6/9/08

Wall Street parie sur Obama, tout en se méfiant de lui

 
Wall Street parie sur Obama, tout en se méfiant de lui
La Bourse de New York,
Emmanuel Dunand AFP/Archives ¦ La Bourse de New York,
 
Taxes sur le capital, relèvement d'impôts, régulation accrue... Nombre de promesses de Barack Obama préoccupent Wall Street, qui pourtant lui apporte beaucoup d'argent, espérant bien être du côté du vainqueur en novembre.
Au terme d'une confrontation- fleuve avec Hillary Clinton, qui a déstabilisé la communauté financière, M. Obama est désormais assuré d'être le candidat du parti démocrate dans la course à la Maison Blanche.
Mais cette clarification dans la bataille pour la présidence américaine n'ôte pas pour autant toutes les zones d'ombre.
"Le marché boursier déteste l'incertitude et avec Obama, le moins connu des candidats restants, le marché, déjà nerveux, a eu une réaction négative", commente Al Goldman, analyste chez Wachovia Securities.
Et les changements les plus prévisibles d'une présidence Obama ne sont pas vraiment de nature à réjouir le monde de la finance.
"Obama est clairement quelqu'un qui veut taxer le capital", ce qui rognerait les profits des placements, a déclaré, sur la chaîne financière CNBC, Joseph Watkins, du cabinet d'avocats Buchanan Ingersoll & Rooney.
Ses appels à la fin des réductions d'impôts décidées par George W. Bush, à un renforcement de la régulation sur certains secteurs, comme l'énergie, et à une renégociation de l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique (Alena), ne sont pas davantage du goût des milieux financiers.
Mais "nous ne sommes pas encore exactement sûrs de ce que va être sa plate-forme électorale, car les choses qu'avancent les candidats lors des primaires sont différentes de ce qu'ils disent quand ils affrontent directement l'opposition" , souligne Andrew Busch, stratège de BMO Capital Market.
"Chez les Démocrates, il y a une tendance à se positionner davantage à gauche lors des primaires et à se rapprocher du centre dès qu'ils ont la nomination", afin de convaincre un plus large éventail d'électeurs, ajoute-t-il.
En attendant, malgré un penchant traditionnel pour le parti républicain et sa politique ultra-libérale, la communauté financière a fait couler de l'argent à flot dans les caisses de Barack Obama.
Tous candidats confondus, les contributions des sociétés d'investissement se sont tournées à 57% vers les Démocrates et à 43% vers les Républicains, selon les dernières données du Center for Responsive Politics (CRP), qui étudie le financement des partis politiques.
Et le sénateur de l'Illinois, qui a reçu le soutien du très écouté milliardaire Warren Buffett et de l'ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker, est désormais passé devant Hillary Clinton, avec 7,9 millions de dollars reçus de la part des sociétés de Bourse au 21 mai. La sénatrice de New York a engrangé 7,14 millions de dollars.
Côté républicain, John McCain n'a rassemblé que 4,15 millions de dollars de contributions auprès de ce secteur, derrière Rudolph Giuliani (5,05 millions) et Mitt Romney (4,78 millions), qui ont pourtant abandonné la course il y a plusieurs mois.
"Cela ne signifie pas que la communauté des investisseurs pense que Barack Obama est celui qui représente le mieux leurs intérêts. L'argent afflue vers le candidat qu'elle voit gagner", explique M. Busch.
Par exemple, sur le site Intrade, un mini-marché internet où l'on peut acheter des titres sur tel ou tel candidat, Obama est donné vainqueur de l'élection à 59,8%, John McCain à seulement 35%.
L'argent étant le nerf de la guerre électorale aux Etats-Unis, on parie sur le futur gagnant en espérant peser sur sa stratégie par la suite.
"Apporter des fonds à celui qui va gagner est le meilleur moyen aux Etats-Unis de s'asseoir par la suite à la table avec lui pour faire valoir ses positions et influer sur la politique menée", relève M. Busch.
Emmanuel Dunand AFP/Archives ¦ La Bourse de New York,
 
© 2008 AFP


 
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