EUROSTAR

Début de l'inspection du tunnel sous la Manche

NOUVELOBS.COM | 12.09.2008 | 14:54

 

La reprise partielle du trafic, qui n'aura pas lieu avant samedi selon la SNCF, ne sera possible qu'après le feu vert des techniciens d'Eurotunnel. Environ 15.000 voyageurs sont encore bloqués en France et en Grande-Bretagne après l'incendie de vendredi.

(Reuters)

Les équipes techniques d'Eurotunnel ont entamé l'inspection du tunnel sous la Manche, préalable nécessaire à sa remise en service partielle, a annoncé le groupe, vendredi 12 septembre, dans un communiqué.
"Eurotunnel reprend possession de l'infrastructure et ses équipes techniques viennent d'engager la vérification physique du Tunnel sous La Manche, préalable à sa remise en service", selon le communiqué.
En cas d'incident, un dispositif transfère les opérations aux pouvoirs publics, est-il rappelé dans le communiqué. Le préfet du Pas-de-Calais a levé vendredi en début d'après-midi ce dispositif, est-il ajouté.
La reprise partielle du trafic, uniquement dans le tunnel sud -qui n'a pas été touché par l'incendie- ne sera possible qu'après le feu vert des techniciens d'Eurotunnel.

"On fait le maximum"

Eurostar a reconnu vendredi avoir beaucoup de difficultés à trouver des solutions alternatives pour l'acheminement des passagers à destination de Londres, bloqués par l'incendie survenu dans le tunnel sous la Manche.
"On fait le maximum pour prendre en charge les clients Eurostar qui sont actuellement bloqués", a affirmé son directeur pour la France, Jérôme Laffon, lors d'un point presse à la gare du Nord. Mais "aujourd'hui, c'est très difficile de trouver un moyen de se rendre à Londres". "Quel que soit le moyen de transport, que ce soit au niveau des avions, au niveau des ferries, c'est extrêmement difficile", a-t-il poursuivi.
Environ 15.000 passagers pour Londres étaient attendus ce jour, mais certains, ayant appris que la circulation des trains était coupée, "ont pris leurs dispositions", a précisé le directeur.

Prise en charge

"Eurostar prendra en charge le logement pour les clients qui doivent rester une nuit de plus par rapport à la situation de ce soir", a-t-il assuré.
La compagnie de ferries P&O a souligné qu'il ne s'agissait pas d'un problème de capacité des navires, mais d'un problème de navettes entre la gare de Calais et l'embarcadère. "Il faut mettre en place des navettes, normalement c'est la SNCF qui s'en charge", a expliqué un porte-parole, précisant que les bateaux qui transportent normalement quelque 500 passagers piétons, pouvaient en accueillir jusqu'à 2.000 en augmentant le personnel à bord.
Côté anglais, de nombreux passagers affluaient encore à la gare de Saint-Pancras dans l'espoir de pouvoir prendre un train. Une cinquantaine d'Eurostar auraient dû circuler ce vendredi entre le Royaume-Uni et le continent.

Incendie éteint

Selon le sous-préfet de Calais (Pas-de-Calais), Gérard Gavory, l'incendie qui s'est déclaré jeudi après-midi sur une navette dans le tunnel sous la Manche est "totalement éteint", ce vendredi 12 septembre, peu avant 12h. Le feu avait été "maitrisé" vendredi après 8h00.
"L'incendie a été totalement éteint : le foyer principal mais aussi tous les foyers résiduels" qui subsistaient, a précisé le sous-préfet.
Près d'une cinquantaine de pompiers français et autant de britanniques sont toujours sur les lieux et procèdent au "refroidissement" du tunnel, a-t-il ajouté.
La chaleur dans le tunnel nord, où l'incendie a eu lieu, "commence à baisser d'intensité" après avoir atteint jusqu'à 1.000 degrés.
Le président d'Eurotunnel, Jacques Gounon, a déclaré s'attendre à une réouverture partielle du trafic dans la journée en fonction des résultats d'une inspection du tunnel sud, qui n'a pas été endommagé, contrairement au tunnel nord. "Je pense, sans prendre d'engagement, qu'une remise en service à moitié de capacité pourra se faire dans la journée", a-t-il déclaré sur la radio RTL. Néanmoins, aucun des 18 Eurostar prévus dans la journée de vendredi ne devrait circuler, selon la société.

