10/15/08

Le dernier combat du républicain John McCain

WASHINGTON, CORRESPONDANTE

A l'issue d'une journée qui a vu l'indice Dow Jones remonter à Wall Street d'une manière aussi spectaculaire qu'il avait chuté, la question a fait surface : John McCain peut-il rattraper son retard? Devant 15 000 personnes lundi 13 octobre à Virginia Beach, en Virginie, le candidat républicain a résumé la gageure : "Il nous reste vingt-deux jours. Nous sommes devancés de 6 points. Les médias nous ont passé par pertes et profits."

Mais pas question de se rendre, quand on est fils et petit-fils d'amiral : "Je n'ai pas peur de la bagarre, j'y suis prêt." Dans un discours d'une trentaine de minutes, M. McCain a employé dix-huit fois le mot "fight" (combattre), invitant à lutter pour "ce qui est juste pour l'Amérique", pour "les idéaux et le caractère d'un peuple libre", pour "nettoyer Washington de la corruption et de l'égoïsme"… Il a employé l'expression qu'utilisait souvent la sénatrice démocrate Hillary Clinton pendant les primaires, quand la presse estimait qu'elle n'avait plus aucune chance : "Nous ne sommes pas des gens à laisser tomber." A trois semaines exactement de l'élection présidentielle, on croirait la campagne revenue au printemps, lorsque Mme Clinton cherchait désespérément un angle d'attaque contre Barack Obama. Simplement, c'est John McCain, aujourd'hui, qui peine à aplanir les divergences stratégiques dans son camp, qui est amené à répondre des écarts de langage de ses partisans (le responsable républicain en Virginie a réussi à placer le nom de Barack Obama et celui d'Oussama Ben Laden dans la même phrase), et qui fait l'expérience que les attaques personnelles contre M. Obama ne portent pas.

DISCOURS REMANIÉ
 
Lundi, John McCain a tenté de recadrer son effort. Il n'est pas allé jusqu'à suivre le conseil de l'éditorialiste néoconservateur William Kristol de "virer" son état-major pour corriger les "dysfonctionnements" d'une campagne frappée d'"incohérence stratégique", mais il a tenu un discours remanié. Il a à peine attaqué Barack Obama, sans doute pour ne pas enflammer la foule comme la semaine dernière, lorsque l'invective "Terroriste!" a fusé dans l'assistance. Mais la seule mention du nom du candidat démocrate a quand même suffi pour déclencher une clameur hostile : "Nobama! Nobama!" Paradoxalement, John McCain, qui avait commencé sa campagne comme un franc-tireur centriste, se retrouve acculé à être le candidat de la fraction dure du Parti républicain.

Après trois semaines de crise financière, "John McCain a besoin de bonnes nouvelles", a indiqué le sondeur Stuart Rothenberg sur la chaîne ABC. Le tandem républicain se voit contraint de défendre des Etats qui lui étaient favorables, sinon acquis, comme la Virginie ou la Caroline du Nord. Le dernier sondage ABC News/Washington Post sur les électeurs qui prévoient d'aller voter leur a donné 10 points de retard sur le candidat démocrate. L'enquête a aussi montré que l'opinion des électeurs à l'égard de M. McCain s'était nettement détériorée : 54 % des Américains estiment maintenant que M. Obama est un "dirigeant fort", contre 40 % pour M. McCain. Le sénateur démocrate est aussi, désormais, l'homme qui rassure : 55 % le voient comme un choix "sûr", alors que M. McCain a passé le mois de septembre à essayer de montrer à quel point son inexpérience le rendait "dangereux".

FRAPPER LES ESPRITS

A la veille du dernier débat, alors que 30 % des Américains auront voté avant le 4 novembre, selon les estimations officielles, certains républicains conseillent à M. McCain de frapper les esprits en annonçant par exemple qu'il ne briguera qu'un seul mandat de quatre ans. William Kristol lui suggère aussi de mettre en avant que le Congrès a de grandes chances d'être entièrement démocrate, et qu'il peut être sain d'avoir un président qui contre-balance la majorité. Cet argument suppose de mettre Sarah Palin et les conservateurs nationalistes en sourdine.

L'équipe de campagne de M. Obama est loin de vendre la peau de l'ours, même si MoveOn.org prépare déjà une opération "raz de marée" et si plusieurs sondeurs anticipent un réalignement des forces politiques comparable à 1980 et à l'irruption de Ronald Reagan.

Barack Obama a acheté trente minutes d'antenne télévisée, le 29 octobre à 20 heures, pour un coût de 1 million de dollars par chaîne, une initiative qui intrigue les commentateurs, d'autant plus que M. Obama, étant en position dominante, a plutôt intérêt à éviter de prendre des risques. Lundi, le sénateur de l'Illinois a fait de nouvelles propositions économiques qui ont fait grincer des dents dans les milieux du business, où l'on additionne le coût de ses plans de relance successifs. M. Obama a proposé un moratoire de quatre-vingt-dix jours sur les saisies immobilières, une proposition qui avait été faite par Mme Clinton; une levée temporaire de l'interdiction de disposer des fonds investis dans les plans de retraite, proposition présentée la semaine dernière par M. McCain; et un crédit d'impôt de 3 000 dollars pour les entreprises qui embauchent.

Corine Lesnes







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