6/30/08

Carcassonne : le militaire a agi par "maladresse", selon le procureur

 

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, et Hervé Morin, le 30 juin 2008, à Carcassonne.
AFP/ERIC CABANIS
"Ce sont des professionnels, cela ne peut pas rester sans conséquence", a-t-il affirmé. "Je suis consterné par ce qui s'est passé", a ajouté M. Sarkozy, rappelant qu'il s'exprimait en tant que président de la République mais aussi en tant que chef des armées.

Lundi 30 juin, au lendemain du drame survenu à la caserne du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMA), où dix-sept personnes ont été blessées, le procureur de la République de Montpellier, Brice Robin, a apporté des précisions sur l'enquête. Selon lui, le militaire a agi "involontairement", par"maladresse","absolument pas de manière préméditée" et le drame est la conséquence d'une "erreur humaine". "Nous demanderons qu'il soit mis en examen pour le délit de blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale supérieure à trois mois", a ajouté le procureur. Il a ajouté qu'il retiendrait "vraisemblablement une circonstance aggravante", insistant sur le fait que le militaire avait "violé les règles de sécurité".

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La ville de Carcassonne est plongée "dans une profonde émotion", a déclaré lundi 30 juin, le maire UMP Gérard Larrat, "d'autant plus [que le drame] s'est déroulé à l'issue de deux journées de fraternisation entre le régiment et la population", a-t-il indiqué."Bien évidemment, des interrogations sont posées, des enquêtes sont en cours. La ville est aux côtés des victimes et des familles plongées dans la douleur, la tristesse et le désarroi, mais également aux côtés de son régiment confronté à une adversité qui lui est totalement étrangère", a poursuivi le maire.

"Elle est également au côté du chef de poste qui avait pris son commandement la veille. Il existe une véritable intimité de vie entre la ville et son régiment de 1 200 hommes présent depuis 1962. La ville est toujours aux côtés du régiment, elle l'accompagne puisqu'il est toujours en mission, avec des familles qui restent sur place. Il représente un poids affectif et économique avec 40 millions de soldes par an. Le régiment, c'est 500 familles, 700 enfants, 5,2 % de la population", a en outre indiqué Gérard Larrat. – (Avec AFP.)

Par ailleurs, un journaliste de la Dépêche du Midi indique avoir trouvé dimanche, à proximité de la caserne, dix balles réelles enveloppées dans une boîte de préservatifs. Il a apporté ces balles au commissariat de police, ce qui a "interpellé" les enquêteurs. Ils ont confirmé qu'il s'agissait bien de munitions d'arme de guerre et ont procédé à des relevés d'empreintes digitales avant de joindre ces projectiles au dossier.

Le président Nicolas Sarkozy, qui s'est rendu lundi matin à l'hôpital Antoine-Gayraud de Carcassonne, a estimé qu'il y avait eu "des négligences inacceptables". "Elles devront être sanctionnées. (...) La réaction sera rapide et sévère", a-t-il promis.

"Ce sont des professionnels, cela ne peut pas rester sans conséquence", a-t-il affirmé. "Je suis consterné par ce qui s'est passé", a ajouté M. Sarkozy, rappelant qu'il s'exprimait en tant que président de la République mais aussi en tant que chef des armées. Il était accompagné du ministre de la défense, Hervé Morin, du général Bruno Cuche, chef d'état-major de l'armée de terre, et du maire UMP de Carcassonne, Gérard Larrat. Le président de la République s'est également rendu au CHU Purpan de Toulouse, au chevet de trois enfants blessés par balle lors de la fusillade.

"JE N'EXCLUS RIEN"

Un peu plus tôt, le ministre de la défense avait indiqué qu'il était "trop tôt pour se prononcer" sur le caractère accidentel ou criminel du drame de Carcassonne. "Je n'exclus rien parce qu'on ne peut pas savoir ce qui peut se passer dans la tête d'un homme", a déclaré M. Morin, parlant, au sujet du tireur, d'un "militaire expérimenté et très bien noté". Toutefois, pour le ministre de la défense,"il y a eu des fautes ou des manquements".

"Un militaire qui a de l'expérience ne peut pas confondre" un chargeur à balles réelles et un chargeur de balles à blanc, a-t-il souligné, rappelant que les deux types de munitions sont de couleur différente et que les procédures veulent que les balles non utilisées soient rendues "après chaque exercice", ce qui n'avait pas été le cas. Selon lui, l'auteur des tirs avait d'abord vidé un chargeur de balles à blanc avant, "malheureusement", d'en placer un second à balles réelles dans son arme. "Pourquoi était-il dans sa poche ?" s'est-il interrogé.

Le drame relève d'une faute non volontaire, a déclaré lundi à l'AFP le colonel Benoît Royal, chef du Sirpa-terre (service d'informations de l'armée de terre). "Dans l'état actuel de l'analyse par l'autorité militaire et sans préjuger des résultats de l'enquête, il s'agit à 99,9 % d'une faute non volontaire due à un mélange de munitions réelles et à blanc", a indiqué le colonel Royal.

Selon lui, des munitions à balles réelles ont été "conservées indûment". Le colonel Royal a fait valoir que des munitions à balles réelles ne pouvaient être perçues par les militaires que dans trois cas : les exercices réalisés précisément à balles réelles sur un champ de tir ou dans un stand de tir, les gardes autour de points sensibles ou les patrouilles "Vigipirate".






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Jean-Louis Kayitenkore
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