11/10/09

Pour fabriquer moins cher, la Chine aussi se délocalise

 Atelier chinois à Port-Saïd

Fatma AHMED et Ismaïl el-MOKADEM (AFP)

 
Une main d'œuvre bon marché, des investissements
détaxés et des exportations faciles: un groupe textile chinois
a trouvé en Égypte un havre encore plus
attractif que la Chine pour fabriquer des chemisettes.
 
Le Nile Textile Group, à capitaux chinois, s'est installé
dans la zone franche de Port-Saïd, à l'extrémité nord
du canal de Suez, avec une usine faisant travailler
600 personnes, 80% d'Égyptiens et 20% de Chinois.

Argument de poids pour amener les industriels chinois
à délocaliser: la possibilité d'importer
les matières premières sans taxes ni impôts,
pourvu que le produit fini soit exporté.

Une aubaine pour le Nile Textile Group, qui importe
60% de ses produits de base et expédie
hors d'Égypte, en particulier vers les États-Unis,
la quasi-totalité de sa production de vêtements
bon marché, étiquetés "made in Egypt"
au lieu de "made in China".

"Les zones franches égyptiennes permettent
d'exporter partout dans le monde pratiquement
sans restrictions", souligne Mohamad Abdel Samie,
directeur administratif du site.

Les salaires proposés sont assez faibles pour
concurrencer ceux des travailleurs chinois,
même si un système de primes de productivité
permet aux ouvriers égyptiens
d'arrondir leurs fins de mois.

"Dans les usines où les salaires sont fixes,
on gagne au plus entre 700 et 800 livres
(environ 85 à 100 euros) par mois.
Dans cette entreprise, on s'en sort
mieux qu'ailleurs", assure Mansour el-Saïd, un contremaitre.

Dans les ateliers éclairés au néon, bruissant
du cliquetis des machines à coudre,
les ouvrières égyptiennes portant le foulard
côtoient les techniciennes chinoises en blouse blanche.

Les panneaux d'instruction sont écrits en arabe
et en chinois. Pour la communication
au quotidien, "ils m'ont appris quelques mots
de chinois et ils apprennent l'arabe",
affirme une couturière, Leila Ali.

Quelque 950 entreprises chinoises sont installées
dans les zones franches égyptiennes,
représentant un investissement total
de près de 200 millions d'euros.

La plupart travaillent dans l'industrie (526)
ou les services (306), mais 31 se sont lancées
dans le secteur de l'agriculture et huit dans le tourisme,
selon les chiffres du GAFI, l'organisme
chargé des zones franches égyptiennes.

Le Forum Chine-Afrique, qui se tient dimanche et lundi
en présence d'une cinquantaine de pays
à Charm el-Cheikh, en Égypte, devrait permettre
d'accélérer le rythme, avec la signature
d'un accord sino-égyptien pour encourager
encore davantage les investissements.

Le développement spectaculaire des échanges
économiques entre la Chine et l'Afrique
ces dernières années est au cœur de ce sommet,
auquel participent le Premier ministre chinois
Wen Jiabao et le président égyptien Hosni Moubarak.

Selon les statistiques officielles chinoises,
les investissements directs chinois en Afrique
ont fait un bond de 491 millions de dollars en 2003
à 7,8 milliards fin 2008.

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--
J-L K
Sent from Kigali, Rwanda

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