12/26/08

Combien de jours durera la lune de miel de Barack Obama ?

Photo: Après avoir oeuvré une dizaine d'années dans le secteur privé

des communications (radio-télévision), je me suis orienté vers le secteur

de la Fonction publique du Canada et du Québec du 1970 à 2005.

J'ai occupé des fonctions de conseil, de gestion et d'analyste.

Je me suis particulièrement intéressé à la télédiffusion des débats parlementaires,

aux services en ligne gouvernementaux et aux communications stratégiques

gouvernementales. J'ai touché au domaine des relations internationales et

du développement international au sein du gouvernement

du Canada et auprès d'une importante université (...)

Source: http://www.agoravox.fr

Combien de jours durera la lune de miel de Barack Obama ?

Barack Obama veut proposer à la population des États-Unis un « new New Deal ».

Pour cela, il convie l'Amérique à s'unir pour « faire tourner la roue de l'Histoire »

et surmonter ensemble la crise économique.

Confiant, le président désigné a déclaré, dans son message

de Noël : « je sais que nous pourrons faire en sorte que les gens retrouvent

du travail et mener le pays dans la bonne direction ».

En peu de mots, Barack Obama a, le plus simplement, défini

le défi qui l'attend : « Au milieu des bienfaits de la foi et de la famille,

nous savons que des millions d'Américains n'ont pas d'emploi.

Beaucoup d'autres luttent pour payer leurs factures ou pour pouvoir

garder leurs maisons. Pour des étudiants mais aussi des retraités,

l'avenir semble incertain ». Le 20 janvier, Barack Obama deviendra

officiellement le 44ième président des États-Unis.

Le défi incommensurable qui attend Barack Obama est d'abord de redonner

aux États-Unis « une stature morale ».

Voilà plus de six semaines qu'il planche tambour battant sur la formation de son cabinet.

Son « équipe est déjà au travail ». Sur la base du principe qu'il n'y a qu'un seul président

en poste aux États-Unis, Barack Obama doit se battre contre la dégradation

du temps : deux guerres interminables, ruineuses, impopulaires et la plus grave

crise économique depuis la Grande Dépression de 1929.

Mais il n'est pas encore au pouvoir. Il n'a pas encore le pouvoir.

Il sait qu'il lui faut être patient. Et il sait que le peuple américain est pour sa part très impatient.

Selon un sondage du Washington Post, près de la moitié des personnes sondées

croit qu'il sera en mesure d'améliorer leur situation après son arrivée aux affaires.

Pour l'heure, Barack Obama culmine à 82 pour cent de satisfaction selon cet

autre sondage CNN/Opinion Research. Et 80 pour cent approuvent ses nominations.

Joe Biden, le vice-président, prépare le terrain en distillant des messages dont l'objet

ne fait aucun doute : l'économie américaine est dans un « état bien pire »

que ce qu'il imaginait. « Nous allons hériter du déficit le plus important dans l'histoire

des États-Unis d'Amérique ». Ce qui a été confirmé par la Maison Blanche.

« La taille du déficit budgétaire, quel que soit le chiffre...

je ne suis pas en mesure de prédire si ce sera mille milliards ou moins que ça.

(Le déficit) va être grand. Et ce sera un chiffre très important », a commenté Tony Fratto.

La priorité des priorités, avant toute autre décision politique, sera, pour Barack Obama,

de créer des emplois et d'investir dans les infrastructures pour remettre l'économie sur des rails.

L'objectif n'est plus de créer 2,5 millions d'emplois en deux ans,

comme cela avait été annoncé il y a un mois, mais trois millions d'emplois.

Le coût ? 850 milliards de dollars. Ce plan musclé est destiné à contrer les nouvelles

catastrophiques qui s'amoncellent sur le pupitre du président désigné :

un taux de chômage de 6,7 % en novembre et une prévision de pertes

de 3 à 4 millions d'emplois en 2009.

Et comme si cela ne suffisait pas, il faut compter un PIB qui devrait chuter de 4,5 %

au quatrième trimestre et un taux de chômage qui pourrait passer le cap

des neuf pour cent (9 %) à la fin de 2009.

Barack Obama centrera toute son action sur la famille :

« Mon administration sera totalement dévouée à l'avenir de la classe moyenne et

aux familles qui travaillent ». Joe Biden devra, pour atteindre cet objectif,

conduire un groupe de travail (un « White House Task Force on Working families »)

essentiellement dévoué à cette tâche.

