9/18/08

La dette publique de la RD Congo est gonflée par des crimes financiers, assurent des experts

Le stock de la dette publique de la R-dCongo est passé de 32 millions de dollars en 1965 à environ 13 milliards en 1998. Nombre d'analystes sont d'avis que des dirigeants occidentaux ont largement pris part à la criminalisation de l'économie r-dcongolaise.
Le détournement des recettes des exportations minières compte pour une large part dans les ponctions qu'auraient opérées les dignitaires du régime Mobutu. Des rapports de la Banque mondiale parlent du détournement de 150 à 400 millions de dollars des revenus annuels d'exportations de cuivre et de cobalt, détenus par des entreprises d'Etat.

Cependant, le Belge Robert Crem qui fut P-dg honoraire de la Gécamines de 1979 à 1984 soutient que "le peuple (zaïrois) a subi, de 1967 à 1984, un préjudice de 4 à 5 milliards de dollars prélevés par le régime Mobutu à travers des commissions occultes et des ponctions de toutes sortes". L'ex-P-dg explique que la Société générale de Belgique, SBG, y est pour beaucoup, à travers sa filiale Hoboken, à qui la Gécamines déversait l'essentiel des exportations de cuivre. La SGB aurait détourné la part du lion, à en croire Robert Crem, qui prend au sérieux le chiffre allant de 3 à 4 milliards de dollars!

PROJETS EPOUVANTAIL.

Des experts notent qu'à la faveur de l'envolée des cours du cuivre et d'autres matières premières, dans les années 70, Mobutu se laissera convaincre par des industriels occidentaux de se lancer dans de grands projets d'infrastructures fort onéreux, parfois fictifs et surtout d'aucune opportunité pour l'essor de l'Etat ou le développement des populations. Telle la construction de la ligne très haute tension courant continu de près de 1.900 km, partant de la centrale hydroélectrique d'Inga au Bas Congo à la province du Katanga. Alors même que cette région minière disposait suffisamment d'infrastructures électrogènes capables d'assouvir ses besoins énergétiques.

Le projet Inga-Shaba aurait coûté une bagatelle de plus de 950 millions de dollars. Des chiffres sciemment gonflés qui, avis d'experts, équivalaient au cinquième de la dette du Zaïre en 1980.

Autre fait patent de détournement de deniers publics: la livraison de 4 turbines censées alimenter Inga II que les Belges auraient dû livrer au pays. Mais plus de 30 ans après, aucune machine n'a été livrée. Autre investissement absorbé par la dette extérieure: la Sosider, l'usine sidérurgique de Maluku, aujourd'hui à l'arrêt.

Elle a coûté 450 millions de dollars pour sa seuler implantation. Et la mitraille, dont elle s'est servie dans la fabrication de l'acier, importée d'Italie, aurait valu le double du prix de la fonte. Une véritable maffia sicilienne...

Déjà les Italiens étaient à l'origine du projet fou d'Inga. Non sans la complicité des institutions financières internationales, comme l'a d'ailleurs à l'époque décrié Erwin Blumenthal, un ancien membre du Directoire de la Bundesbank, à qui le FMI donna mission, en 1978, de javelliser le système financier de la Banque (centrale) du Zaïre aujourd'hui BCC, Banque Centrale du Congo. Mais à peine quelques mois seulement, en juillet 1979, l'expert du FMI quitte furtivement Kinshasa, invoquant des menaces de mort des services de Mobutu. A l'abri à l'étranger, Blumenthal dénonce les connivences de traditionnels bailleurs de fonds dans les crimes financiers du régime.

LA CORRUPTION.
Dans un brûlot, l'expert du FMI qui a pris sa liberté dénonce "la corruption érigée en système caractéristique du Zaïre", donnant même certains noms de firmes étrangères liées au pillage du Zaïre. Certains politiques, en Occident, ont même trouvé un bénéfice personnel ou partisan.

