10/11/08

Le summum de l'imposture

Il est terrifiant de voir l'administration Bush et les membres du G 7 s'entêter à qualifier la crise actuelle de crise de liquidités alors que la liquidité n'est en rien à la source des tourmentes du système financier. Nos équipes gouvernementales se rendent-elles seulement compte des enjeux ? Elles semblent être dans une posture incompréhensible de déni, incapables d'appliquer les bons remèdes...En conséquence, elles agissent comme si plus de liquidités allait restaurer la confiance dans les marchés. Or, cette crise est une crise de solvabilité, non une crise de liquidités et c'est pourtant fort simple : les mauvaises pommes pourrissent toutes les autres pommes du panier !

Etre illiquide signifie avoir des actifs douteux. Or, les banques ne sont pas en mauvaise posture du fait de leurs avoirs toxiques, elles le sont car elles n'ont plus de capital...Si vous êtes propriétaire d'une maison estimée 1 million d'Euros et libre de toute créance, vous serez très embêté de recevoir une facture imprévue de 50'000 Euros mais ne serez pas insolvable pour autant. Effectivement, vous pourrez vendre votre maison, en acheter une autre moins chère et ainsi payer votre facture. Cependant, si vous disposez d'un crédit immobilier de 900'000 Euros et que le marché perd 20%, vous êtes de toute façon insolvable – même sans facture à payer – car vos dettes excèdent vos actifs. Quoiqu'il arrive, vous ne pourrez plus payer aucune facture.

Eu égard aux pertes phénoménales des banques, certaines d'entre elles ne sont plus solvables et, comme nul ne sait quelle banque pourra payer ses dettes et quelle autre en sera incapable, personne ne se risque plus à prêter de peur de ne pas être remboursé. Il convient donc d'injecter du capital dans toutes les banques : les établissements insolvables seront sauvés et les établissements solvables n'en seront que plus forts. La confiance sera ainsi rétablie car les banques ne se suspecteront plus l'une l'autre d'être insolvable et les opérations de prêts / emprunts entre banques reprendront...

Effectivement, la confiance est à la base du système et la crise actuelle est amplifiée par un manque total de confiance des Américains en l'administration Bush : l'indice Dow Jones perd 500 points dès que leur Président s'exprime ! De fait, Bush & Co. qui ont échoué misérablement sont sur le point de ruiner leur pays après une série de fiascos retentissants en politique étrangère. Le plan Paulson se révèle ainsi un échec total et, moins de dix jours après son adoption, le Dow Jones a perdu 2'400 points !

Halloween approche à grands pas et les masques qui nous feront le plus peur cette année seront ceux de Paulson et de Bernanke ! Le 20 Janvier 2009, date de l'investiture du nouveau Président des Etats-Unis, sera un jour providentiel...à moins que les compères Bush-Cheney n'aient la bonne idée de démissionner au soir du 5 Novembre ! Bush, Paulson, Bernanke, Wall Street ont plaidé à l'unisson pour la mise en place de ce plan car « quelque chose devait être fait », même si ce quelque chose ne réglait pas le problème à la racine...Pire encore : Ils savaient pertinemment que ce quelque chose ne fonctionnerait pas.

Un temps précieux a été perdu car l'horloge, elle, continue son tic-tac.







--
Jean-Louis Kayitenkore
Procurement Consultant
Gsm:  +250-08470205
Home: +250-55104140
P.O. Box 3867
Kigali-Rwanda
East Africa
Blog: http://www.cepgl.blogspot.com
Skype ID : Kayisa66

No comments:

Post a Comment