11/18/08

Confusion au Parlement :

Kabila fait déguerpir Kamerhe

Vital Kamerhe, un président de l'Assemblée nationale...sans bureau fixe.

Sur ordre de Joseph Kabila, le président de l'Assemblée nationale,

le PPRD Vital Kamerhe, n'a plus de bureau fixe.

Le «raïs» l'a fait déguerpir de son lieu de travail au Parlement

sous le prétexte que le local qu'il occupe était attribué

au Président Mobutu Sese Seko.

Ce bureau doit donc revenir à ses successeurs.

Joseph ignore que Mobutu occupait cet «office» sous l'empire

du parti-Etat et n'y a plus mis les pieds depuis l'instauration du multipartisme

– impliquant la séparation des pouvoirs – depuis fin avril 1990.

«L'État, c'est moi !», disait jadis le souverain français Louis XIV.

Sans le dire, Joseph Kabila ne pense pas moins que

l'État Congolais et lui ne font qu'un.

Depuis jeudi 13 novembre, Tout-Kinshasa politique en général

et le monde parlementaire congolais en particulier, est en émoi.

Un seul sujet occupe les conversations

: le déguerpissement de Vital Kamerhe de son bureau

de président de l'Assemblée nationale.

Depuis mercredi 12 novembre, les collaborateurs du numéro un de l

a représentation nationale sont occupés à charger les dossiers

et effets personnels de leur patron dans des cartons.

Celui-ci doit, illico presto, se trouver un autre lieu pour installer ses pénates.

«Le déménagement s'est achevé vendredi soir», assure une source jointe

au téléphone dans la capitale. L'ordre de «déguerpissement»

a été donné par Kabila. En personne.

Motif invoqué : ce bureau était destiné initialement au président Mobutu Sese Sese Seko. I

l doit donc revenir à ses successeurs.

«Joseph Kabila et ses conseillers semblent ignorer que ce bureau n'appartient pas

à la Présidence de la République, commente un député étiqueté

AMP (Alliance pour la majorité présidentielle.) Il a été attribué à Mobutu

en sa qualité de président-fondateur du MPR,

président de la République jusqu'au 24 avril 1990.

Le MPR a déménagé du Palais du peuple en mai 1990 au lendemain

de l'instauration du multipartisme.» Depuis le mois de mai 1990

à ce jour, indique-t-on, le Palais du peuple est devenu le siège du Parlement.

Le bureau querellé a été occupé successivement par le président

de la Conférence nationale souveraine - devenu par la suite

président du Haut conseil de la République-Parlement de transition

suivi par les présidents de l'Assemblée nationale de la Transition 1+4.

Questions : le «président élu» Joseph Kabila est-il sérieusement décidé

à installer son cabinet au Palais du peuple, siège du Parlement ?

Quelle est la motivation de cette initiative que d'aucuns qualifient,

plus à raison qu'à tort, de «coup de force institutionnel» ?

Est-ce le retour à un système politique totalitaire ? Selon des sources, d

es députés voulaient soulever un débat public sur la question.

«Vital les aurait dissuadés», dit un parlementaire.

Membre du parti présidentiel, Kamerhe n'a pas que des amis au sein du

Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD).

Son principal rival reste sans conteste le député Augustin Katumba Mwanke. Homme fort du PPRD Secrétaire exécutif du PPRD, Katumba est le véritable homme fort du clan kabiliste.

«Katumba est au four et au moulin, commente un analyste

: il filtre les audiences à la Présidence de la République autant que la liste des

députés PPRD devant prendre la parole aux plénières de l'Assemblée nationale ; i

l fait et défait des carrières au gouvernement, dans l'armée, la police et l

es entreprises publiques. En définitive, c'est sur lui que repose l'assise du pouvoir kabiliste.

C'est encore lui qui détient les cordons de la bourse de l'oligarchie kabiliste.»

Au lendemain de l'accession du Congo-Kinshasa à l'indépendance, l

e tout premier président de la République, en l'occurrence Joseph Kasa Vubu (1960-1965), a

vait installé son cabinet ainsi que sa résidence, au Mont Stanley,

à l'ancienne habitation officielle du gouverneur colonial de la province de Léopoldville,

dans la commune de Ngaliema. Après le coup d'Etat du 24 novembre 1965, l

e général Mobutu (1965-1997), installe son «Bureau» d'abord dans un bâtiment

appartenant à l'université de Lovanium à un jet de pierres de la Banque nationale du Congo

dans la commune de la Gombe. Il emménagea par la suite au

Mont Stanley, débaptisé «Mont Ngaliema», jusqu'à la chute de son régime.