L'argent prêté étant souvent rapatrié directement sur les comptes privés des Mobutu (familles biologique ou politique) et de leurs amis dans les banques occidentales. Pour Mabi Mulumba, alors président de la Cour des comptes de la R-dCongo, 30% de la dette du pays sont entrés dans la corruption. Ceux qui en ont tiré profit, ce sont les bailleurs de fonds et les bénéficiaires des crédits.

"Certains ministres du gouvernement actuel, qui ont combattu le président Mobutu sur le plan politique reconnaissent aujourd'hui qu'il avait réalisé l'unité du pays. Ça fait plaisir à entendre. (…) Sur le plan économique, ça n'a pas été une grande réussite. Mais il y a quand même des acquis difficiles à lui denier", soutient le ministre d'Etat chargé de l'Agriculture et de la commission ECOFIN du gouvernement Gizernga, Nzanga Mobutu, le fils de l'autre.

Les rétrocessions des recettes d'exportation de la Gécamines ont, en effet, assuré pendant près de 30 ans, sous Mobutu, la préservation du pouvoir d'achat, la stabilité des prix intérieurs et celle du taux de change. L'ensemble des taxes et impôts et autres contributions de la Gécamines versées au Trésor public ont longtemps représenté en moyenne plus d'un tiers des recettes totales du cadre budgétaire.

L'apport de la Gécamines s'est établi à 30,7% en moyenne, entre 1973 et 1979, et à 27,7% entre 1985 et 1990. Même durant les dernières années du règne de Mobutu, sa contribution était de 40% entre 988 et 1994. Les recettes publiques, rapportées au produit intérieur brut, PIB, représentaient alors 8,7% dans les années 80, contre 4,3% au cours des années tumultueuses de la transition mobutienne.

Sous le "1+4", elles ont valu environ 5,9%. Cette dégringolade est la conséquence de la baisse de capacité contributive de la GCM, due essentiellement à la chute de ses activités de production. Moins de 30.000 tonnes de cuivre et de cobalt l'an, en dépit d'une trentaine de contrats de partenariat avec des privés. Contre 498.558 tonnes, il y a 20 ans.

Et la Gécamines pouvait aisément injecter, entre 1984 et 1988, plus d'1,755 milliard de dollars. Quelque 221,1 millions en 1990 au début de la transition contre un petit million en 1998 sous la gestion AFDL. Il sied de rappeler qu'en 1988, près de 10 ans avant sa chute, Mobutu avait gelé les relations dites privilégiées avec la Belgique et menaçait de porter le fameux contentieux belgo-congolais (portant notamment sur de fortes présomptions de pillage par les Belges de la Gécamines) à la Cour internationale de justice à la Haye. Sans doute, des gouvernements occidentaux belges, français, italiens, américains, les décideurs des institutions de Bretton Woods ont pris part à la dégringolade économique de la R-dCongo.

La dette publique actualisée.

La R-dCongo doit au titre de la dette extérieure un total de 10.7 milliards de dollars, dont 58,57% au Club de Paris et 34,13% aux institutions multilatérales.
Ces chiffres ont été arrêtés au 31 mars 2008. Quant à la dette intérieure, elle s'élève à 986.1 millions de dollars, selon les données collectées au 30 juin 2008.
Le service de la dette extérieure effectué au premier semestre 2008 a atteint un montant de 46.6 millions de dollars, soit une moyenne de 7.7 millions de dollars par mois.
Mais ce montant n'inclut pas les obligations les plus importantes relatives à la dette au Club de Paris, auquel le gouvernement a demandé un moratoire, rapportent les services d'études de l'OGEDEP (Office de gestion de la dette publique), étant donné les difficultés de trésorerie qu'il encourt pour le moment.

PATIENCE KINVULA.
POLD KALOMBO


Kinshasa, 15/09/2008 (Le Soft, via mediacongo.net)





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