10/2/08

Le Sénat adopte le nouveau plan Paulson, l'économie se dégrade

 

Les sénateurs américains ont massivement approuvé, par 74 voix contre 25 (dont 9démocrates et 16 républicains), la nouvelle mouture du "plan de sauvetage" de la finance américaine concocté par les dirigeants des Partis démocrate et républicain, mercredi soir 1er octobre.

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Même si la Chambre des représentants peut encore l'amender vendredi, la plupart des analystes estiment qu'elle devrait l'adopter. Le coût de ce plan pourra s'élever jusqu'à 700 milliards de dollars (502 milliards d'euros), et éventuellement plus, comme l'a indiqué le secrétaire au Trésor.

On savait les sénateurs favorables au dispositif. Le score indique qu'ils ont voté sous influence. Celle des directions des deux partis, favorables à la nouvelle mouture qui inclut en particulier des dispositions permettant de relever le niveau de garantie pour les dépôts des épargnants à 250000 dollars.

Celle aussi des candidats à la présidence, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain. Dans son intervention, M. Obama a lié le vote à l'élection du 4 novembre. "Cette loi, a-t-il indiqué, n'est pas une fin, c'est un début. Une fois adoptée, nous aurons encore beaucoup de problèmes, parce que les fondamentaux de l'économie se sont depuis trop longtemps détériorés." L'Amérique aura besoin de plusieurs autres "paquets de stimuli" et certains investissements ne pourront être engagés immédiatement.

Invoquant les mânes de Franklin Delano Roosevelt, le président qui a surmonté la Grande Dépression des années 1930, M. Obama a cité cinq domaines qui ne "peuvent pas attendre" : la responsabilité budgétaire pour résorber la dette, la réforme fiscale pour rétablir le pouvoir d'achat de la classe moyenne, la protection-santé, le soutien à l'emploi et à l'éducation.

Enfin, les sénateurs étaient sous l'influence d'une économie qui se dégrade de jour en jour. Avant de voter, ils avaient appris que, en un an, les ventes de Ford avaient chuté de 29,5%, celles de Chrysler de 33%, celles de General Motors de 15,7%.

"Je comparerais [ces chiffres] à un après-11-Septembre", déclarait George Pipas, analyste des ventes chez Ford. Dans le quotidien USA Today, les sénateurs avaient aussi pu lire cette déclaration de Steve Rayman, concessionnaire à Atlanta : "C'est dévastateur, notre chiffre baisse de 75%. (…) Quand quelqu'un part, on ne le remplace plus." L'emploi se dégrade très vite. Les analystes pronostiquent des pertes d'emplois dépassant 100 000 en septembre, après 84 000 en août. Mercredi, General Electric (GE), "baromètre" de l'économie américaine en raison de sa taille (173 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2007) et de la diversité de ses activités, a annoncé qu'elle devait lever 15 milliards de dollars, faute de capitaux.

Le milliardaire américain Warren Buffet investira 3 milliards dans cette opération. "Moins chères sont les actions, mieux c'est", avait-il expliqué à la chaîne CNBC. Ce mythique investisseur, hostile aux "folies" de Wall Street, avait ajouté que le rejet de ce plan serait "terrible, terrible, terrible pour l'économie américaine". Enfin, le patron des démocrates à la Chambre, Harry Reid, avait lancé une bombe : "Une compagnie d'assurance majeure est sur le point de faire faillite." Mais les difficultés ne concernent pas que les "gros". Le credit crunch ("resserrement du crédit") affecte massivement les PME et les administrations. Une enquête, publiée dans le New York Times, a détaillé combien Etat et municipalités américains sont confrontés à des difficultés croissantes.

L'Etat du Maine s'est ainsi vu refuser un prêt de 50 millions de dollars pour réparer ses autoroutes. La création d'une salle d'urgence de 227 lits dans un hôpital public du Montana a été reportée pour le même motif. La ville de Washington a interrompu l'extension de ses deux grands aéroports.

"TOUT LE SYSTÈME ÉCONOMIQUE DEVRA ÊTRE MODIFIÉ"

Faute d'emprunter à des conditions intéressantes, le maire de New York, Michael Bloomberg, lance un emprunt municipal de 300 millions de dollars auprès de ses administrés pour un vaste projet scolaire. Pour les attirer, il a dû leur offrir un taux d'intérêt exceptionnellement élevé : 10,5%.

"Il n'est pas impossible d'obtenir un crédit, mais l'entreprise comme l'épargnant doivent avoir un très bon historique , pas de défaut de paiement, pas trop de dettes", indique la porte-parole de l'American Bankers Association (ABA).

Leur pouvoir d'achat en berne, les consommateurs dépensent moins, faute de prêts. Entre baisse de leur chiffre d'affaires et manque de liquidités, petites entreprises, boutiques indépendantes ou franchises sont prises en étau.

Le Wall Street Journal rapportait, lundi, les difficultés de plusieurs restaurants McDonald's avec leur créancier, Bank of America. La société a immédiatement réagi : ses franchisés "n'ont PAS de problèmes pour trouver des financements". Mais chez Domino's Pizza, une autre chaîne de restauration rapide, on admet que "c'est bien plus dur pour les franchises d'obtenir des crédits, tout le monde est touché".

Pour éviter des faillites en chaîne, la National Small Business Association (NSBA), l'association de défense des petites entreprises, demande depuis plusieurs semaines que la Réserve fédérale (Fed) garantisse les emprunts des PME à hauteur de 85%. "En août, 67% des entrepreneurs indiquaient que l'assèchement du crédit avait affecté leurs activités", indique sa porte-parole, Molly Brogan. Un petit entrepreneur sur cinq a dû hypothéquer son propre logement pour obtenir un crédit.

Après le vote du Sénat, l'économiste de Princeton Paul Krugman pronostiquait, sur la chaîne MSNBC, que, dès l'entrée d'un nouveau président à la Maison Blanche, un nouveau plan serait à l'ordre du jour, car "tout le système économique devra être modifié".






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Jean-Louis Kayitenkore
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