Gérald Andrieu - Marianne
Les mesures annoncées par Michèle Alliot-Marie
ne satisfont pas l'Observatoire international des prisons.
Du coup, l'organisation réplique en révélant
un document confidentiel de l'administration
pénitentiaire pour le moins troublant
L'empressement de Michèle Alliot-Marie à
se saisir du dossier des suicides en prison
laissait entendre que la nouvelle Garde des Sceaux
voulait rompre avec l'ère Dati.
Mais finalement il n'en est rien.
En déplacement à la maison d'arrêt d'Orléans,
l'ancienne ministre de l'Intérieur s'est bornée
à annoncer une série de mesures d'urgence
qui ne s'attaquent pas aux racines du mal.
Parmi les idées avancées par
MAM : former les personnels à détecter
les comportements suicidaires et
généraliser les « kits de protection »
composés de draps et de couvertures
indéchirables, de pyjamas en papiers et
de matelas anti-feu pour
les détenus présentant des risques.
Pour Patrick Marest de
l'Observatoire international des prisons (OIP),
c'en est trop : « C'est s'attaquer aux
conséquences sans jamais vouloir
regarder les causes.
Ces mesures, c'est le degré zéro
du respect de la dignité humaine... »
Et le délégué national de l'OIP a décidé
de frapper fort.
Puisque les annonces du ministre
de la Justice ne sont pas à la hauteur,
il dégaine un document à l'en-tête de
la direction de l'administration pénitentiaire (AP)
qui révèle que le nombre de suicides
enregistrés l'an passé devrait
peut-être être revu à la hausse.
Des décès devraient être reclassés en suicides?
ce document intitulé « Bilan provisoire
des suicides en 2008 » ?
Premièrement, que repérer un détenu
au comportement suicidaire empêche
peu le passage à l'acte : « Sur les 109 suicides
en détention, 28,44% des suicidants n'étaient
pas repérés comme fragile ou suicidaire.
On a donc aussi, en creux, précise le document,
71,56% des suicidants repérés à différents niveaux. »
On découvre surtout qu'au
31 décembre 2008, 131 « décès (hors suicide) »
ont été recensés et que « parmi ceux-ci
85 sont qualifiés "Autres" (hors
"Mort naturelle" et "Homicide") ».
Et pour l'auteur du document
de poursuivre : « Il convient de noter
que les décès survenus suite
à une ingestion médicamenteuse
nécessiteraient un examen des résultats
d'autopsie et, pour un certain nombre
d'entre eux, une possibilité
de reclassement en suicide. »
Pour Patrick Marest, ça ne fait donc
aucun doute : « Il y a des suicides qui
sont camouflés car qui définit
le reclassement de ces décès en suicides ?
L'AP ! On est au mois d'août 2009 et
elle ne l'a toujours pas fait ! »
et poursuit : « Il est temps que la ministre
prenne la mesure de la situation et
de l'attitude de l'AP.
Michèle Alliot-Marie parle de
"totale transparence", mais l'AP lui ment.
On est face à une institution incapable
de se remettre en cause. »
Et pour Patrick Marest d'avancer
ses solutions : « Il faut une commission
d'enquête parlementaire d'urgence et
surtout, qu'à l'avenir, la prévention
du suicide dans les prisons revienne
au ministère de la Santé.
C'est à lui de la mettre en œuvre et
de la piloter.
Ça tombe bien : il y a des médecins,
des infirmières dans les prisons !
Aujourd'hui, on est dans une situation
aberrante.
Dans les écoles, c'est bien le ministère
de la Santé qui intervient pour la grippe A
et pas les enseignants ?
Dans les prisons, ce devrait être pareil ! »
L'administration pénitentiaire devrait apprécier
et ne tardera pas, c'est sûr, à faire part
de son point de vue...
--
J-L K.
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