Travail "intense"

Tôt vendredi matin, les pompiers français et anglais tentaient encore de venir à bout de l'incendie.
"Ca progresse et ça progresse plutôt bien, on commence à voir le bout mais on reste dans une situation de travail intense", avait indiqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais à 05h30, plus de 13 heures après la déclaration de l'incendie (16h20).
"Les pompiers ont travaillé dans des conditions difficiles toute la nuit, il y avait beaucoup de fumée et des températures de l'ordre de 1.000 degrés. Les 40 pompiers français et les 20 britanniques se sont concentrés sur deux wagons difficiles à traiter", a précisé Gérard Bos, responsable de la communication à la préfecture du Pas-de-Calais.
Une quarantaine de pompiers français et une vingtaine de leurs collègues britanniques, relevés toutes les deux ou trois heures, ont lutté sans relâche contre le feu, à 12 kilomètres de l'entrée française du tunnel, dans le sens Angleterre-France.

Accident

L'incendie serait parti accidentellement d'un camion, victime d'une surchauffe de son système de freins, et se serait propagé à deux autres camions embarqués sur une navette ferroviaire de fret.
Celle-ci transportait 32 passagers, principalement des chauffeurs routiers, et une trentaine de camions. Tous ont évacués en début de soirée. Six d'entre eux ont été légèrement intoxiqués et placés en observation à l'hôpital de Calais, selon un dernier bilan de la préfecture.
Un précédent bilan, qui faisait également état de huit autres personnes légèrement blessées, s'est avéré erroné, a souligné la préfecture.
Le trafic dans le tunnel a été totalement interrompu. 15.000 voyageurs, dont 2.000 se trouvaient à bord de rames en circulation, ont été touchés.

Pas de trafic avant samedi

Les sociétés Eurotunnel et Eurostar ont fait savoir qu'aucun train ne circulerait probablement avant samedi. Les voyageurs qui devaient voyager vendredi sont invités à "ne pas se rendre dans les gares". Ils seront remboursés ou leurs billets seront échangés.
S'agissant des départs du week-end, les passagers peuvent consulter régulièrement le site internet www.eurostar.com ou se renseigner auprès des centres d'appel français: 0800 130 130 (activé dès 8h00 vendredi) ou britannique: 01 70 70 70 60 99 (activé dès 10h00 vendredi).
Plusieurs incendies sont déjà survenus dans le tunnel sous la Manche. Le plus important, en novembre 1996, avait causé l'interruption du trafic pendant un mois et un autre, en août 2006, avait provoqué une interruption partielle de quelques jours.

Un témoin raconte

"On a entendu deux fortes détonations, comme des explosions", a raconté à des médias Patrick Legein, un routier belge présent sur la navette touchée par l'incendie. "Nous avons entendu deux fortes détonations, comme des explosions, et nous avons vu une épaisse fumée pénétrer dans le wagon", a-t-il raconté à des quotidiens britanniques.
"Le train a stoppé net et nous avons été projetés. Les lumières se sont éteintes. C'était un vrai cirque, les gens commençaient à paniquer à cause de la fumée", a expliqué le témoin.
Alors que les portes de la navette étaient restées bloquées malgré les efforts des chauffeurs pris au piège pour les ouvrir, un passager a cassé la vitre avec un marteau et "les gens se sont rués vers la sortie de secours", a-t-il affirmé, cité par le Daily Mirror sur son site internet.
"Ce n'est pas normal, c'est la dernière fois que je prends le shuttle (l'Eurostar). Je le prends depuis la première année, en 1994, mais maintenant c'est fini, je n'ai plus confiance, j'ai peur", a avoué un passager à France Bleu Nord. "C'était comme dans un mauvais rêve, j'ai cru y laisser ma peau", a-t-il poursuivi.





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Jean-Louis Kayitenkore
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