9/19/08

Cette médaille qui dérange

 

Le président de la Fédération française d'athlétisme (FFA), Bernard Amsalem, revient sur la polémique qui a suivi la médaille olympique d'argent de Mahiedine Mekhissi-Benabbad sur 3 000 m steeple et évoque l'avenir de la FFA.

La seule médaille glanée par l'athlétisme français à Pékin a suscité interrogations et suspicion. Pourquoi ?

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Mahiedine n'a commis que l'erreur de ne pas donner sa nouvelle adresse à la FFA pour le suivi biologique longitudinal obligatoire (ce qui lui a valu une suspension de six semaines au printemps). Ce n'est pas sur le fond mais sur la forme qu'il a été suspendu. Il n'a pas mesuré le sens de tout cela, la réglementation le dépasse. Rien ne permet de douter de lui.

Les questionnements sur cette médaille sont aussi partis d'un lien supposé entre Mekhissi et Hassan El-Idrissi, ancien entraîneur controversé du demi-fondeur français Fouad Chouki, contrôlé positif à l'EPO...

Ils se connaissent mais n'ont aucun lien d'entraînement. J'ai rencontré Hassan El-Idrissi alors qu'il coachait des athlètes que je connais de longue date, lesquelsm'ont toujours assuré de son intégrité. Je vois El-Idrissi quatre ou cinq fois par an sur les stades. Si je le protégeais comme on le dit, j'aurais obtenu sa nomination en 2001 dans l'encadrement national du demi-fond, comme je le souhaitais, mais j'ai suivi l'avis de la direction technique nationale. El-Idrissi est un universitaire qui connaît parfaitement le sujet du dopage. Il est provocateur, certains en déduisent qu'il dope ses athlètes. Je ne crois pas que ça soit le cas.

Mekhissi a quitté le centre national d'entraînement de l'Insep en janvier pour retourner avec Zouhir Foughali, l'entraîneur non diplômé de ses débuts, affirmant dans la période menant aux JO qu'on y "parlerait" de lui. N'est-ce pas troublant ?

Il ne faut pas compliquer une histoire simple. Le courant n'est pas passé entre Mahiedine et son entraîneur de l'Insep (Bruno Gajer). Le langage employé était peut-être trop compliqué pour lui. Mais Mahiedine n'est pas hors cadre. Il va s'entraîner au pôle espoir de Reims avec Farouk Madaci, titulaire d'un brevet d'Etat 2e niveau. Il a aussi un président de club expérimenté à Reims (Gilbert Marcy, membre du comi directeur de la FFA) et un agent sain (Rachid Esmouni), qui devraient le préserver des mauvaises influences.

Vous comptiez demander des sanctions pour les cadres techniques qui ont émis des doutes sur Mekhissi après sa médaille. Où en est-on ?

Quelques cadres techniques me posent problème par leur attitude. J'ai rendez-vous le 22 septembre avec la directrice des sports au ministère, mais il y a des élections à la FFA en décembre et je ne serai peut-être plus en situation (d'obtenir des sanctions). J'en ai assez de la médaille comme mode d'évaluation. Le sport est infantilisé par la tutelle ministérielle. En 2004, le ministère ne m'a pas soutenu dans mon choix d'un candidat issu du privé pour le poste de directeur technique national (DTN). Chaque fois, je suis accusé de ne pas tout gérer alors qu'on ne m'en donne pas les moyens. C'est usant.

En attendant, le front désuni que vous présentez avec vos cadres et cette unique médaille ont inspiré au secrétaire d'Etat à la jeunesse et aux sports, Bernard Laporte, un commentaire sur le manque d'efficacité d'un effectif technique nombreux...

Il y a 106 cadres au total dans l'athlétisme français, dont une trentaine en charge du haut niveau, et je n'ai un problème qu'avec quatre ou cinq d'entre eux. L'amalgame est fâcheux, mais il s'inscrit dans une conjoncture de réduction des effectifs. Le ministère avait annoncé avant les JO une reventilation des cadres techniques entre les fédérations et la FFA, bien dotée dans ce domaine, était destinée à en perdre.

Comment voyez-vous l'avenir de l'encadrement à la FFA ?

Un directeur technique national de fédération est nommé par le ministère. Il choisit son équipe et en est responsable. Du coup, un président qui parle à un cadre technique se voit parfois rétorquer qu'il n'est pas son patron, ce qui est exact. C'est ingérable. Je souhaite que le DTN devienne l'équivalent des autres directeurs de services de la fédération qui me rendent des comptes. Les grandes fédérations comme le foot ou le rugby ont résolu ce problème. Grâce à leurs gros moyens, ils disposent de techniciens issus du privé comme du public. Je prône aussi une solution mixte. Nous avons d'ailleurs déjà de bons cadres fonctionnaires, d'autres pourraient venir du privé.






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Jean-Louis Kayitenkore
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