9/23/09

L'Amérique raciste se réveille

Le Président américain Barack Obama à

la Maison Blanche à Washington,

le 17 septembre 2009. (AFP Jim Watson)

Au moment où la popularité de Barack Obama s'effrite,

les attaques sur ses origines et sa couleur

se font de plus en plus précises.

Par LORRAINE MILLOT correspondante à Washington

Obama en sorcier africain, un os en travers du nez,

Obama en fourrure de singe, mangeant une banane…

Dans les manifestations de ces derniers mois

contre le président américain et sa réforme de la santé,

les attaques racistes ont fait un retour en force.

Dans les talk-shows à la télévision ou la radio,

les plus exaltés se moquent presque ouvertement

de la couleur du président.

Ainsi Rush Limbaugh, le plus célèbre des porte-voix

de l'ultra-droite, montait en épingle la semaine

dernière des images filmées dans un bus,

montrant un enfant blanc rossé par un noir.

Son commentaire : «Voilà l'Amérique d'Obama,

des enfants blancs maintenant battus

dans les bus scolaires.»«un Noir qui cherche

la bagarre».

Pour Glenn Beck, un autre de ces enragés,

animateur sur la chaîne de télévision Fox,

Obama est «un type qui a une haine profonde

pour les Blancs ou pour la culture blanche».

«Je pense que ce type est un raciste»,

a lancé Glenn Beck cet été.

«Birthers». Même sur CNN, le conservateur

de service Lou Dobbs s'est pris de passion cet été

pour le certificat de naissance de Barack Obama,

demandant que le président «montre le document»

prouvant sa citoyenneté américaine.

Cette question de la nationalité du Président

inspire tout un mouvement, les «birthers», qui,

envers et contre toute évidence, suggèrent

qu'Obama ne serait pas vraiment américain,

ni donc éligible comme président, car

il serait né au Kenya (il est né à Hawaï, État américain).

La polémique a rebondi la semaine dernière quand

Jimmy Carter a accusé de racisme

les détracteurs d'Obama. « Je pense qu'une part

écrasante de l'intense animosité qui s'est exprimée

envers le président Obama tient au fait qu'il

est noir, qu'il est afro-américain », a lancé l'ancien

président démocrate. «Je vis dans le Sud,

et j'ai vu le Sud faire beaucoup de chemin.

Mais cette tendance raciste existe toujours

et je pense qu'elle est remontée à la surface

en raison d'un sentiment partagé par

beaucoup de Blancs, pas seulement dans le Sud

mais dans l'ensemble du pays,

selon lequel les Afro-Américains ne sont pas

qualifiés pour diriger ce grand pays.»

«Diversion pathétique». A l'heure où l'Amérique

se veut «post-raciale», fière de son premier

Président noir, la semonce de Carter a fait du bruit.

Les Républicains crient à la manœuvre

de diversion, soupçonnant les démocrates

de vouloir ressouder les rangs derrière Obama,

au moment où sa popularité s'effrite.

Le président, noir lui aussi, du parti républicain,

Michael Steele, dénonce «une diversion pathétique

des démocrates pour détourner l'attention

du très impopulaire projet gouvernemental

de système de santé».

Fidèle à lui-même, et à son souci de rassembler

au-delà des races, Barack Obama a fait mine

de ne guère s'intéresser au sujet : «Je pense

que les critiques ont plus à voir avec le fait

que certains personnes veulent cyniquement

me faire échouer dans ma politique», a assuré

le Président dimanche, invitant les Américains

à revenir à «plus de politesse et de courtoisie».

Grand interdit. Même si Obama le nie -tout en en

profitant pour remobiliser ses troupes-, il est clair

qu'une partie de l'Amérique a encore

un problème avec un Président noir.

Le Southern Poverty Law Center (SPLC),

qui traque les groupes extrémistes,

observe un «retour des milices» qui s'étaient déjà

manifestées dans les années 1990

sous le nom de mouvement «patriote».

Avant même l'élection d'Obama, de 2000 à 2008,

le SPLC a compté une augmentation

de 54% du nombre de groupes racistes

et extrémistes, passés de 602 à 926.

L'installation d'Obama à la Maison blanche «a injecté

un fort élément racial dans ces milieux

d'extrême droite», souligne Larry Keller, du SPLC,

qui a déjà recensé plusieurs meurtres

et complots en partie inspirés par cette élection.

En Floride, un homme rendu furieux par Obama

a tué deux policiers.

Près de Boston, un autre tourmenté par

le «génocide» de la race blanche

a tué deux Africains.

Tous ces mouvements restent ultra-minoritaires

bien sûr, le racisme fait même sans doute partie

des grands interdits aux États-Unis.

Mais «il ne manque qu'une étincelle,

s'inquiète un policier cité par le SPLC.

Ce n'est qu'une question de temps

avant de voir des menaces et des violences.»




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