10/9/08

Ces « Swing States » où tout va se jouer
ETATS-UNIS - 5 octobre 2008 - par RENÉ GUYONNET

À un mois de l'élection présidentielle, les sondages nationaux basculent nettement en faveur d'Obama. Et la tendance se confirme dans les États clés.

Tous les sondages vont dans le même sens : en ce début octobre, Barack Obama paraît de mieux en mieux placé pour remporter l'élection présidentielle américaine du 4 novembre. Le 29 août, le choix comme colistière de Sarah Palin, la nouvelle idole de la droite religieuse, avait bénéficié à John McCain. Mais l'incompétence de plus en plus manifeste (51 % des Américains en sont convaincus) de la gouverneure de l'Alaska, la « victoire », plus nette qu'on ne l'avait cru dans un premier temps, d'Obama lors du premier débat télévisé, la crise financière et les déclarations surréalistes du candidat républicain concernant la « solidité » de l'économie américaine ont de nouveau inversé la tendance.
L'avance dont est crédité le candidat démocrate oscille, au niveau national, entre cinq et neuf points, alors qu'elle n'était que de deux points il y a trois semaines, après la convention républicaine de Saint-Paul.
Le mouvement d'opinion peut encore s'accentuer et Obama l'emporter haut la main, comme George W. Bush (62 040 610 voix, 50,73 %) face à John Kerry (59 028 110 voix, 48,27 %) en 2004. Mais le système électoral américain est tel qu'en cas de duel serré ce n'est pas forcément le vote populaire qui désigne le président. En 2000, le démocrate Al Gore avait recueilli 51 003 926 voix (48,38 %), et George W. Bush 50 460 110 (47,87 %). Et c'est pourtant le second qui s'est retrouvé à la Maison Blanche.
Mieux, comme l'écrit Edmond Orban dans Le Système politique des États-Unis (Les Presses de l'université de Montréal), « lors d'élections fortement contestées, un déplacement de quelques milliers de voix dans quelques États aurait amené à la présidence le candidat défait. En 1960, 118 000 voix séparaient John Kennedy de Richard Nixon, sur près de 69 millions de suffrages exprimés. Or, s'il s'était produit en faveur de Nixon un déplacement de 4 430 voix dans l'Illinois et de 23 117 voix au Texas, le candidat Nixon aurait accédé à la Maison Blanche dès cette année-là, bien que son adversaire l'ait battu au scrutin populaire ». Cela signifie que les sondages nationaux dont les médias se gargarisent jour après jour n'ont finalement qu'une importance très relative.

Scrutin indirect
Pourquoi ? Parce que le scrutin est indirect. Les Américains élisent dans chaque État des grands électeurs qui se sont tous engagés à donner leur voix à un candidat : celui qui en obtient 270 (sur 538) est élu. En 2000, Bush avait arraché 271 électeurs grâce aux 25 voix de la Floride, après plusieurs semaines de contestations sur le décompte des bulletins finalement tranchées par la Cour suprême. À deux reprises déjà, en 1876 et en 1888, le président élu avait récolté moins de voix que son rival au suffrage populaire.
Le nombre des grands électeurs dans chaque État est proportionnel au nombre d'habitants. D'où l'importance pour le candidat de l'emporter dans les États les plus peuplés, donc les plus « payants ». Huit réunissent à eux seuls 225 membres du collège électoral. Soit, dans l'ordre : Californie (55), Texas (34), New York (31), Floride (27), Pennsylvanie (21), Illinois (21), Ohio (20) et Michigan (17).
Certains États ne changeront pas de couleur (le rouge est celle des républicains, le bleu celle des démocrates). Ainsi, l'Alaska, le Montana, le Dakota du Nord, la Géorgie, la Caroline du Nord paraissent hors de portée des démocrates. D'autres, en revanche, qu'il s'agisse de la Floride, de la Virginie, de l'Ohio, du Nevada ou du Nouveau-Mexique sont « en balance » : on les appelle, en américain, les Swing States. Il y en a une douzaine.
En Floride, où se joua l'élection de 2000, un sondage (Quinnipiac) accorde à Obama une avance de huit points : 51 % contre 43 %. Résultat identique (50-42) dans l'Ohio - aucun républicain n'a jamais remporté la présidentielle sans s'imposer préalablement dans cet État - et meilleur encore (54-39) en Pennsylvanie.
Selon un autre sondage (Time/CNN), le candidat démocrate s'envole dans le Nevada, où les Hispaniques représentent 25 % de l'électorat, le Minnesota, le Missouri et même la Virginie, républicaine depuis 1964 mais où existe une forte communauté africaine-américaine.
Le Nouveau-Mexique sera l'un des principaux Swing States. À la mi-septembre, déjà, Obama y possédait une nette avance. Il est vrai que son staff de campagne y a mis le paquet, mobilisant au cours de l'été quelque 3 600 bénévoles, levant des millions de dollars de fonds via Internet et organisant - chiffre incroyable - 75 000 microréunions de soutien. En 2000, Al Gore s'était adjugé cet État avec une infime majorité de 400 voix. Mais en 2004, Bush avait pris sa revanche en obtenant 6 000 voix d'avance et en raflant la totalité des grands électeurs.
Pour couronner le tout, Obama progresse de manière spectaculaire chez les indépendants et dans l'électorat féminin : 55 % contre 38 %.








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