Lors de la prise du pouvoir par l'AFDL

(Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre), le 17 mai 1997,

Laurent-Désiré Kabila décide, à la surprise générale, d'installer son

cabinet au Palais de la Nation, siège historique autant que mythique

du Parlement du Congo-Kinshasa. Depuis le 26 janvier 2001 à ce jour,

Joseph Kabila a respecté la "tradition" instaurée par le "Mzee".

Le Palais de la Nation est situé au bord du fleuve Congo.

Au lendemain de la chute de Mobutu, fuyant la persécution des

nouveaux «maîtres du pays», plusieurs militaires et officiers des

ex-Forces armées zaïroises ont trouvé refuge à Brazzaville.

En 2004, plusieurs centaines d'entre eux ont regagné le pays…

sur invitation du commandant suprême des Forces armées de la RD Congo.

Après la «victoire» de Joseph Kabila à l'élection présidentielle de 2006 et l

es affrontements avec la garde de Jean-Pierre Bemba, l

es ex-Faz sont considérés collectivement comme étant les partisans de

l'ancien vice président de la RD Congo. Kabila sur les traces d'Amin Dada Après le départ de Bemba en exil, on assiste quasi quotidiennement

à des rafles dans les milieux des ressortissants de l'Équateur.

Civils et militaires. A titre indicatif, le 31 octobre dernier,

le major Gerembaya Kengawa a été «enlevé» dans la capitale par

des "petits soldats" du «raïs». Sa famille n'a plus de ses nouvelles.

Dans ce pays où Kabila et John Numbi Banza,

le chef de la police politique, jouissent d'une sorte de «droit de vie et de mort»

sur les citoyens, personne ne souffle mot. Nul ne sait si

Gerembaya est encore en vie. Est-il incarcéré dans un cachot secret au camp Kokolo ou

dans la prison de Buluo à Likasi, au Katanga? Quelques jours auparavant,

90 ex-soldats étiquetés MLC ont été interpellés dans une concession de la Monuc et

transférés manu militari à la Base de Kamina.

Dans un récent communiqué, l'association de défense des

droits humains «La Voix des Sans-Voix» (VSV), fait état d'autres arrestations

perpétrées par les services de Sécurité. La VSV épingle le cas notamment du

colonel de police Josué Samba Nzapa Bata Zakato,

un ex commandant de la Sécurité de Bemba.

Cet officier a été interpellé lundi 20 octobre dernier.

Il est détenu "sans droit de visite" à la prison centrale de Makala.

Selon des sources à Kinshasa, depuis la reprise de la guerre entre

les FARDC et les combattants de Laurent Nkunda,

Joseph Kabila a peur. Il a peur autant d'un coup d'État que

d'un assassinat. Les ex-Faz sont ainsi suspectés d'attendre leur heure pour

faire jonction avec le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple).

La récente déclaration de Nkunda selon laquelle il entend aller

«jusqu'à Kinshasa» aurait engendré une sorte de «paranoïa» au sein de

l'«entourage présidentiel».

Certaines sources proches du clan kabiliste laissent entendre

qu'une tentative d'attaque du Palais de la Nation,

par un commando venu de Brazzaville, aurait été déjouée.

Est-ce pour cette raison que Joseph a pris la surprenante décision d'installer

son cabinet de travail dans les installations du Parlement ?

Un opposant politique joint à Bruxelles de lâcher

: «Si votre information se révélait vraie, cela revient à dire que

Joseph Kabila est devenu tout simplement fou.

Il est sur les traces de l'ancien président ougandais Amin Dada.

En plus de son ignorance, il devient mégalomane. Où allons-nous ?»

B. Amba Wetshi © Congoindépendant 2003-2008

-- Jean-Louis Kayitenkore Procurement Consultant Gsm: (250) 08470205 Home: (250) 55104140 P.O. Box 3867 Kigali - RWANDA East AFRICA Blog: http://cepgl.blogspot.com Skype ID: kayisa66

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