10/5/08

Le plan Paulson creusera la dette américaine à 70% du PIB

NOUVELOBS.COM | 04.10.2008 | 17:08

Ce serait la première fois depuis les années 50, affirme l'agence de notation Fitch. Le vote du plan de sauvetage des banques par la Chambre des représentants vendredi a par ailleurs été largement salué.

George W. Bush et le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson

George W. Bush et le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson

(c) Reuters
L'agence de notation Fitch estime, samedi 4 octobre, que le plan Paulson, destiné à sauver le secteur bancaire américain et promulgué vendredi par le président Bush, entraînera une augmentation de la dette américaine, à plus de 70% du PIB.
Le plan, d'une valeur de 700 milliards de dollars, ne "change pas fondamentalement" la meilleure notation AAA attribuée aux Etats-Unis, évaluant la perspective de remboursement de la dette.
Mais si tous les engagements fiscaux annoncés dans le plan se matérialisent d'ici à la fin 2009, "la dette du gouvernement dépassera les 70% du PIB pour la première fois depuis les années 50", prévient l'agence dans un communiqué.
D'après Fitch, le déficit budgétaire gouvernemental (fédéral, régional et local) atteindrait 10% du PIB en 2009.

Etat le plus endetté

"Les Etats-Unis vont probablement dépasser la France et l'Allemagne pour devenir l'an prochain l'Etat le plus endetté" des pays ayant la meilleure notation AAA, ajoute l'agence.
Les 700 milliards de dollars annoncés pour reprendre les créances douteuses des banques, essentiellement liées à la bulle immobilière des dernières années, et apurer le système financier en proie à une grave crise, sont en effet des deniers publics.
La dette américaine devrait ainsi passer de 9.646 milliards de dollars au 31 août, à plus de 10.000 milliards en 2009. La dette représente actuellement 67,4% du PIB, ce qui place les Etats-Unis à un niveau comparable à celui d'autres puissances économiques occidentales.
Mais l'agence Standard and Poor's avait estimé que, dans le pire des scénarios, le plan de sauvetage coûterait 2,5% de PIB de dette supplémentaire.
L'analyste David Song, de DailyFX, avait, pour sa part, jugé que le plan "pourrait aider à restaurer la confiance dans les marchés financiers, mais à un prix très élevé pour le gouvernement, qui va augmenter sa dette à 11.315 milliards de dollars".

Lagarde "très contente"

Plus tôt dans la journée, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, s'était déclarée "très contente" de l'adoption de ce plan de sauvetage, qu'elle a qualifié de "bonne nouvelle pour la confiance dans le fonctionnement" des établissements et des marchés financiers.
"C'est une très bonne nouvelle", a-t-elle insisté. Elle s'était également auparavant dit "très contente" de cette adoption.
"Il faudra certainement aller plus loin en ce qui concerne l'exécution", a-t-elle poursuivi, soulignant qu'après l'adoption d'un texte, "il faut qu'il soit exécuté sur le terrain".
Christine Lagarde a relevé qu'Henri Paulson avait "indiqué qu'il faudrait plusieurs jours, quelques semaines peut-être pour mettre en place le système (...) qui permettra la détermination du prix des produits qui seront repris dans les bilans des banques".

Enchères inversées

Désormais signés et sous scellés depuis vendredi 3 octobre, les 700 milliards de dollars (506,4 milliards d'euros) de sauvetage du plan Paulson attendent désormais d'être livrés et il est probable qu'il faille au moins un mois avant que l'argent n'atterrisse dans les caisses des institutions financières en difficulté.
Les députés américains, qui avaient attisé la tourmente boursière lundi en rejetant le projet, ont très largement adopté, par 263 voix contre 171, le plan proposé par le secrétaire au Trésor. Le président George W. Bush a promulgué la loi un peu plus d'une heure après son adoption très attendue par la Chambre des représentants.
Après 14 jours de tractations, trois votes et des pertes qui se chiffrent à des milliards de dollars sur les marchés, il reste au gouvernement à décider quels seront les actifs douteux rachetés et de quelle manière.
L'une des possibilités envisagées est un processus connu sous le nom d'enchères inversées – qui visent donc à faire baisser les prix – et dans lesquelles les gagnants seront les sociétés prêtes à vendre leurs biens pour moins d'argent que leur valeur.

"Réinjecter de la confiance"


Le projet de loi, avec ses 451 pages (trois pages initialement) et son nom de code "HR 1424", autorise le Trésor américain à racheter les mauvaises créances des banques, des coopératives de crédit, des caisses d'épargne et des compagnies d'assurance.
"Nous avons beaucoup travaillé, beaucoup pensé, pour être prêt à ça", a déclaré le secrétaire au Trésor Henry Paulson à la presse.
L'ambition est de réinjecter de la confiance dans le système financier, pour que les banques de prêt recommencent à faire crédit et que l'économie se redresse.
Pour mettre en œuvre son plan, le Trésor va embaucher plus de vingt personnes, dont des comptables, des experts en gestion d'actifs, des conseillers financiers, des banquiers et des avocats, a précisé un fonctionnaire, sous couvert d'anonymat.
Le plan prévoit également de surveiller et de limiter les rémunérations des dirigeants d'entreprises. Le Sénat a exigé une augmentation temporaire de l'assurance sur les dépôts bancaires, à 250.000 dollars (181.363 euros), soit 100.000 dollars de plus (72.545 euros) qu'actuellement, ainsi que l'ajout d'allégements fiscaux. (avec AP)

 




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