9/27/08

Le nouveau président affronte de lourds défi
AFRIQUE DU SUD - 26 septembre 2008 - AFP

L'Afrique du Sud, secouée par une crise sans précédent à la suite de la démission forcée du président Thabo Mbeki, était vendredi soulagée par la célérité de la prise en main du nouveau chef de l'État, Kgalema Motlanthe , qui a formé la veille son gouvernement, à peine élu.

Mais l'inquiétude persistait sur la capacité de M. Motlanthe à diriger le pays sans être prisonnier des luttes internes qui déchirent le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).

S'y ajoutent les défis posés par l'immense pauvreté de près de la moitié de la population, les ravages de la pandémie de sida dans l'un des pays les plus affectés au monde, et la dégradation des systèmes de santé et d'éducation.

Dès vendredi, la confédération syndicale Cosatu a appelé à la mise en œuvre rapide d'une réorientation sociale décidée lors du congrès de l'ANC, en décembre 2007, qui avait renversé la direction de M. Mbeki au profit de l'aile gauche menée par Jacob Zuma, inaugurant une période de tensions entre le parti et le gouvernement.

"Le Cosatu fait confiance à Mkhuluwa ("Grand Frère", surnom respectueux de M. Motlanthe) pour guérir l'alliance gouvernementale divisée" entre l'ANC, les syndicats et le Parti communiste, a affirmé vendredi son président Sidumo Dlamini, allié du chef de l'ANC.

Et de presser le nouveau président d'accélérer la lutte contre la pauvreté, de réorienter la réforme agraire post-apartheid au profit des petits paysans noirs et d'aménager la politique de discrimination positive dont bénéficie surtout une élite.

Dans son discours inaugural jeudi, M. Motlanthe a promis de suivre la politique définie lors du congrès de décembre, tout en soulignant qu'il ne changerait pas de ligne économique.

L'ex-président Mbeki et son ministre des Finances Trevor Manuel, reconduit jeudi dans ses fonctions, ont ouvert le pays aux investissements étrangers et mené une politique budgétaire stricte, qui a porté l'Afrique du Sud à une croissance soutenue.

Mais la chute brutale le week-end dernier de celui qui a dirigé le pays pendant neuf ans, si elle a été précipitée par ses manœuvres pour barrer la route de la présidence à son rival Zuma, a aussi pour raison profonde l'exaspération des plus pauvres, exclus de cette croissance.

Quatorze ans après la chute de l'apartheid, 43% des 48 millions de Sud-Africains vivent toujours avec moins de deux dollars par jour. En constituant son gouvernement le jour même de son élection, le nouveau chef de l'État, qui dirigera le pays jusqu'aux élections générales du deuxième trimestre 2009, a apaisé dans l'immédiat la crise née de l'éviction de son prédécesseur. "Motlanthe rétablit l'ordre", titrait ainsi vendredi le quotidien The Star.

Mais le pays n'est pas sorti de l'instabilité. Les six à neuf mois qui le séparent des élections - qui doivent avoir lieu dans les 90 jours suivant la fin de la législature - "ne seront pas un moment confortable" pour le troisième président noir d'Afrique du Sud, soulignait le Business Day.

Il est pour l'instant entendu que M. Motlanthe s'effacera pour le scrutin de 2009 devant le chef de l'ANC, Jacob Zuma, déjà désigné pour mener la liste du parti ultra-majoritaire depuis l'avènement de la démocratie multiraciale.

Aussi va-t-il "devoir réussir le tour de force ne pas paraître trop bon dans son travail" s'il ne veut pas faire de l'ombre à M. Zuma, "tout en faisant en sorte de ne pas compromettre sa politique", estimait le Business Day.

Parmi les premières décisions du chef de l'État, le changement à la tête du ministère de la Santé suscitait une approbation unanime. Le président a neutralisé la très controversée Manto Tshabalala-Msimang, la nommant ministre à la Présidence.

Il a confié le portefeuille de la Santé à une militante de la première heure de la lutte contre l'apartheid, Barbara Hogan.






--
Jean-Louis Kayitenkore
Procurement Consultant
Gsm:  +250-08470205
Home: +250-55104140
P.O. Box 3867
Kigali-Rwanda
East Africa
Blog: http://www.cepgl.blogspot.com
Skype ID : Kayisa66

No comments:

Post a Comment