10/14/08

Au FN, «Marine» à la peine pour retenir élus et militants

 

CHRISTOPHE FORCARI

Marine Le Pen se prépare à hériter de l'entreprise politique fondée par son père dans un état de quasi-faillite. Non seulement financière, avec une dette de 8 millions d'euros et la vente du siège de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) toujours en suspens, mais aussi humaine. Dans plusieurs départements, les structures frontistes fonctionnent au ralenti avec une poignée de militants seulement et des élus en partance.

Dans la Vienne, le FN compte 36 militants actifs et n'a pu présenter que deux candidats aux cantonales de mars sur 19 cantons renouvelables. «Et ce n'est pas un exemple isolé, précise un cadre du parti d'extrême droite, les petites fédérations qui n'ont pas d'élus ne reçoivent plus rien, ni affiches ni tracts, du siège national. Les militants se démobilisent.» Sans parler des mesures de rétorsion à l'encontre des fédérations opposées à Marine Le Pen. «Elle sera l'héritière du Titanic», ironise un permanent.

Plus grave, bon nombre des 140 conseillers régionaux FN, hostiles à la fille du chef, ont commencé à prendre leur distance avec le parti. Officiellement, une quinzaine d'entre eux sont entrés en dissidence. Ils refusent de reverser au «Paquebot», le siège du FN, une partie de leurs indemnités. Par lettre, la direction du parti leur a enjoint de régulariser leur situation avant demain sous menace d'être traduits devant la commission de discipline. Mais cette petite poignée de «grévistes de la cotisation», selon l'expression du secrétaire général du FN, Louis Aliot, ne traduit pas toute la réalité.

Serrures. En Bourgogne, trois des six élus frontistes ont rompu tout en continuant de siéger sous l'étiquette FN. Même chose dans la région Centre avec cinq élus sur neuf. Jean Verdon, président du groupe, a même fait changer les serrures des locaux du Front au conseil régional pour en interdire leur accès aux «marinistes». Dans le Nord, groupe présidé par Carl Lang, ex-numéro 3, la moitié des seize élus ne se considèrent plus comme frontistes. Idem en Normandie et en Paca, bastion historique. «Non seulement beaucoup ne se représenteront pas en 2010, mais nous risquons d'avoir beaucoup moins d'élus. Or cela signifie moins de signatures pour la présidentielle de 2012», confie un responsable, qui pronostique la perte de la moitié au moins des sept eurodéputés en 2009.

Ce qui n'empêche pas Marine Le Pen de poursuivre son entreprise de séduction vis-à-vis de toutes les composantes de l'extrême droite en vue du congrès de la succession en 2010.

Païenne. En juin, dans la tradition de la nouvelle droite païenne, elle assistait à une cérémonie du solstice, où elle est arrivée «comme un cheveu sur la soupe», selon un des participants. Vendredi, elle assistait, avec son père, aux obsèques d'un ancien responsable de l'OAS métropolitaine.

Et samedi, en banlieue parisienne, elle assistait au concert de Jean-Pax Méfret, un chanteur d'extrême droite, avec sa sœur Marie-Caroline et son mari, Philippe Olivier, tous deux anciens mégretistes. «Sa présence n'a suscité aucune réaction dans un public majoritairement de droite nationale, explique un conseiller régional. Comme si la page était définitivement tournée.» Et en dépit des efforts de Marine Le Pen pour s'attirer cette frange de l'extrême droite radicale.







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