5/19/08

Le bilan des attaques xénophobes s'alourdit à 13 morts


 
AFRIQUE DU SUD - 19 mai 2008 - AFP

La vague de violences contre les étrangers déclenchée depuis une semaine à Johannesburg a fait une nouvelle victime dans la nuit de dimanche à lundi, portant le bilan des morts à 13, a annoncé la police lundi.

La majorité des immigrants arrivés en Afrique du Sud ces dernières années sont des Zimbabwéens qui fuient la crise économique et politique de leur pays. Leur nombre est estimé à 3 millions.

Une vague de violence contre les étrangers déclenchée depuis une semaine est montée d'un cran ce week-end, à Johannesburg, la capitale économique de l'Afrique du Sud, a indiqué la police dimanche.

"Depuis vendredi, douze personnes ont été tuées", a déclaré à l'AFP un responsable régional de la police, Govindsamy Mariemuthoo. "Il y a eu des centaines d'arrestations", a-t-il ajouté, précisant que les troubles de dimanche se sont concentrés dans le centre ville et les quartiers est. La police a "fait usage de balles en caoutchouc" pour disperser des groupes qui voulaient s'en prendre aux étrangers mais "pour le moment, le calme est revenu", a-t-il précisé. Il a cependant estimé que des délinquants pouvaient mettre à profit les troubles pour régler des comptes parce que "certaines victimes sont sud-africaines".

"Nous condamnons ces attaques et nous continuerons à maintenir l'ordre dans les zones concernées, où les forces de l'ordre sont nombreuses", a indiqué M. Mariemuthoo. Auparavant, une porte-parole de la police avait fait état de six morts et 50 blessés hospitalisés à Johannesburg. M. Mariemuthoo n'a pas donné de bilan des blessés.

Le président sud africain Thabo Mbeki a annoncé dimanche qu'une commission avait été mise en place pour faire la lumière sur ces attaques et demandé à la police d'agir fermement contre les auteurs de ces actes, selon l'agence sud-africaine Sapa.

"Nous espérons que la commission et la police travailleront ensemble et nous aideront à trouver qui est derrière cela", a-t-il affirmé. Le président du Congrès national africain, Jacob Zuma, a également condamné ces violences, les pires depuis le début des tensions qui sont apparues le 11 mai dans le township d'Alexandra.

"Nous ne pouvons permettre que l'Afrique du Sud soit réputée pour sa xénophobie. Nous ne pouvons pas être un pays xénophobe", a-t-il déclaré.

Les étrangers, et particulièrement les Zimbabwéens fuyant les violences post-électorales du 29 mars, ont été pris pour cible par des foules armées de machettes et d'armes à feu dans certains des quartiers les plus pauvres de Johannesburg malgré les appels au calme et une condamnation générale des attaques par les politiques.

La majorité des immigrants qui sont venus en Afrique du Sud ces dernières années viennent du Zimbabwe, avec un total estimé de 3 millions. Certains Sud-Africains les accusent d'être responsables de la criminalité et du chômage.

"De nombreux étrangers ont été attaqués" et "la plupart des dégâts ont été causés à des propriétés appartenant apparemment à des étrangers", a indiqué la porte-parole de la police, Cheryl Engelbrecht.

Un photographe de l'AFP a vu la police en armes recouvrir le corps d'une victime dans le quartier difficile d'Hillbrow. Les policiers ont tiré des douzaines de balles en caoutchouc pour disperser des groupes aux alentours.

Un photographe du journal sud-africain The Star a déclaré pour sa part avoir vu un homme incendié dans la région East Rand, à environ 50 km à l'est de Johannesburg, où les violences se sont propagées dimanche.

"Nous avons trouvé un homme ficelé dans ses vêtements. Il a visiblement été battu, ficelé et ensuite incendié", a déclaré Shayne Robinson à l'AFP, ajoutant que des bandes d'environ 300 jeunes avaient confronté la police. Dans un autre incident survenu dimanche, une église dans laquelle 1.000 zimbabwéens s'étaient réfugiés a été attaquée ainsi qu'un commissariat qui avait accueilli des étrangers, selon la même source.

Selon Eric Goemaere, coordinateur de Médecins sans frontières à Johannesburg, les victimes "racontent que ce sont des bandes organisées de 100 à 300 jeunes qui entrent dans les maisons, les appartements et les cabanes". "C'est une violence assez extrême" et "il y a une intention de tuer", a-t-il souligné.







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