Le 22 septembre dernier, le premier ministre Antoine Gizenga promulguait le décret portant création de la cellule nationale des renseignements financiers, qui est une mesure d'application de la loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux. Une législation qui, si elle est très bien appliquée, peut faciliter la lutte contre le blanchiment des capitaux qui prend de plus en plus de l'ampleur à l'Est de la Rdc. Si l'information telle qu'elle nous a livrée par le journal « Les Coulisses » paraissant à Béni (Butembo) est vraie, il revient aux autorités compétentes de poursuivre les contrefacteurs et d'enquêter sur cette machine qui fabrique la fausse monnaie en Thaïlande.
 
Selon notre source, deux containers de faux billets de 500 francs congolais sont entrés en Rdc par le poste douanier de Kasindi, à la deuxième quinzaine du mois de juillet 2008. Ces deux containers remplis de faux billets de banque provenaient de la Thaïlande et sont entrés comme d'habitude sans avoir été vérifiés.

En effet, un homme d'affaires de Butembo venait d'importer de la « marchandise » de la Thaïlande à destination du Grand nord de la Rdc. La marchandise étant en transit par l'Ouganda, sera convoyée depuis les entrepôts de Nakawa (Uganda Revenue Autority- URA) à Kampala par deux policiers ougandais de Kasindi – Libiriha. Les congolais qui étaient commis au suivi de la marchandise devaient prendre en charge les deux policiers ougandais.

Contents d'avoir fait traverser la marchandise sans aucun danger, les congolais vont payer les deux policiers ougandais en francs congolais, l'équivalent de deux milles dollars). C'est à peine quand ils veulent chercher comment échanger les francs congolais en Shillings ougandais et/ou en dollars Us qu'ils se rendront compte que tous les billets portaient le même numéro (P6809443S). C'est alors qu'ils réalisent que les deux containers escortés contenaient de la fausse monnaie. Mais ce qui est grave, tous les billets de 500 Fc portaient la même date du 04.01.2002 en dessous de la signature scannée de Jean-Claude Masangu Mulongo, gouverneur de la BCC.

Ofida/Beni : une menace pour le trésor public

A ce jour, l'on peut se poser la question de savoir comment les deux containers ont traversé la frontière douanière sans que les services congolais à la frontière de Kasindi fassent quelque chose ? La réponse nous est donnée par notre source, qui indique qu'à l'Ofida, sous direction de Beni, on vit de la fraude et on cultive la fraude. « On respire la fraude et cela, dans une impunité la plus totale », souligne la source. Ce qui est vrai, les deux containers ont été déclarés comme « pièces de rechange de vélo ». Et comme il est de coutume, les deux containers n'ont pas été ouverts. Et à l'Ofida/Beni, le contrôle a toujours consisté à demander à l'opérateur économique ou à l'agence en douane de déclarer ce qu'il a importé. C'est sur base de la déclaration de bonne foi que la douane mentionne la marchandise, et cela sans vérification aucune. Mieux, la vérification a toujours été monnayée.

Pour sa part, la sous direction qui vit des préfinancements des commerçants leur choisit des vérificateurs (tirés) de leur obédience. Surtout que la douane de Béni est réputée dans la minoration de quantité et de fausse déclaration des marchandises. A propos de la destination de ces deux containers, la source suppose que ces billets sont consommés dans les carrières de l'or, de diamant, de la cassitérite, de la tantaline de Colombo où l'on pourra les consommer sans trop de peines. Voilà pourquoi la Banque centrale du Congo (BCC) devra tout mettre en œuvre pour déceler le réseau des contrefacteurs afin de les châtier sévèrement.

De même, elle devra enquêter jusqu'en Thaïlande pour savoir le genre de machine qui fabrique des faux billets et qui détruit la petite économie du Congo qui peine à se relever. Car durant la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), les rebelles avec leurs parrains, avaient coutume à passer la commande en Asie des faux billets de Francs congolais. Ce qui explique que durant les années d'agression du Congo, la partie occupée jadis n'avait jamais connu de pénurie du franc congolais.

(TH/PKF)

Jean-Marie Nkambua/L'Avenir
 
















































































































































































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