9/18/08

Les Français s'inquiètent de la solidité de leurs banques
Alors que le gouvernement et les banques jouent l'apaisement dans la crise financière actuelle, une association dénonce le décalage entre les discours et la réalité.
Sylvain Mouillard
LIBERATION.FR : mercredi 17 septembre 2008
 
 

«Système qui perd la tête», «crise financière jamais vue», «purge nécessaire»... Depuis quelques jours, les analystes de la planète financière rivalisent de superlatifs en commentant la crise qui touche la finance mondiale. Pourtant, un pays semble baigner dans une douce quiétude: la France.



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Depuis un an, la ministre de l'Economie Christine Lagarde répète ainsi que la crise financière mondiale n'aura que très peu d'impact sur l'économie et les banques françaises. Hier encore, elle affirmait que «l'exposition directe au risque Lehman» des banques françaises est «faible». Celles-ci sont «en bonne santé», entend-on souvent.

De nombreux établissements français ont d'ailleurs publié ces derniers jours leurs chiffres d'exposition à Lehman. Pour Dexia, ils s'élèvent à 500 millions d'euros. Ils sont de 270 millions pour le Crédit agricole. Des sommes qui semblent à priori gérables. Mais en raison de l'interdépendance du système bancaire mondial, les banques françaises pourraient très bien être touchées par ricochet.

Les banques jouent l'apaisement

Certains dans l'Hexagone n'hésitent d'ailleurs pas à parler d'une «crise de confiance» entre les banques et leurs clients. C'est le cas de Serge Maître, président de l'Association des usagers des banques (Afub). «En 21 ans d'existence, nous n'avions jamais reçu autant de lettres et de témoignages d'inquiétude», explique-t-il. Au total, l'association a reçu près de 250 courriers depuis le mois de mai.

«Un tiers de ces personnes s'inquiètent pour leur argent. Ils se demandent s'il est en sécurité, et si leurs banques sont solvables, raconte Serge Maître. Les autres s'interrogent sur la capacité du système bancaire français à assumer sa mission de financer l'économie, poursuit-il.

Du côté des banques, justement, on joue l'apaisement. «Cette inquiétude est normale, vu le contexte actuel, explique un cadre de la Caisse d'Epargne. Depuis quelques jours, on voit arriver au guichet des personnes plutôt âgées, qui se posent des questions. On leur répond qu'on n'est pas aux Etats-Unis, et qu'on ne va pas faire faillite».

Les avoirs garantis à hauteur de 70.000 euros

«Un discours lénifiant, selon Serge Maître. Les banques françaises ne communiquent jamais de manière claire, et elles inquiètent plus les usagers qu'autre chose», dénonce-t-il. Pour lui, «rien n'indique qu'elles ne sont pas plus mouillées qu'annoncé, comme il y a un an avec les subprimes».

Inteviewé hier par Libération.fr, l'économiste Olivier Pastré refusait de céder au catastrophisme: «Il n'y a aucun risque pour les clients des banques de détail, dans le sens où celles-ci ne vont pas faire faillite». Les clients peuvent également se rassurer avec le fait que la France dispose d'un des meilleurs systèmes de garantie. Depuis le 25 juin 1999, la loi sur l'épargne et la sécurité financière protège les clients en cas de faillite de la banque. Leurs avoirs sont ainsi garantis à hauteur d'un plafond de 70.000 euros.

Mais comme Christine Lagarde, Olivier Pastré reconnaissait un «risque global de resserrement des crédits, qui seront moins nombreux et plus chers». Une éventualité qui menace à la fois particuliers et PME. Pas forcément une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat et la croissance en France, déjà bien ternes.





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