12/30/09

L'avenir de l'électricité en Chine passe par les ampoules basse consommation

Joëlle Garrus (AFP)

La Chine, qui s'est engouffrée il y a plusieurs années
sur le marché des technologies "vertes",
a notamment ravi celui
des ampoules basse consommation,
appelées à remplacer celles
à incandescence dévoreuses d'électricité.

L'atelier de la planète était
le premier fabricant mondial
d'ampoules incandescentes, mais a su
saisir le tournant du 21e siècle,
vouant aux gémonies le bulbe classique,
qui produit plus de chaleur que de lumière.

Leur élimination progressive a déjà
commencé dans les pays industrialisés.
La Chine devrait suivre à terme.

"L'éclairage en Chine, c'est environ
12% de la consommation d'électricité - principale
responsable des émissions
de dioxyde de carbone".

Les lampes fluocompactes (LFC) "seraient
une bonne voie" à suivre,
commente Li Ang de Greenpeace.

En une décennie, le pays a multiplié
par 12 sa production d'ampoules
basse consommation: 2,4 milliards en 2006,
contre 200 millions en 1997,
selon le ministère du Commerce.

L'an dernier, la production de LFC
a même "atteint quelque 3 milliards
dont 2,1 milliards exportés",
affirme Chen Yansheng,
directeur de l'Association
de l'industrie de l'éclairage de Chine.

Dans le monde, les fluocompactes
restent encore minoritaires: 6%
des ampoules vendues,
contre 70% d'incandescentes,
selon le Programme des Nations
unies pour le développement (PNUD).

Mais elles sont à 80% fabriquées
en Chine et majoritairement par
des entreprises chinoises, selon M. Chen.

Les géants étrangers, comme l'américain GE,
ou l'allemand Osram (Siemens), sont
néanmoins présents.
Le néerlandais Philips produit ainsi
en Chine "l'essentiel de ses LFC
dans le segment moyen, le segment haut
provenant de Pologne", indique
un porte-parole sans préciser
ni volume de production
ni montant des exportations.

"En tant que leader du marché, Philips est
le principal distributeur de lampes LFC
venant de Chine", de ses coentreprises
ou de fournisseurs, selon la même source.

Mais les étrangers visent aussi
le prometteur marché chinois: 1,3 milliard
de consommateurs découvrant
à peine les lampes "vertes".

Si chaque habitant changeait
une ampoule de 60W pour son équivalent
basse consommation, "cela économiserait plus
que la production annuelle d'électricité
du barrage des Trois-Gorges",
pharaonique ouvrage sur le Yangtsé,
plaide Ang Li.

Des millions de tonnes d'eau,
de charbon, de CO2...

La Commission nationale pour la réforme
et le développement (planification économique)
a de son côté calculé que le pays
pourrait économiser, en dix ans,
entre 160 et 216 milliards de kilowatts heures
d'électricité, en se convertissant aux lampes économes.

Ce qui réduirait ses émissions de CO2,
principal des gaz à effet de serre
responsables du changement climatique,
de 175 à 237 millions de tonnes.

Un gros coup de pouce pour une nation
ayant promis, à la veille de la conférence
de Copenhague, de réduire ses émissions
de gaz à effet de serre par unité de PIB
de 40 à 45% d'ici à 2020, par rapport à 2005.

En outre, le premier producteur mondial
a tout intérêt à développer son propre marché
pour faire face à la baisse de la demande
étrangère attendue,
vu la longévité des flucompactes...

La Chine n'a pas encore imposé à domicile
les "lampes qui économisent l'énergie",
selon leur appellation chinoise.
Mais elle s'emploie activement
à les promouvoir, via notamment
des distributions d'ampoules subventionnées.

En juillet, Pékin a aussi signé un programme
de 84 millions de dollars avec le PNUD
sur quatre ans pour aider la conversion
de l'industrie de l'éclairage, éduquer
la population et résoudre la question
des ampoules usagées -- gros problème
en raison du mercure qu'elles contiennent,
dans un pays où le tri sélectif
n'existe quasiment pas.

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--
J-L K

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