10/15/08

M. Wade et Bongo : demandez la fermeture des bases militaires avant de nous parler de « réciprocité » avec la France

Le Joola, cordon ombilical entre la région Sud de Casamance et le reste du Sénégal a coulé dans la nuit du 26 septembre 2002. Bilan : 1 953 morts. Parmi ceux-ci, se trouvaient 22 Français. En France, leur famille ont porté plainte en 2003 débouchant sur l'instruction ouverte à Evry pour "homicides involontaires et défaut d'assistance à personne en danger". La riposte du Sénégal...


Les responsables de ce drame n'ont pas réellement été punis. Il est vrai que certaines têtes sont tombées politiquement et une certaine indemnisation pécuniaire a été attribuée aux familles des victimes. Mais le volet pénal du naufrage a été enterré par le vieux Wade et ses amis alors qu'il aurait été logique que Wade, un incapable majeur, un des joyeux néolibéraux africains, assume ses propres responsabilités avant tout.
 
Le 12 septembre 2008, Jean-Wilfried Noël, un juge d'Evry, en région parisienne délivrait neuf mandats d'arrêt internationaux contre de hauts dignitaires sénégalais, dont le Premier ministre d'alors, Mame Madior Boye, pour leur responsabilité présumée dans le naufrage du Joola. Ces mandats valant inculpation visent aussi l'ex-ministre des Forces armées, Youba Sambou, l'ex-ministre des Transports, Youssouf Sahko, et de hauts responsables de l'armée dont le général Babacar Gaye, alors chef d'état-major général des armées ainsi que d'autres de la marine.
 
Quelques jours plus tard, le Sénégal riposta et annonça des poursuites contre le juge français pour "forfaiture et discrédit sur les institutions". Puis, évoquant la réciprocité, une plainte a été déposée contre Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, respectivement Premier ministre et ministre de l'Intérieur et de la Sécurité d'alors, ainsi que Jacques Bravo, alors maire du 9e arrondissement de Paris dans l'affaire de l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra qui avait fait deux morts et quatre blessés graves, tous ressortissants sénégalais.
 
Wade prend les Africains pour des idiots en agissant ainsi. Lui qui n'arrive même pas à faire juger Hissène Habré, le pion tchadien déchu, peut-il juger deux ex-Premiers ministres de la France, puissance néocoloniale impénitente ? Wade dont le gouvernement n'arrive même pas à faire infliger des amendes aux chauffards qui violent les feux tricolores au Sénégal, peut-il oser juger deux hommes politiques français de premier plan ? Non, évidemment car Wade n'a ni les moyens, ni le courage encore moins la volonté de le faire. Le Sénégal dépend sur de nombreux plans de la France. Du moins, officiellement. Pourtant, dans les faits, c'est le contraire qui est vrai. Comme d'ailleurs pour tous les pays africains.
 
Cette histoire est, donc, le rugissement d'un tigre en papier. Elle est destinée à noyer le poisson tout comme les expulsions de Français par Bongo du Gabon en "réciprocité" des expulsions des Africains en France. Le valet ne peut oser punir son maître. Ce sont des opérations de communication voire d'enfumage destinées à tromper le peuple africain et pour lui faire croire qu'il a des dirigeants responsables, capables de défendre ses intérêts face à des néocoloniaux français et d'ailleurs. En somme, faire croire au peuple, qu'ils sont à la barre. Il n'en est rien dans la réalité car les dirigeants africains sont des pions contre notre peuple qu'ils méprisent, violent, volent et massacrent dans le but de satisfaire leur appétit et les intérêts de leurs mentors.
 
D'ailleurs, le vieux Wade, qui rêve de transformer le Sénégal en un Togo-bis, est en train de positionner son fils Karim pour lui succéder. Et le fiston Karim se fait actuellement conseiller par Sarkozy qui l'a convaincu à l'Elysée le 20 août dernier de briguer la municipalité de Dakar. La Françafrique ne dort pas ! Le renouvellement des espèces de l'enclos françafricain est assuré. Et les affaires louches vont continuer avec ses fils-à-papa. Les Africains n'ont qu'à agrandir les cimetières ou se préparer à nettoyer au Kärcher les écuries ! La jeunesse est une fois encore interpellée. A elle de prendre le devant des choses en toute responsabilité.
 
Voilà des individus à qui il est demandé de fermer les bases militaires et de rompre les accords secrets de défense - véritables couteaux sur la gorge des peuples. Il est attendu d'eux un non ferme et définitif à l'aide et à la coopération qui ne sont rien que des astuces pour vider l'Afrique de ses richesses. Il est attendu d'eux une opposition aux règles inéquitables du commerce mondial propagées par l'OMC. Il est attendu d'eux, le rejet des fraudes électorales et des violences policières et militaires. Il leur est demandé de s'opposer aux impositions du FMI, de la Banque mondiale et de leurs mentors. Il leur est demandé de relever leurs manches, de construire l'unité africaine, de créer des emplois, de s'occuper de la santé, de l'éducation et du bien-être du peuple. On attend qu'ils s'opposent aux monopoles des entreprises des puissances néocoloniales sur les marchés africains. On attend qu'ils refusent de soumettre le peuple au paiement de la dette. Rien de tout ça. Car, ce sont des valets locaux auxquels nous devons nous débarrasser impérativement. A défaut, ils offriront toujours cette illusion de souveraineté face à la France qui, pourtant, les porte et maintient au pouvoir. Ils joueront toujours à la comédie devant le peuple.
 
Wade parle aujourd'hui de réciprocité alors qu'il n'a même pas pu lever le petit doigt contre le discours de Sarkozy sur la terre sénégalaise. Au contraire, il dira que Sarkozy « est un ami de l'Afrique, victime de son nègre Henri Guaino ».
 
Le Sénégal n'est capable de quoi que ce soit contre la France sur cette question d'incendie à Paris et sur bien d'autres encore. La stratégie des pantins africains est de se donner une image de dirigeants responsables et indépendants des puissances néocoloniales. Ce qui est parfaitement faux.
 
Ces sautes d'humeur de « réciprocité » ne trompent personne. Wade et Bongo, deux vieux crocodiles dans la mare françafricaine, vous n'avez aucun crédit dans vos actes et paroles. Vous n'en aurez jamais. Osez demander le démantèlement des bases militaires françaises au Sénégal et au Gabon à partir desquels la France contrôle l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, avant de nous parler de « réciprocité » judiciaire ou politique.
 
Rodrigue KPOGLI






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