Ce groupe sera composé des secrétariats responsables du Travail, de la Santé,

des Services humains, de l'Éducation et du Commerce.

Se joindront également au groupe le Conseil national économique,

le Bureau de gestion et du budget, le Conseil de politique intérieur et

le Conseil des conseillers économiques.

Les républicains, évidemment, s'interrogent. Que peuvent-ils faire d'autres ?

Le représentant Eric Cantor se demande d'où viendra l'argent pour financer

un tel plan de relance ? Certainement pas des économies réalisées par

l'administration de Georges W. Bush. Pendant que la tempête ne cesse de s'élever à l'horizon,

Dick Cheney, dans une indifférence proverbiale, déclare qu'il est très à l'aise avec ce bilan et

avec ce que l'administration de Georges W. Bush a réalisé.

« Je pense que nous serons jugés favorablement par l'Histoire », a déclaré le vice-président sur Fox News.

Le FMI et l'OCDE estiment qu'il faut des investissements de 1.240 milliards de dollars

pour sortir du marasme dans lequel est plongée l'économie mondiale.

Dominique Strauss-Kahn, du Fonds monétaire international, se montre

peu optimiste. « Je suis spécialement préoccupé par le fait que nos prévisions,

déjà très sombres (...) seront encore plus sombres s'il n'y a pas assez de mesures

d'incitation budgétaire ». Selon le directeur général du Fonds : « Nous anticipons

une très mauvaise année 2009, avec une récession pour la plupart des

économies développées et une baisse de la croissance pour les économies émergentes ».

Strauss-Kahn précise : « Je ne suis pas réputé pour être laxiste en matière de politique fiscale.

Mais nous sommes au milieu de la plus grande crise que nous ayons connue ces 60 ou

70 dernières années et nous devons prendre cela en compte ».

Le message a été entendu aux États-Unis.

Pour Barack Obama : « A moins que nous n'ayons une approche audacieuse,

on pourrait voir l'économie continuer à décliner plutôt rapidement et ce n'est pas acceptable

pour moi et je ne pense pas que cela soit acceptable pour le peuple américain ».

Si Barack Obama entend accorder une priorité aux affaires domestiques du pays,

il ne fait aucun doute qu'il prépare soigneusement sa politique des étrangères affaires.

Sortir de l'Irak et combattre en Afghanistan résumeraient assez bien sa position maintes fois exprimée l

ors de la campagne présidentielle américaine. Et pour bien marquer le pas,

il a reconduit à son poste Robert Gates, secrétaire à la Défense,

et nommé le général James Jones à la tête du Conseil de sécurité nationale.

Une grande partie de la problématique de combattre le terrorisme en Afghanistan est

aussi entre les mains des pays alliés. Obama saura-t-il les convaincre d'investir

davantage dans une cause qui peine à trouver sa légitimité ?

Après l'ovation et l'engouement pour le nouveau président américain,

il faudra bien, un jour, s'asseoir à la table des négociations et prendre des décisions.

La force internationale en Afghanistan compte 65 000 soldats étrangers.

S'il n'en tient qu'à la Grande Bretagne, les deux tiers des Britanniques sont favorables à un

départ d'Afghanistan. Au Canada, le gouvernement Harper a été sollicité par Robert Gates

pour qu'il maintienne ses troupes au-delà de l'échéance de 2011.

Selon l'armée américaine, 30 000 soldats supplémentaires pourraient être déployés

dans l'est du pays afin de lancer un projet pilote qui consisterait à armer

des combattants des zones tribales afin de lutter contre les talibans.

Le ministre de la Défense nationale du Canada, Peter MacKay,

n'est pas chaud à cette idée qui n'a, par ailleurs,

pas fait l'objet d'une entente chez les dirigeants des pays

ayant des troupes dans le sud de l'Afghanistan.

Chris Patten, ancien commissaire européen, s'interrogeait dans

le quotidien Le Monde  : « Que répondrons-nous lorsqu'Obama viendra nous

demander notre détermination, notre argent, notre solidarité et

nos troupes ? (...) La nostalgie du tandem Bush-Cheney nous saisira peut-être.

Il était si facile d'être partisan du multilatéralisme à Bruxelles,

quand Washington était dirigé par un président unilatéraliste ».

