10/16/08

Les banques françaises se fichent-elles de nous?

Rtx9j3m_comp_2 On sait que les banquiers n'aiment pas dire la vérité, surtout en période de crise. C'est le problème des prophéties autoréalisatrices. Si une banque dit qu'elle connaît des problèmes de liquidité, tous ses clients vont retirer leurs dépôts, et elle va vraiment avoir des problèmes de liquidité. Pour autant, je trouve très étonnant les commentaires faits après l'annonce de la mise en place du plan gouvernemental. Les banques ont en effet déclaré qu'elles n'avaient pas besoin de l'argent de l'Etat.

Frédéric Oudéa, directeur général de la Société générale (photo), au Figaro: "Nous n'avons pas besoin d'utiliser ce «guichet» public. La Société générale est en effet en ligne avec ses objectifs en matière de capitaux propres, qui sont mesurés dans notre métier par le ratio dit «tier 1», de plus de 8 % dans notre cas."

Un porte-parole de BNP Paribas à l'AFP: "Nous n'avons aucun besoin de lever du capital".

Un communiqué du Crédit agricole: "Crédit agricole SA n'a pas besoin de lever du capital. Crédit agricole SA dispose d'une structure solide: avec un ratio Tier One de 8,9%, suite au succès de l'augmentation de capital de 5,9 milliards d'euros lancée en juin dernier."

On ne sait en revanche pas ce que pensent Natixis et ses maisons-mères les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires.

Reste que ces réactions sont d'autant plus surprenantes qu'elles prennent complètement à revers ce qu'annonçait Christine Lagarde lundi. En présentant le plan, la ministre expliquait qu'elle "serait étonnée que des établissements de crédit français ne se présentent pas à ce guichet", dans la mesure où les banques britanniques allaient, avec le plan de Gordon Brown, se retrouver de facto avec des fonds propres plus importants. D'où la nécessité, selon la ministre, de se mettre à niveau pour éviter des distorsions de concurrence.

Alors, qu'est-ce qui se passe?

  • Les banques n'ont-elles effectivement pas besoin de cet argent, et c'est la ministre qui n'a rien compris? C'est ce que dit cet article du Figaro.
  • Ou alors les banques mentent, ayant peur que ce piochage dans les fonds publics soit interprété comme une preuve de faiblesse? Cette semaine, des rumeurs de recapitalisation de Socgen et BNP ont ainsi poussé à la baisse les titres des deux établissements.

Dans tous les cas de figure, ce décalage entre la parole gouvernementale et celle des banques n'est pas un signe que la stabilité est retrouvée.

Pour ma part, je pense que tout sera question d'affichage. La crise du crédit étant loin d'être terminée (ce que prouve le niveau toujours élevé des taux d'intérêt interbancaires, voir ici), les banques vont bien piocher dans la caisse de l'Etat, mais elles tenteront de le faire discrètement.







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Jean-Louis Kayitenkore
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