9/19/08

Ordures de Naples : bravo Berlusconi !

A l'occasion des dernières élections en Italie, vous avez peut-être entendu Berlusconi promettre d'installer son gouvernement à Naples jusqu'à ce que le problème des ordures qui encombraient la ville soit résolu. A l'époque, il y en avait dans les rues de Naples une quantité estimée à 35 000 tonnes !

Il n'a pas tenu toutes ses promesses en ce sens qu'il n'a pas vraiment installé son gouvernement à Naples, mais son premier Conseil des ministres s'y est effectivement tenu le 21 mai et depuis il y passait une journée par semaine pour faire le point. Par contre, il a effectivement réussi en trois mois de temps à dégager les 35 000 tonnes d'ordures ménagères des rues ! Même les banlieues éloignées et les petites routes qui étaient jonchées de détritus ont été dégagées et la puanteur a disparu.

Comment a-t-il réussi ? Sans surprise, en employant la manière forte. Car le problème résidait dans l'égoïsme des élus et des électeurs qui souhaitaient tous que les nouvelles décharges et les ordures soient mises ailleurs que sur leur commune. Un exemple extrême du complexe NIMBY, Not in my BackYard ou, en français, Pas derrière chez moi.

La personne nommée pour nettoyer les écuries d'Augias s'appelle Guido Bertolaso, un médecin de 58 ans doté de tous les pouvoirs qui a succédé à quatorze commissaires qui s'étaient succédé avant lui. Berlusconi a proclamé la militarisation des centres de tri et des décharges et a ôté tous pouvoirs aux élus locaux. Le blocage des décharges est désormais passible de peines de prison (5 ans !) et les consortiaux chargés du ramassage qui étaient un haut lieu d'infiltration mafieuse parmi des élus complaisants ont été fermés. Enfin, les maires, dont celui de Naples, ont été sommés de trouver les sites de nouvelles décharges.

Sur le plan physique, ce sont les bulldozers de l'armée qui ont fait le travail de dégagement et géré les décharges. Les trains d'ordures ménagères à destination de l'Allemagne qui coûtaient fort cher ont même été supprimés.

Le problème a donc été réglé, mais ce n'est que temporaire car la solution finale réside dans l'installation de nouvelles décharges et d'incinérateurs qui vont sans doute donner lieu à d'autres batailles homériques entre collectivités locales. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la Commission européenne qui avait lancé une procédure d'infraction à la législation européenne n'a pas voulu la lever tant qu'un cycle complet de traitement n'a pas été mis en place. Le gouvernement s'est donné trois ans pour y parvenir.

M. Romano Prodi, l'ancien Premier ministre et ancien commissaire européen, doit se rendre compte aujourd'hui de la différence entre parler et agir.

Et nous, en France, me direz-vous ? Dans le même temps et alors que la décharge d'Entressens près de Marseille doit fermer le 31 décembre 2008, le nouveau président de la Communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, envisage de maintenir voire d'augmenter la surface de la décharge qui d'après lui est à 98 % aux normes européennes. Quant à l'incinérateur en construction sur la zone de Fos qui suscite son lot d'opposition de toutes sortes d'associations, il entend augmenter sa part de méthanisation de l'usine, voire remplacer complètement le processus d'incinération. Voilà donc une usine qui ne verra pas le jour avant longtemps.

Finalement, nous ne sommes peut-être pas si loin que cela de la situation napolitaine à Marseille !

Un grand bravo à Berlusconi et surtout à son secrétaire d'Etat à l'Urgence sanitaire, Guido Bertolaso, pour leur efficacité dans l'élimination de ce scandale sanitaire.

 






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Jean-Louis Kayitenkore
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