10/15/08

Philippe de Dieuleveult n'est pas mort noyé, affirme le magazine XXI

Portrait non daté de Philippe de Dieuleveult
AFP/Archives

L'animateur-vedette Philippe de Dieuleveult, disparu lors d'une expédition sur le fleuve Zaïre en 1985, ne s'est pas noyé mais a été arrêté par les services secrets zaïrois avant d'être très certainement exécuté, affirme le magazine trimestriel XXI à paraître jeudi.

Dans une enquête, intitulée "Les crocodiles du Zaïre", la journaliste Anna Miquel assure que le 8 août 1985, deux jours après la disparition officielle des sept membres de l'expédition "Africa Raft" dans les rapides d'Inga, Philippe de Dieuleveult était interrogé à Kinshasa par un commandant de la "Division spéciale présidentielle", la garde personnelle de l'ex-dictateur Mobutu Sese Seko.

Un procès-verbal de cet interrogatoire, dont l'AFP a pu consulter une copie, s'ouvre par ces mots : "L'an mille neuf cent quatre vingt cinq, le huitième jour du mois d'août, a été entendu le prévenu Philippe Dieuleveult".

Le PV, sur papier à en-tête de la DSP portant la mention "pro-Justicia", est estampillé d'un tampon "République du Zaïre" et porte deux signatures : celle du "major K.", "chef d'opérations" et celle du "comparant" Philippe de Dieuleveult, qui a été authentifiée pour XXI par son frère Jean.

Anne Miquel a assuré à l'AFP avoir obtenu, lors de plusieurs séjours dans la capitale de la République démocratique du Congo, des témoignages concordants faisant état de l'exécution par la DSP, après interrogatoires, des membres de l'expédition interceptés lors de leur descente du fleuve pour avoir été soupçonnés d'être des espions et/ou des mercenaires.

Depuis plus de vingt ans, la noyade est la thèse officielle expliquant la disparition de l'animateur de "La chasse au trésor" et de ses compagnons.

L'interrogatoire, entièrement manuscrit, débute par ces mots :

"- Quel est le but de votre visite au Zaïre ?"

- Je suis venu pour une expédition.

(...)

- Avez-vous des documents justifiant votre visite ?

- Oui, j'avais le document, mais il m'a été ravi lors de mon arrestation à l'île des Hippopotames vers le barrage hydro-électrique d'Inga.

(...)

- Nous tenons des informations que vous et votre équipe, vous êtes de la Dgse ?

- Non

(...)

- Avez-vous quelque chose à ajouter ?

- Non, mais j'affirme que nous sommes venus pour l'expédition Africa Raft et je veux être entendu devant mon avocat dans mon ambassade".

Anna Miquel s'est également procuré la copie d'un télex de l'Agence nationale de documentation (AND, ex-renseignements intérieurs zaïrois), envoyé le 3 et reçu à Kinshasa le 4 août 1985.

Signé "GOUDOC/ANR", il stipule notamment, en capitales: "HONNEUR VOUS SIGNALER RENVOI Mr PHILIPPE DE DIEULEVEULT ET TOUTE SA BANDE DE MATADI (la ville la plus proche des rapides d'Inga) A KINSHASA, ACCUSER PAR SERVICE AMI D'ETRE MERCENAIRE SUIVANT PARCOURS, DESTABILISER POUVOIR EN PLACE. STOP (...) ARRIVER AUSSITOT TRANSFERER AU CAMP TSHATSHI POUR AUDITION. STOP".

Selon l'enquête publiée dans le trimestriel, les membres de l'expédition ont été torturés pendant leur interrogatoire puis exécutés.

"Je n'ai plus aucun doute sur le fait qu'ils ont été tués", a confié à l'AFP Anna Miquel. "Tous les témoignages se recoupent. On ne ressortait pas vivant de ce genre d'interrogatoire".

Selon elle, les corps auraient été dans un premier temps enterrés dans l'enceinte du camp militaire de Tshatshi à Kinshasa puis, des mois plus tard, inhumés et dispersés pour n'être jamais découverts





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