Déjà qu'en prévision d'une fermeture de Guantanamo,

l'accueil de prisonniers en sol européen ne fait pas l'unanimité.

Luis Amado, ministre portugais des Affaires étrangères,

a beau exhorter ses collègues européens de donner un signal clair d'une certaine

volonté d'aider le gouvernement des États-Unis à résoudre le problème de Guantanamo,

il ne parle qu'en son nom. Amnistie internationale a également beau de relayer le message

en incitant l'UE à suivre « l'exemple courageux » du Portugal,

le message ne reçoit pas l'enthousiasme attendu.

Si les pays européens applaudissent à l'idée de fermer Guantanamo,

ils se montrent plus réservés sur l'éventualité d'accueillir des détenus.

Pour l'heure, les Pays-Bas n'accueilleront pas de prisonniers de Guantanamo.

Le Danemark a également rejeté cette possibilité.

Pour la Suède, les États-Unis ont la responsabilité de leurs prisonniers.

Aux Pays-Bas, le constat est lapidaire : « S'ils ne doivent plus être jugés mais ne peuvent

pas rentrer dans leur pays, c'est avant tout de la responsabilité du pays qui

les a arrêtés et les a mis en prison : les États-Unis ».

La question se pose malgré tout : le gouvernement de Barack Obama

cherchera, normalement, à renvoyer un maximum de détenus dans leur pays d'origine.

Qu'arrivera-t-il de ces prisonniers menacés de persécution dans leur patrie,

comme les Chinois ouïgours, les Algériens ou les Libyens ?

La porte risque de se fermer rapidement en Europe. Bernard Kouchner estime que

l'accueil de ces prisonniers en Europe devait faire l'objet de « consultations »

et d'une « réponse concertée » entre Européens. Que sous-tend ce message de la France ?

Mirek Topolanek, l'actuel Premier ministre tchèque, va assurer, à compter

du 1er janvier prochain et pour six mois, la présidence tournante de l'Union européenne.

Derrière le Premier ministre se profile le chef de l'État tchèque, Vaclav Klaus, qui, f

ort de ses tirades europhobes, pourrait mener une guérilla de nuisance.

Comme pour rassurer ceux qui doutent, les analystes commentent en ces termes

le prochain semestre de l'UE : « Durant les six prochains mois,

le pouvoir de nuisance du président tchèque sera « terrible ».

Mirek Topolanek, dans une entrevue à Euronews, déclarait :

« Nos divisions internes portent surtout sur l'ampleur du processus d'intégration,

sur le projet européen dans son ensemble, et ses perspectives.

Mais les Tchèques ne sont pas hostiles à l'Union européenne, à la communauté européenne ».

L'Union européenne devra mener des négociations délicates avec les États-Unis

relativement aux nouveaux plans stratégiques qu'entend adopter Barack Obama

en matière de politique étrangère. Malgré tout le mérite qui lui revient pour

sa gestion des crises, Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à imposer l'idée qu'il puisse

continuer à présider l'UE au niveau de la zone euro.

Il appartiendra à Mirek Topolanek de poursuivre l'héritage

du président français : « Nous avons essayé d'organiser toute notre action autour

de deux convictions : le monde a besoin d'une Europe forte ;

il ne peut pas y avoir d'Europe forte si l'Europe est désunie ».

Pour le Premier ministre tchèque : « Nicolas Sarkozy, quand une solution tarde plus de cinq minutes,

il montre son vrai tempérament et prend lui-même les choses en main.

Moi, cela ne me dérange pas. Je suis un peu comme lui. Cela dit,

il faut bien avouer que les Français ont une certaine tendance à essayer

de prolonger leur présidence ». Il n'en demeure pas moins que Mirek Topolanek assurera,

au nom de son pays, la première présidence de l'UE avec un gouvernement très faible.

Et Nicolas Sarkozy veillera au grain : « il n'entend pas rester muet dans son coin ».

Barack Obama devra-t-il affronter une chorale qui chante d'une seule voix ou une cacophonie à l'européenne ?

Il ne fait aucun doute que l'année 2009 sera, à plus d'un point de vue,

une année particulière et singulière aux plans des émotions individuelles et collectives.

De grandes joies se mêleront à de grandes déceptions.

Monsieur Obama aura beaucoup de fronts à gérer.

Le premier, interne. Le second, externe, avec une Europe moins unie que

ne le souhaiterait Nicolas Sarkozy.


Source: http://www.agoravox.fr


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