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La Chine s'abstient
de soutenir la Russie

François Hauter
29/08/2008 | Mise à jour : 23:06 |
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Hu Jintao et Dimitri Medvedev le 23 mai dernier.
Hu Jintao et Dimitri Medvedev le 23 mai dernier. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Les questions de Taïwan et du Tibet inhibent Pékin, qui encourage néanmoins l'antiaméricanisme russe.

C'est du bout des baguettes, et en tournant la tête que la Chine apporte un soutien millimétré à la Russie, dans sa crise géorgienne avec l'Occident, née de la volonté russe d'annexer l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. Le département d'État américain ne s'y est pas trompé. Un de ses porte-parole se félicitait, jeudi à Washington, de la retenue chinoise.

Pékin, confronté à des revendications nationalistes aussi bien à Taïwan que dans ses régions périphériques, campe sur le principe de l'intangibilité des fron­tières. Le président chinois Hu Jintao, qui a rencontré le président russe, Dmitri Medvedev, jeudi à Douchanbé (Tadjikistan), n'a aucunement exprimé l'intention de reconnaître l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.

Pékin s'est donc contenté de rappeler sa «préoccupation au sujet des derniers développements de la situation en Ossétie du Sud et en Abkhazie». Et le ministère chinois des Affaires étrangères de conclure : «Compte tenu des prises de position constantes (de la Chine, NDLR) sur de tels sujets, nous espérons que toutes les parties pourront correctement résoudre ce problème à travers le dialogue et la consultation.»

Si ce n'est pas un soufflet pour Moscou, cela y ressemble. Car, depuis plus de quatre ans, la Chine et la Russie s'assistent étroitement en Asie centrale afin d'y contrer l'influence des États-Unis. Moscou et Pékin ne coopèrent pas seulement sur le plan militaire (la Russie est de loin le plus grand fournisseur de systèmes d'armements de la Chine). Mais, jusqu'à ce jour, leur intérêt géopolitique commun a toujours été de fixer les ex-républiques soviétiques, où se croisent les oléoducs, dans leur orbite, en consolidant le pouvoir des autocrates locaux. C'est-à-dire en empêchant les États-Unis d'y fomenter des «révolutions» démocratiques. Jusqu'à présent, la Russie et la Chine n'avaient qu'une ambition commune : faire reculer les États-Unis et la «doctrine Bush» sur la propagation de la démocratie au cœur de l'Asie.

 

Ambitions économiques

 

Pour ce faire, Pékin a patronné la création d'une Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), rassemblant outre la Chine et la Russie, le riche Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan. Pour bien démontrer le but de cette assemblée, l'Iran était l'an dernier son invité d'honneur. La Chine trouvait dans cette OCS le moyen d'afficher ses ambitions économiques en Asie centrale.

L'organisation avait une seconde utilité pour Pékin : contrôler les radicaux musulmans dans sa région occidentale du Xinjiang, de plus en plus associés aux nationalistes ouïgours. Ces derniers trouvent refuge au Kazakhstan et au Kirghizstan.

L'affaire géorgienne vient soudain remettre en cause la pierre d'angle sur laquelle reposait le «partenariat stratégique» russo-chinois : la non-ingérence. Pour la Chine, traumatisée par son démembrement par les puissances coloniales au XIXe siècle, n'importe quel précédent en la matière est dangereux. Il pourrait remettre en question la cause sacrée de l'unité entre la Chine et Taïwan, celle entre la Chine et le Tibet, ou faire renaître les espoirs indépendantistes des Ouïgours au Xinjiang.






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Jean-Louis Kayitenkore
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