| Deux semaines après une forte augmentation du prix des carburants, suivie de tensions sociales, le gouvernement ivoirien a annoncé dimanche la baisse du gazole (diesel) et du pétrole lampant, et promis une réduction du train de vie de l'Etat, notamment de celui des ministres.
"Ecoutant le cri de détresse de la population", le Premier ministre Guillaume Soro a énuméré, à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, un train de mesures pour aider les transporteurs et lutter contre la cherté de la vie.
La première consiste en une baisse du prix du litre de gazole, fixé à 685 francs CFA (FCFA) contre 785 FCFA, et du pétrole lampant, très utilisé à l'intérieur du pays dans les villages, qui passe de 550 à 495 FCFA.
Deux semaines avant jour pour jour, le gouvernement annonçait une forte hausse des prix du pétrole lampant, du gaz domestique et des carburants, avec notamment une hausse de 44% du gazole et de 29,2% du super.
Cette première mesure devrait "sensiblement relever le pouvoir d'achat des consommateurs", a estimé M. Soro.
La baisse du gazole était aussi la principale revendication des chauffeurs de taxis collectifs et minibus qui ont lancé lundi une opération +ville morte+ à Abidjan.
Pour satisfaire les chauffeurs de taxis, le gouvernement a pris aussi des "mesures d'accompagnement" portant sur les vignettes et les patentes. Il s'agit de rendre ce secteur "compétitif", a expliqué le Premier ministre.
Leur grève a quasiment paralysé la capitale économique ivoirienne jeudi et vendredi. Ces deux jours-là, la principale centrale syndicale du pays lançait en même temps "une grève d'avertissement" pour réclamer une hausse des salaires afin de compenser les nouveaux prix à la pompe.
Les fonctionnaires et agents de l'Etat devront se contenter d'une "revalorisation des indemnités de transport" qui passent de 2.000 à 7.000 FCFA (3 à 10 euros) pour Abidjan et Bouaké (centre).
Limitée avant à ces deux villes, cette prime sera "étendue à l'ensemble du territoire" mais fixée à 5.000 FCFA (7,6 euros), a indiqué M. Soro.
Sur la cherté de la vie, le Premier ministre a rappelé que l'Etat a abandonné depuis avril des taxes sur les produits de première nécessité, tout en reconnaissant que "l'effet ne s'est pas fait vraiment sentir chez les détaillants".
Aussi, il a annoncé la création dans un délai d'un mois de "comités de surveillance des prix" dans chaque commune.
Pour réaliser ces "énormes efforts", qui vont coûter "200 milliards FCFA" (300 millions d'euros), le gouvernement va "réduire le train de vie de l'Etat", coupant aussi bien dans "les dépenses de fonctionnement que d'investissements", a expliqué le Premier ministre.
Le gouvernement va notamment réduire "de moitié le salaire de base de tous les membres du gouvernement" et limiter au strict minimum leur déplacement à l'étranger, a indiqué M. Soro.
Autre mesure: la réduction des charges de fonctionnement des sociétés publiques et parapubliques, notamment par la baisse des traitements et avantages de leurs dirigeants.
M. Soro a ensuite demandé aux travailleurs, commerçants, transporteurs "de reprendre le travail dès lundi pour un retour à la normalité" en Côte d'Ivoire.
Le Premier ministre a promis en échange d'instaurer une concertation avec l'ensemble des partenaires sociaux pour suivre au quotidien les cours mondiaux du baril de pétrole et "ensemble décider des réajustements à faire à la pompe". | 
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