10/8/08

Moussa Kaka est libre

Le journaliste nigérien, incarcéré depuis 384 jours, a été libéré ce mardi.

 

THOMAS HOFNUNG

Moussa Kaka est sorti de prison ce mardi.

Moussa Kaka est sorti de prison ce mardi. (AFP)

    384 jours. C'est le temps qu'aura passé en prison le journaliste nigérien Moussa Kaka, accusé d'être de mèche avec les rebelles touaregs qui ont pris les armes dans le nord du pays. Suite à la décision de la cour d'appel de Niamey, ce mardi, le journaliste, correspondant de RFI et de Reporters sans frontières, vient de recouvrer la liberté après avoir passé plus d'un an en détention préventive pour «complicité de complot contre l'autorité de l'Etat».

    Moussa Kaka n'en a pas fini avec la justice

    Mais Moussa Kaka, 47 ans, n'en a pas fini avec la justice de son pays. La chambre d'accusation de la cour d'appel de Niamey a décidé de requalifier les charges pesant contre lui en «acte de nature à nuire à la défense nationale», le renvoyant devant un tribunal correctionnel, un délit, et non plus un crime, passible d'un à cinq ans de prison et une lourde amende. «C'est un soulagement et une déception, affirme l'un des avocats de Moussa Kaka, Me William Bourdon. Le non-lieu aurait dû être confirmé aujourd'hui, mais il faut faire confiance à la justice nigérienne.»

    La troisième demande de mise en liberté aura donc été la bonne pour Moussa Kaka. A deux reprises, ces derniers mois, le parquet avait fait appel de la décision des juges, notamment de la part du doyen d'entre eux. Le 23 juillet, ce dernier estimait que le dossier d'accusation était vide et préconisait un non-lieu. En vain.

    Incarcéré depuis le 20 septembre 2007

    Le 20 septembre 2007, Moussa Kaka avait été arrêté, puis incarcéré, sur la base d'écoutes téléphoniques fournies apparemment par un service de renseignement étranger. Les Etats-Unis, notamment, surveillent attentivement la zone sahélienne, où sont actifs des groupes liés à Al-Qaeda. Ces enregistrements faisaient état de contacts directs entre le journaliste et le chef des rebelles du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Mais ces écoutes, pratiquées illégalement, ne sont pas valides d'un point de vue juridique. De son côté, Moussa Kaka a toujours justifié ces contacts pour raisons professionnelles.

    Le pouvoir du président Tandja ne s'en est pas moins acharné contre un homme érigé en ennemi public numéro un. Les autorités ont aussi voulu faire un exemple à l'attention des autres journalistes, nigériens ou étrangers, parvenant ainsi à imposer un blackout total sur ce qui se passe dans le nord du pays. Fin 2007, deux journalistes français travaillant pour la chaîne Arte ont, d'ailleurs, été brièvement détenus à Niamey pour avoir réalisé, sans autorisation, un reportage sur les rebelles touaregs.

    Moussa Kaka est soulagé

    Se disant soulagé à sa sortie de prison, Moussa Kaka a retrouvé sa femme, Djamila, et ses enfants. Mais après cette épreuve, reste à savoir dans quelle mesure il pourra exercer ses activités de journaliste. «La requalification des faits est une façon, pour le régime, de dire à Moussa Kaka qu'on l'a à l'oeil, dit un proche. On veut le maîtriser. Au moins juqu'à l'élection présidentielle de novembre 2009.»







    --
    Jean-Louis Kayitenkore
    Procurement Consultant
    Gsm:  +250-08470205
    Home: +250-55104140
    P.O. Box 3867
    Kigali-Rwanda
    East Africa
    Blog: http://www.cepgl.blogspot.com
    Skype ID : Kayisa66

    No comments:

    Post a Comment